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Église Saint-Ouen, Rouen

Tableau

Auteur

Artiste Miguel Garcia Vivancos

Descriptif

Huile sur toile réalisée par le peintre naïf Miguel Garcia Vivancos datée de 1953.

Signée et datée en bas vers la droite : G. Vivancos 15-9-53 ; re-signée, titrée et datée au dos : G. Vivancos Église Saint-Ouen Rouen - 15-9-53.

Miguel-Garcia Vivancos
« Comme au retour des belles promenades l'enfant à califourchon sur les épaules de l'homme - en les croisant on va du regard de l'un à celui de l'autre pour n'en faire qu'un, et qu'il soit le regard même du bonheur - comme aussi ces fleurs-flammes, les giroflées, jamais si belles que hors de portée au faîte des vieux murs, la peinture de Miguel G. Vivancos nous est une indiscernable leçon de candeur et de force. Le don qu'elle manifeste est bien plus que celui qu'on se plaît à déceler dans l'art seul, c'est celui qui sacre, à partir de la vie la plus intensément vécue, la plus haute possibilité de recommencement de la vie. L'enfant à jamais sur les épaules de l'homme, la crête ardente qui défie les ruines, c'est le regard de notre ami Vivancos qui fut tour à tour chauffeur, docker, peintre en bâtiment, verrier, mineur, avant de se révéler aux côtés de Durruti un des plus purs héros de la guerre d'Espagne (c'est au colonel anarchiste Vivancos qu'est due, en décembre 1937, la prise de Teruel ; c'est lui qui, en qualité de commandant militaire de Puigcerda, organisa impeccablement l'évacuation en France de soixante-dix mille républicains). Ce 14 avril 1950, jour anniversaire de la proclamation de la République espagnole qui a été choisi pour l'ouverture de son exposition, je tiens à honneur de saluer l'homme que la défaite momentanée de ses idées et cinq années de camps de concentration en France n'ont en rien abattu et dont le surprenant destin est de savoir chanter aujourd'hui comme nul autre ce qu'il sut défendre : la simplicité d'un village, le printemps d'un marronnier, les vieilles pierres de l'histoire, le dôme en marche des oranges, les petits magasins qui rêvent et l'éblouissement philosophal des blés mûrs. » André Breton (Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, pp. 296-297).

D'après Anatole Jakovsky, ce texte d'André Breton qui préfaça la première exposition parisienne de l'artiste, à la Galerie Mirador, marqua à jamais l'œuvre et la personnalité de Vivancos.

« Les peintres, comme les femmes, sont souvent marqués par leur premier préfacier, et quand je pense à Vivancos, aujourd'hui encore, je ne puis m'empêcher de me souvenir de la belle image que je répète un peu malgré moi : l'enfant à jamais sur les épaules de l'homme, la crête ardente qui déjoue les ruines, c'est le regard de notre ami [...], celle que André Breton a tatouée en bleu, sinon en rouge, sur l'œuvre et la personne de l'artiste. [...] Vivancos a beaucoup évolué depuis, mais sans que l'enfant ait cessé d'avoir ses yeux grands ouverts sur toutes les merveilles de ce monde, ni sans que l'homme ne défaille un seul instant sous cette charge légère... Car l'homme était et est de taille.
« [...] N'ayant jamais appris à peindre, - puisque c'est un métier comme un autre pour matérialiser cette foi - c'est seulement à cinquante ans passés que Vivancos peint ses premières toiles. Picasso en achète et l'encourage. Le reste, on le devine ; il n'a pas fallu beaucoup de temps pour que, juste après quelques tâtonnements du début, le ciel chavire, se renverse et se répande à profusion sur toutes ses toiles. Qu'il fait bleu !
« Oui, bleus sont les blés, bleues sont les pierres, bleues sont les routes qui serpentent tantôt parmi les moissons dorées de l'Yonne, qui montent tantôt vers quelque ancienne cathédrale où l'on entend déjà le grondement sourd, mais éclatant de ses vitraux. Qu'il fait bleu ! Un vrai ciel sur terre...
« On reste confondu devant tant de pureté, tant d'amour, tant de grâce. Est-ce encore ce fameux regard qui éclaire ses toiles, ou sont-ce ces toiles-là qui se reflètent, tout simplement, tout bonnement, dans les eaux si bleues de ses yeux ? Qu'importe ! L'essentiel, c'est que cela dure encore un bon moment. » Anatole Jakovsky (Les peintres naïfs, Paris, La bibliothèque des arts, 1956, p. 124-125).

Date de création1953
Date d'édition1953
Languesfrançais
Notes55 x 46 cm (21 5/8 x 18 1/8in.) - Huile sur toile
Vente Breton 2003Lot 4229
Mots-clés,
CatégoriesTableaux
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100666870