La Collection

Les Amoureux (Après la pluie)

Tableau

Auteur

Personne citée Marcel Duchamp
Artiste Francis Picabia
Notice rédigée par Marcel Fleiss

Descriptif

Huile sur toile datée de 1925, acquise par André Breton lors de la vente de la collection Duchamp en 1926.

Signé en bas à gauche : Francis Picabia.

« Picabia surréaliste se situe dans le domaine de l'automatisme rythmique, générateur de signes, et paraît s'attacher plus à l'action de peindre qu'à l'œuvre achevée. La Femme à l'ombrelle que la galerie surréaliste expose dans sa vitrine est un exemple de cet automatisme rythmique qui laisse toute liberté à la main pour tracer des lignes, des cercles, des pointillés, des zigzag, des taches. Il en va de même pour une des toiles préférées de Breton, Après la pluie, qu'il conserva toujours dans sa collection et qu'il reproduisit en 1928 dans son livre Le surréalisme et la peinture. » Maria Lluïsa Borràs (Picabia, Paris, Albin Michel, 1985, p. 289).

L'attachement de Breton à cette œuvre, acquise lors de la vente aux enchères de la collection Duchamp en 1926, est à la mesure de la haute estime qu'il manifestait à l'égard de l'artiste. Dans « Lâchez tout », article publié dans la revue Littérature du 1er avril 1922, André Breton écrivait : « J'aime et j'admire profondément Francis Picabia et l'on peut sans m'offenser rééditer quelques boutades de lui sur mon compte. »
« La belle vie a regardé, regarde et regardera par les fenêtres que Picabia a ouvertes si souvent à l'improviste, mais alors à une sorte d'improviste royal, lui tout seul, si alerte que d'un instant à l'autre on serait bien en peine de dire à quel étage il est de la maison. De la maison qui tourne pour recevoir toujours de face le soleil. La jeunesse de ce siècle aura coïncidé avec les fêtes que Picabia lui donnait et dont la seule règle fut de tendre à les rompre dans toutes les directions les cordes du possible, de se refuser à toute autre chose qu'à provoquer l'interrogation inépuisable du sphinx et de se maintenir en posture de deviner. Durant des années, chaque nouvelle œuvre de lui fut un défi somptueux au déjà ressenti, au prévu, au permis, une merveille d'irrévérence, une quête toujours heureuse de ce qui peut faire fusée dans l'inconnu. » André Breton (Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, p. 221).

 

Expositions

- Paris, Galerie Th. Briant, Francis Picabia, 1928, n° 45
- Londres, New Burlington Galleries, The International Surrealist Exhibition (préface d'André Breton), 1936, n° 289
- Paris, Galerie René Drouin, Picabia, 50 ans de plaisirs, 1949, n° 41
- Paris, Galerie Daniel Cordier, Exposition internationale du surréalisme, 1959-1960, s.p., s. n°
- Marseille, Musée Cantini, Picabia, 1962, n° 47
- Paris, Galeries Nationales du Grand Palais, Picabia, 1976, rep.p. 134, n° 151, p. 188
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
- Paris, Pavillon des Arts, Le surréalisme et l'amour, rep.p. 89, n° 121
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, La révolution surréaliste, 2002, rep.p. 142
- Düsseldorf, K20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Surrealismus, 1919-1944, 2002, rep.p. 146, p. 462

 

Bibliographie

- Paris, Hôtel Drouot, Catalogue des tableaux, aquarelles et dessins par Francis Picabia, appartenant à M. Marcel Duchamp et dont la Vente aux enchères publiques aura lieu à Paris, Hôtel Drouot, salle n° 10, le lundi 8 mars 1926 à deux heures très précises, Me. Alph. Bellier, Commissaire-Priseur, rep.s.p., n° 74
- Paris, Galerie van Leer, « Exposition Picabia » (annonce publicitaire de l'exposition), in : La révolution surréaliste, troisième année, n° 9-10, 1er octobre 1927, rep.s.p.
- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Paris, nrf, 1928, rep.s.p.
- Maria Lluïsa Borràs, Picabia, Paris, Albin Michel, 1985, rep. n° 554, n° 404, p. 289
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 165
- Suzanne Duco-Nouhaud, L'apport du surréalisme chez Yves Laloy (1920-1999), Symbolisme et magie picturale, Mémoire de D.E.A., Histoire de l'Art Contemporain, sous la direction du Professeur Serge Lemoine, volume II, Paris, Université de Paris IV, 2000, document n° 9

