The Collection
Home Page > Works > [J'ai eu tous les journaux...][J'ai eu tous les journaux...]
Lettre envoyée le 7 juillet 1925
Author
Author Paul ÉluardPeople cited Louis Aragon, Louis de Gonzague Frick, Louis de Gonzague Frick, Simone Kahn, ép. Breton puis Collinet, Michel Leiris, Lugné-Poë, Rachilde, Saint-Pol-Roux, Paul Souday, Clément Vautel, Robert Desnos, Max Ernst, Paul LévyLetter to André Breton
Description
Lettre de Paul Éluard à André Breton, envoyée de Bordeaux, le 7 juillet 1925.
Transcription
Mon cher André,
j’ai eu tous les journaux sauf Paris-Soir et je sais maintenant tout ce qui s’est passé pour cette racaille. Max Ernst m’a écrit, mais très court et sans grands détails, me disant surtout : Vitrac lâche, St-Pol Roux très mal, etc…
Mais de l’attitude de Leiris, d’Aragon, de Desnos, de Soupault, de la tienne, de la sienne[addition interlinéaire] rien. Rien que les saloperies des journaux. As-tu lu dans L’Éclair les citations de Paul Lévy. Évidemment, sa patrie, son temple et son argent paieront pour lui, mais si l’on pouvait l’égorger rapidement et sans bruit, quelle bonne petite fête intime ! Le mal, c’est qu’un jour ou l’autre, nous, si ça continue, nous paierons de notre sang. Que ça en vaille au moins la peine, nom de Dieu.
Te dire ma joie de la Rachilde corrigée, du Lugné rejeté à son trou, mais aussi ma rage d’être parti jeudi. J’ai passé de bien mauvais moments à râler devant les journaux, l’Action française d’il y a trois jours (Provence) et d’hier Orion [ajouté dans l’interligne], l’Œuvre, le Gaulois, etc…
Je t’en prie, écris-moi. En tout cas, quoi que vous fassiez pendant mon absence, signe-le pour moi, imite mon écriture d’un horizon à l’autre, s’il faut payer pour les dégâts dis-le moi. J’enverrai l’argent.
Quand paraît la R[évolution] S[urréaliste] ? La note de Frick sur toi et la revue le jour du compte rendu du scandale a dû faire sensation. Vautel et Souday gaffent toujours aussi bien, Orion aussi.
Dis-moi si les signataires, après le scandale, sont toujours aussi décidés. À nous, maintenant, d’amener des gens. Il nous faut, cet hiver, être cent. Si certains étaient arrêtés ou lâchaient, il en faudra d’autres. Et je crois qu’il faut, en même temps, accentuer notre production littéraire. Ton livre sur la peinture, en Octobre, est-ce que ça marche ? Et les livres d’Aragon. Et « pour vos beaux yeux ». Notre action révolutionnaire aura ainsi plus d’importance et provoquera plus de surprise. Il faut que nous restions surréalistes et que l’on ne puisse nous comprendre parmi les communistes.
Excuse mon crayon, mon style et j’espère que tu liras ça très vite, comme je l’écris. Simone est-elle là ? Je lui écris.
Mes amitiés à Leiris et aux autres.
Bien affectueusement
Paul.
Bibliography
André Breton et Paul Éluard, Correspondance 1919-1938, ed. Étienne-Alain Hubert, Gallimard, Paris, coll. « Blanche », p. 111-113.
Librairie Gallimard
Postmarked date | 07/07/1925 |
Destination address | |
Bibliographical material | Ms, crayon à mine - Trois pages 21 × 13,5 cm sur un feuillet 27 × 21 cm plié. Enveloppe écrite au crayon. Suscription : « Monsieur André Breton / 42, rue Fontaine / Paris (9e) ». Au verso : « Eluard-Grindel — Hôtel de Bordeaux / Bagnères de Luchon / Hte Garonne ». Cachet : Bagnères de Luchon Hte Garonne 18h 7-7-25. Ajouté au crayon par Breton : « 1925 ». |
Languages | French |
Place of origin | |
Library | |
Method of acquisition and collection | Acquis avec le concours d'André Breton, 10 novembre 1961. |
Size | 21,00 x 27,00 cm |
Number of pages | 3 p. |
Copyright | © Succession Paul Éluard et éditions Gallimard |
Keywords | Correspondence, Letter, Reviews and Journals, Surrealist revolution |
Categories | Correspondence, Letters to André Breton |
Set | [Correspondance] Correspondance avec Paul Éluard, [Revue] La Révolution surréaliste, 5 |
Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600101001911 |