Date de création1925
Date d'édition1925
Languesfrançais
Notes

116 x 115 cm (45 5/8 x 45 1 1/4 in.) - Ripolin sur toile

ProvenanceAncienne collection Marcel Duchamp
Musée

Musée d'Art moderne de Paris : AMVP 3035

Modalité d'entrée dans les collections publiquesMusée d'Art moderne, Paris
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
Vente Breton 2003Lot 4393
Mots-clés
CatégoriesTableaux
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
Expositions1936, International Exhibition of Surrealism, London , 1959, Exposition InteRnatiOnale du Surréalisme EROS , André Breton, La Beauté convulsive , La Révolution surréaliste, 2002 , Surrealismus 1914-1944
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100256590
Lieux d'exposition

André et Elisa Breton, Max Ernst et Dorothea Tanning à St-Cirq-Lapopie

Photographie

Auteur

Personnes citées Dorothea Tanning, André Breton, Max Ernst, Elisa Claro Breton
Photographe non identifié, Aube Breton-Elléouët

Descriptif

Une photographie d'André Breton et Max Ernst à Saint-Cirq-Lapopie en 1954 avec Elisa Breton et Dorothea Tanning.

Le tirage représente les deux couples au bord d'une rivière.

Expositions

- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014

Bibliographie

- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 415

Date de création1954
Date d'édition1954
Languesfrançais
Notes14 x 9,2 cm (chaque) (5 1/2 x 3 5/8 in.) - Tirages argentiques sur papier
Archive

Archives départementales du Lot : Fonds André Breton, 14 Fi 4

Vente Breton 2003Lot 5461
Mots-clés, ,
CatégoriesPhotographies, [Photos] 1947-1957
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsAndré Breton, La Beauté convulsive , André Breton, La Maison de Verre
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100544810

Le Double Monde (L.H.O.O.Q.)

Tableau

Auteur

Artiste Francis Picabia

Descriptif

Peinture sur carton de Francis Picabia placée sur le mur de l'atelier.

Signé et daté en bas à droite:
» 1919
» Francis Picabia

Expositions


- Premier vendredi de "Littérature": Paris, Rue Saint-Martin, Palais des fêtes, vendredi 23 janvier 1920
- Société des artistes indépendants. 32e exposition : Paris : Grand Palais des Champs Elysées, 23 janvier-28 février 1921
-The International Surrealist Exhibition : Londres, New Burlington Galleries, 11 juin-4 juillet 1936
- Francis Picabia : oeuvres de 1907 à 1924 : Paris, Galerie Colette Allendy, 18 octobre-16 novembre 1946
- Picabia : 50 ans de plaisirs : Paris, galerie René Drouin, mars 1949
- Picabia : Paris, Galerie Furstenberg, 5 juin-5 juillet 1956
- Picabia : Marseille, Musée Cantini, 20 mars-15 mai 1962
- Dada : Ausstellung zum 50-Jährigen Jubiläum = Exposition commémorative du cinquantenaire, Zurich, Kunsthaus, 8 octobre-17 novembre 1966 // Paris, Musée national d'art moderne, 30 novembre 1966-30 janvier 1967
- Francis Picabia : Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 23 janvier-29 mars 1976
- Paris-Berlin 1900-1933 : rapports et contrastes France-Allemagne 1900-1933 : Paris, Centre national d'art et de culture Georges Pompidou, 12 juillet-6 novembre 1978
- André Breton : la beauté convulsive : Paris, Centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne, 25 avril-26 août 1991 // Madrid, Museo nacional Centro de arte Reina Sofia, 1er octobre-2 décembre 1991
- La révolution surréaliste : Paris, Centre Pompidou, Galerie 1, 6 mars-24 juin 2002 // Surrealismus 1919-1944 : Dali, MAx Ernst, Magritte, Miro, Picasso... : Düsseldorf : K20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, 20 juillet-21 novembre 2002
- Présentation des collections permanentes (collections modernes) : Paris, Musée national d'art moderne, depuis 2003
- Big Bang [Présentation des collections permanentes] : Paris (France), Musée national d'art moderne, 02 mai 2005-28 février 2006
- Dada : Paris (France), Centre Pompidou, 04 octobre 2005-09 janvier 2006 // Washington (États-Unis), The National Gallery of Art, 19 février 2006-14 mai 2006 // New York (États-Unis), The Museum of Modern Art, 16 juin 2006-11 septembre 2006
- Présentation des collections permanentes (collections modernes) : Paris (France), Musée national d'art moderne, 01 février 2010-01 février 201

Bibliographie

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 152

Date de création1919
Languesfrançais
Noteshuile et ripolin sur carton
132 x 85 cm
Provenancesl
Lieu d'origine
Musée

Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-3(1)

Modalité d'entrée dans les collections publiquesMusée national d'Art moderne, Centre Pompidou, dation André Breton, 2003
Crédit© ADAGP/ G. Meguerditchian centre Pompidou.
RéférenceDation_1
Mots-clés, ,
CatégoriesTableaux
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsAndré Breton, La Beauté convulsive , Le Surréalisme et l'objet
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100768940

Coin de chasteté

Sculpture

Auteur

Artiste Marcel Duchamp

Descriptif

Bronze - ou plâtre galvanisé - emboîté dans du plastique dentaire, 1954-1963.
Éditions Schwartz 1963, 5/8, 6 x 4,5 x 8,5 cm.

Exposition

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991

© Clichés, DR Georges Meguerditchian, centre Pompidou, Mnam.

Bibliographie

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 452

Date de création1954 - 1963
Languesfrançais
Notesplastique dentaire, bronze ou plâtre galvanisé
Provenancecentre Pompidou; Dation 2003; Inv. : AM 2003-3(32)
Lieu d'origine
Musée

Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-3(32)

Modalité d'entrée dans les collections publiquesMusée national d'Art moderne, Centre Pompidou, dation André Breton, 2003
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
RéférenceDation_32
Mots-clés, ,
CatégoriesSculptures et Boîtes
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionAndré Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100400200

Énée portant son père

Objet divers

Auteur

Artiste Anonyme

Descriptif

Racine de mandragore trouvée par André Breton avant 1934 et placée le long du mur de l'atelier d'André Breton.

Racine de mandragore trouvée par André Breton et photographié par Man Ray pour illustrer L'Amour fou en 1937. Un tirage est également reproduit dans Minotaure, n°5 en 1934.

« L'impatience voulut que, devant trop de réponses évasives, j'eusse recours à l'interposition, dans cette figure, d'un objet central très personnalisé tel que lettre ou photographie, qui me parut amener des résultats meilleurs puis, électivement, tour à tour, de deux petits personnages fort inquiétants que j'ai appelés à résider chez moi : une racine de mandragore vaguement dégrossie à l'image, pour moi, d'Énée portant son père et la statuette, en caoutchouc brut, d'un jeune être bizarre, écoutant, à la moindre éraflure saignant comme j'ai pu le constater d'un sang intarissable de sève sombre, être qui me touche particulièrement dans la mesure même où je n'en connais ni l'origine ni les fins et qu'à tort ou à raison j'ai pris le parti de tenir pour un objet d'envoûtement. »
André Breton (L'Amour fou, Paris, Gallimard, NRF, 1937, p. 21).

Expositions


- André Breton, La beauté convulsive : Paris Musée national d'art moderne Centre Georges Pompidou, 25 avril -26 août 1991

- Présentation des collections permanentes : Paris, Musée national d'art moderne, depuis 2003

- Big Bang [Présentation des collections permanentes] : Paris (France), Musée national d'art moderne, 02 mai 2005-28 février 2006

- Présentation des collections permanentes (collections modernes) : Paris (France), Musée national d'art moderne, 01 février 2010-01 février 2012

Bibliographie

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 301

Date de créationsd
Languesfrançais
NotesRacine de mandragore, bois
30 x 14 cm
Lieu d'origine
Musée

Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-3(250)

Crédit© DR Jean-Claude Planchet, centre Pompidou, Mnam.
RéférenceDation_250
Mots-clés, , ,
CatégoriesBois et racines, Objets naturels et trouvailles
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou, [Revue] Minotaure
ExpositionAndré Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100793300

Notice reliée à :

2 Œuvres
 
False

Énée portant son père

-
Man Ray

-
Photographie prise par Man Ray en 1934 utilisée par André Breton pour illustrer L'Amour fou publié en 1937.
Deux images, une notice descriptive, une bibliographie.

[Manuscrits d'AB] dossier L'Amour fou, Arcane 17, Vases communicants

False

Minotaure, 5

-
André Breton, Roger Caillois, René Crevel, Salvador Dalí, Giorgio De Chirico, Max Ernst, Maurice Heine, Georges Hugnet, Jean Lévy, Man Ray

-

Numéro 5, daté de mars 1934, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.

Pas d'image, une notice descriptive, une série, un feulletoir.

[Revue] Minotaure

La mélancolie extatique des chiens, gâteuse comme une vertigineuse descente en ski

Arts Graphiques

Auteur

Artiste Salvador Dalí

Descriptif

Collage et gouache sur une carte postale envoyée par Dalí à Breton en 1932 et utilisée par Georges Hugnet pour La carte postale surréaliste de Salvador Dalí.

Inscrit en bas : « La mélancolie extatique etc. etc. (imprime ici) » ; signé et titré au dos : Salvador Dalí : « La mélancolie extatique des chiens, gâteuse comme une vertigineuse descente en ski. »

Original utilisé pour La carte postale surréaliste de Salvador Dalí, éditée par Georges Hugnet (une des 21 de la série).
« Cette image figurait en 1936 parmi la série des "cartes postales surréalistes"... Sur cette carte genre "sports d'hiver", envoyée à André Breton un jour de 1932, Dalí a collé un chromo représentant des chiots, et donné là où il faut quelques traits de plume, de sorte que les skieurs de la quelconque image alpestre deviennent insensiblement les yeux chassieux desdits chiots. » Edouard Jaguer (Les mystères de la chambre noire, Paris, Flammarion, 1982, p. 69).

« Les artistes présentent en commun avec les malades paranoïaques un certain nombre de... dispositions, qui tiennent à leur fixation à la période de narcissisme secondaire (réincorporation au moi d'une partie de la libido et, par suite, d'une partie du monde extérieur, cette partie de la libido étant déjà projetée sur les objets doués de valeur subjective, c'est-à-dire essentiellement sur les objets parentaux, d'où allègement des contraintes répressives, accomodation avec le mécanisme auto-punitif du surmoi). C'est sans doute dans la mesure même où l'artiste est apte à reproduire, à objectiver par la peinture ou par tout autre moyen les objets extérieurs dont il subit douloureusement la contrainte, qu'il échappe pour une grande part à la tyrannie de ces objets et évite de verser dans la psychose proprement dite. La sublimation, qui s'opère en pareil cas, semble le produit simultané, à l'occasion d'un trauma, du besoin de fixation narcissique (de caractère sadique-anal) et des instincts sociaux (érotisation des objets fraternels) appelés à se manifester électivement à cette période.

» La grande originalité de Salvador Dalí est de s'être montré de force à participer à cette action à la fois comme acteur et comme spectateur, d'avoir réussi à se porter mi-juge, mi-partie au procès intenté par le plaisir à la réalité. En cela consiste l'activité paranoïaque-critique telle qu'il l'a définie : "méthode spontanée de connaissance irrationnelle basée sur l'association interprétative-critique des phénomènes délirants". Il est parvenu à équilibrer en lui et en dehors de lui l'état lyrique fondé sur l'intuition pure, tel qu'il ne supporte d'aller que de jouissance en jouissance (conception du plaisir artistique érotisé au possible) et l'état spéculatif fondé sur la réflexion, tel qu'il est dispensateur de satisfactions d'un ordre plus modéré, mais d'une nature assez spéciale et assez fine pour que le principe du plaisir s'y retrouve.

» Il est bien entendu qu'on a affaire, avec Dalí, à une paranoïa latente, de la sorte la plus bénigne, la paranoïa à paliers délirants isolés,... dont l'évolution est à l'abri de tout accident confusionnel. Chez lui l'intelligence, de tout premier ordre, excelle à relier après coup, mais aussitôt, ces paliers les uns aux autres, à rationaliser par degrés la distance parcourue. Les expériences visionnaires vécues, les falsifications pleines de sens de la mémoire, les interprétations illicites ultra-subjectives qui composent le tableau clinique de la paranoïa lui fournissent la matière première de son œuvre, elles sont regardées, elles sont données par lui comme le filon précieux. » André Breton (Le surréalisme et la peinture suivi de Genèse et perspective artistiques du surréalisme et de Fragments inédits, New York, Brentano's, 1945, pp.145-147)

« Les membres du groupe surréaliste appréciaient la carte postale pour son "mélange de naïveté, d'érotisme, de fantaisie et de poésie involontaire qui s'y manifestait souvent, ou pour le talent des dessinateurs Modern Style" et l'utilisaient couramment pour leur correspondance ou la collectionnaient.

» Mais, comme elle avait servi comme puissant instrument de propagande aux deux camps pendant la Première Guerre, les surréalistes commencèrent à la détourner par addition de collage ou de motifs gouachés.

» [...] En 1937, l'édition par Georges Hugnet d'une "première série" (qui restera unique) de cartes postales, dont le verso porte, à l'imitation d'un tampon postal, l'inscription circulaire "la carte postale surréaliste garantie" (l'idée est de Man Ray) vient confirmer cet intérêt, mais suggère également que le Groupe entend trouver dans la carte postale un moyen de diffuser quelques images significatives de ses choix. Espoir sans doute déçu, car l'opération n'est pas une réussite financière.
Ces vingt et une cartes, tirées en sépia (sur fond jaune, vert ou blanc) reproduisent des œuvres préexistantes - à l'exception, semble-t-il, de celle de Picasso...

» Parmi les artistes ayant participé à l'entreprise, on peut énumérer André Breton, avec un poème-objet et Salvador Dalí avec La mélancolie gâteuse des chiens comme une vertigineuse descente de ski, "bel exemple d'image double".
[...] Objets, peintures, montages, dessin : l'inventaire des techniques reproduites va de pair avec une thématique du désir, de la violence sous-jacente, de la surprise et de la poésie qui garantit la représentativité de ces cartes par rapport aux valeurs que défend le Groupe. » Gérard Durozoi (Histoire du mouvement surréaliste, Paris, Hazan, 1997, pp.331-333 - toutes les citations de ce dernier fragment sont prises dans cet ouvrage).

Expositions


- Paris, Galerie de l'Œil, L'Écart absolu, La XIe Exposition internationale du Surréalisme (générique par André Breton), 1965, rep. n°20, n° 26
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991.

Bibliographie

- José Pierre, Le surréalisme, dictionnaire de poche, Paris, Hazan, 1973, rep.p.133, pp.132-133
- Edouard Jaguer, Les mystères de la chambre noire, Paris, Flammarion, 1982, rep.p.69
- José Pierre, André Breton et la peinture, Lausanne, Editions l\'Age d\'Homme, 1987, rep. n° 79, s.p.
- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 288
- Gérard Durozoi, Histoire du mouvement surréaliste, Paris, Hazan, 1997, rep.p.332, n° 19, pp.331-333

Date de création1931-1932
Date d'édition1932
Languesfrançais
Notes14 x 9 cm (5 1/2 x 3 1/2 in.) - Collage et gouache sur carte postale photographique Schussfahrt (titre du support qui signifie descente « en schuss »)
ProvenanceCarte envoyée par Dalí à Breton en 1932
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
Vente Breton 2003Lot 4017
Mots-clés,
CatégoriesTableaux
Série1965-1966, L'écart absolu
ExpositionsL'Écart absolu, 1965 , André Breton, La Beauté convulsive , Le Surréalisme et l'objet
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100591400
Lieu d'exposition

Notice reliée à :

2 Œuvres
 
False

Cahier de photocollages originaux

-
André Breton, Paul Éluard, Suzanne Muzard, ép. Cordonnier

-

Cahier à spirale comportant 32 photo-collages originaux dont certains sont datés de 1931.
26 images, une notice descriptive, une bibliographie, des liens.

[Albums] Albums de coupures et collages (Scrapbooks), [Albums] Diverses photos d'albums

False

[Ge vous envoie la carte postale]

-
Salvador Dalí

-
Lettre de Salvador Dalí à André Breton du 27 mars 1937 qu'accompagne une carte postale intitulée « La mélancolie extatique des chiens, gâteuse comme une vertigineuse descente en ski », mais qui concerne surtout le projet de la galerie Gradiva.
Quatre images, une notice descriptive, un lien.

[Correspondance] Correspondance avec Salvador Dalí

Ces messieurs

Dessins

Auteur

Artiste Jacques Vaché

Descriptif

Dessin de 1917-1918 de Jacques Vaché qui fit la connaissance de Breton en 1916.

Marqué, de la main d'André Breton, sur le support en papier : « Jacques Vaché. » Étiquette au dos de l'encadrement : « Compagnie générale 1881 Paris exhibition : Elisa Breton author : Dessin J. Vachet (sic) title : Ces messieurs »

Breton fit la connaissance de Jacques Vaché à Nantes, en février 1916. Ce fut une rencontre brève mais décisive, qui a marqué pour toujours la pensée d'André Breton :
« Vaché (Jacques) 1805-1919 - Un surmoi de pure simulation, véritable dentelle du genre, n'est plus retenu par Vaché que comme parure : une extraordinaire lucidité confère à ses rapport avec le soi un tour insolite, volontiers macabre, des plus inquiétants. C'est de ces rapports que jaillit à jet continu l'HUMOUR NOIR, l'UMOUR (sans h), qui va prendre avec lui un caractère initiatique et dogmatique. » André Breton (Paris, Galerie des Beaux-Arts, Exposition internationale du surréalisme, Dictionnaire abrégé du surréalisme, 1938, p. 29)

« Nous fûmes ces gais terroristes, sentimentaux à peine plus qu'il était de saison, des garnements qui promettent. Tout ou rien nous sourit. L'avenir est une belle feuille nervée qui prend les colorants et montre de remarquables lacunes. Il ne tient qu'à nous de puiser à pleines mains dans les chevelures échouées. Le repas futur est servi sur une nappe de pétrole. L'ingénieur des usines et le fermier général ont vieilli. »

« Nos pays chauds, ce sont les cœurs. Nous avons mené la vie tambour battant. - Mon cher André, les épures vous laissent froid. J'ai fait venir ce rhum de la Jamaïque. L'élevage, voyez-vous, raidit l'herbe des prés ; d'un autre côté je compte sur le sommeil pour tondre mes troupeaux. L'alouette du matin, c'est encore une de vos paraboles. » André Breton (Poésie & autre, Textes choisis et présentés selon l'ordre chronologique par Gérard Legrand, Paris, Gallimard, 1960, p. 18)

Expositions


Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 92, p. 497

Poésie, Grande Guerre : Carnet militaire de Jacques Vaché

Date de créationVers 1917-1918
Date d'édition1917
Languesfrançais
Notes30,9 x 20,1 cm (le dessin) (12 1/8 x 8 in.) - Encre, mine de plomb, crayons de couleur sur papier
Vente Breton 2003Lot 4029
Mots-clés
CatégoriesŒuvres graphiques
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionAndré Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100929530
1 Commentaire
 

Vous trouverez à l'adresse suivante le site que j'ai consacré à Jacques Vaché : http://www.everyoneweb.fr/jackdenantes/ Bonne visite !

T. Guillemin

13/10/2009

La Comtesse Midralgar

Tableau

Auteur

Artiste Pierre Molinier

Descriptif

Technique mixte sur papier marouflé sur toile de Pierre Molinier datant de 1950.

Technique mixte sur papier marouflé sur toile. Porte le chiffre de Molinier en bas à gauche ; porte une étiquette au dos Molinier Atelier du Grenier Saint Pierre Bordeaux comtesse MIDRALGAR

« La foudre, on ne l'avait plus vue se manifester dans la peinture depuis la Sémélé de Gustave Moreau, qui peut passer pour son testament poétique et, peut-être, l'admirable Puberté d'Edward Munch. Pierre Molinier renouant le pacte avec elle, il n'est pas surprenant que l'œil soit, devant ses toiles, appelé d'abord à se défaire de toutes les habitudes et conventions qui régissent de nos jours la manière de voir, de plus en plus aveuglément soumise à la mode. Cet œil est, en effet, mis ici en demeure d'accommoder avec tout autre chose que ce qui, dans l'art, le sollicite généralement. Dût en souffrir le goût moutonnier qui sévit du sommaire et du clair, ce qui chez Molinier est à atteindre, aussi bien que chez Moreau et Munch, suppose tout le cortège de la sirène des brumes. Il faut écarter de lourdes tentures pour pénétrer.

» D'une fusion de joyaux entre lesquels domine l'opale noire, le génie de Molinier est de faire surgir la femme non plus foudroyée mais foudroyante, de la camper en superbe bête de proie. La vertu de son art, qui se veut délibérément magique, aussi dédaigneux que possible des puérils artifices du trompe-l'œil (quand bien même ceux-ci seraient mis au service de l'imagination), est d'enfreindre la loi qui veut que toute image peinte, si évocatrice soit-elle, demeure malgré tout objet d'illusion consciente, n'accède pas au plan de l'intervention active dans la vie. Les contes ont eu beau véhiculer vers nous le vieux rêve oppressant du personnage descendant de son cadre, ce n'est pas la peinture, par ses moyens propres, qui jusqu'ici nous avait acculés à cette perspective menaçante. Je ne crains pas de dire qu'avec Molinier, pour la première fois, il en va autrement. Une échelle de soie a pu enfin être jetée du monde des songes à l'autre, dont se trouve ainsi démontré qu'elle ne pouvait être que celle de la tentation charnelle. Cette tentation insinuante en diable, dans les yeux des merveilleuses créatures qui s'offrent ici sans vergogne, fait ciller et vaciller tour à tour, les conjuguant, ceux que nous ne pouvions que prêter à la Mathilde du Moine, à l'Alberte du Rideau cramoisi, à la Solange des Détraqués, à Madame Edwarda, à O, à la Lucie, "petite folle des bois" du Jules César de Joyce Mansour. A qui en douterait, un défi : ces tableaux souffrant incontestablement au voisinage de tous autres, qu'un homme jeune ou dans la force de l'âge, libre d'attache, voire une femme quitte de tout préjugé, emporte pour quelques jours les Dames voilées, Cosmac, Comtesse Midralgar ou Eunazus dans le secret d'une chambre d'hôtel (en prenant soin de la cacher aux domestiques) : il nous en dira des nouvelles ! "Elles sont, nous prévient leur auteur, envahissantes. Se les approprier n'est aucunement savoir qui l'on introduit dans son intimité, cela dépend du comportement. Elles n'accordent leurs lèvres que difficilement mais..."

» Il n'en est pas moins vrai qu'elles répètent à qui veut les entendre, telles les Guivres de l'Enchanteur pourrissant : "Nous voudrions le baiser sur nos lèvres que nous léchons pour paraître plus rouges... nous qui ne sommes que des bêtes, sauf le baptême et qui, malgré le bel espoir, nous mordons les lèvres, nos belles lèvres, souvent, en nos gîtes accessibles" et que voici indiqué l'accès même à ces gîtes.

» Tout ce que Pierre Molinier a peint en dehors d'elles participe, avec la digitale, la belladone et la stramoine, de leur sillage de rosée. Ses fleurs, fussent-elles des pivoines répandues, exhalent encore le parfum de leurs cuisses, d'autant plus ravissantes que damnantes d'hybridité.

» "Là, dit Rimbaud, la moralité des êtres actuels se décorpore en sa passion ou en son action. - O terrible frisson des amours novices sur le sol sanglant et par l'hydrogène clarteux ! trouvez Hortense." La voici. » (Paris, L'Étoile scellée, Molinier (préface d'André Breton), 1955)

En 1955 Molinier, qui avait déjà fait parvenir à Breton des photographies de ses toiles et quelques poèmes, entame une correspondance avec ce dernier. Il collabore à la réalisation de quatre des cinq numéros du Surréalisme, même et participe à l'exposition E.R.O.S en 1959.

Cette collaboration Breton-Molinier rencontre un accueil assez réservé de la part des surréalistes qui étaient « traumatisés » par le « côté complètement sexuel » de la peinture de Molinier. En revanche, l'artiste considérait avoir « pu rencontrer chez les surréalistes une compréhension totale de ce qui était en (lui) ».
Après 1963, ses relations avec le groupe surréaliste sont interrompues, malgré les liens de sympathie avec Joyce Mansour et Clovis Trouille. (d'après Gérard Durozoi, Histoire du mouvement surréaliste, Paris, Hazan, 1997, p. 547)

Expositions


- Paris, L'Etoile scellée, Molinier (préface d'André Breton), 1955, rep. s.p., n° 5
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 457, p. 415, p. 491 (étiquette au dos)
- Valence, Institut Valencia d'Art Modern/Centre Julio Gonzales, Pierre Molinier, 1999, rep. p. 99, p. 172 (étiquette au dos)

Bibliographie

- « Huit cartes d'analogie », In : Le surréalisme, même, n° 5, printemps 1959, rep.p.24
- Robert Benayoun, Erotique du surréalisme, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1965, rep.p.188
Molinier, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1969, rep.p. 41, rep.p. 51
- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, rep.p. 247, pp. 245-248
- Pierre Molinier, Genève, Bernard Letu, 1979, rep.p. 24
- José Pierre, L'univers surréaliste, Paris, Somogy, 1983, rep.p. 275
- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 457

Date de création1950
Languesfrançais
Notes80 x 66 cm (31 1/2 x 26 in.) - Technique mixte sur papier marouflé sur toile
Lieu d'origine
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
Vente Breton 2003Lot 4035
Mots-clés,
CatégoriesŒuvres graphiques
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsMolinier, 1956 , André Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100059460
Lieu d'origine
Lieu d'exposition

Notice reliée à :

2 Œuvres
 
False

[Votre lettre... vous voulez me rendre confus...]

-
Pierre Molinier

-

Lettre signée de Pierre Molinier à André Breton, non datée [1955].

Trois images, une notice descriptive, une œuvre associée.

[Correspondance] Correspondance avec Pierre Molinier

False

[La comtesse Midralgar est toujours aussi fascinante...]

-
André Breton

-

Carte postale d'André Breton à Pierre Molinier, datée de Saint-Cirq Lapopie, le 30 juillet 1958.

Deux images, une notice descriptive, une bibliothèque, une série.

[Correspondance] Correspondance avec Pierre Molinier

Disait Giovanni di Paolo...

Tableau

Auteur

Artiste Enrico Donati

Descriptif

Huile sur toile datée de 1942. André Breton, qui rencontra Donati à New York en 1943, inventa des titres poétiques pour ses peintures.

Signée, datée et située en bas à droite : Donati 1942 N.Y. ; marquée au dos sur le châssis : Disait Giovanni di Paolo appartient à André Breton André Breton 42 rue Fontaine IX.

Enrico Donati
« Bien qu'ayant vécu à Paris pendant la plus grande partie des années trente, il ne rencontra les membres du groupe surréaliste qu'à partir du moment où le déclenchement de la guerre le força à fuir vers les États-Unis, et dispersa également ces derniers dans l'hémisphère occidental.
« Lorsque la New York School for Social Research montra les œuvres de Donati en 1943, celui-ci fit la connaissance de l'historien d'art Lionello Venturi qui lui présenta André Breton. Breton inventa alors des titres poétiques pour ses peintures et il écrivit la préface du catalogue de sa deuxième exposition, à la Passedoit Gallery, en 1944 - préface qui sera reprise dans la nouvelle édition de Le surréalisme et la peinture de Breton. » (Strasbourg, Musée d'art moderne et contemporain, Les surréalistes en exil et les débuts de l'école de New York, 2000, p. 314.)

Parlant de la crise de l'esprit critique qui caractérise au mental le temps de guerre, avec des répercussions sur le développement des arts, Breton constate l'apparition au sein du surréalisme de la querelle entre deux systèmes de figuration. Au milieu de cette querelle entre l'«académisme» et l'«abstractivisme», l'œuvre de Donati est un message d'harmonie.

« C'est un message d'harmonie parce que cette peinture dès le départ est plein ciel, que pour climat elle choisit de nous verser à pleines coupes l'ivresse des oiseaux.
Elle fraye avec la nébuleuse qui tourne dans le duvet des nids, elle rêve de fréter tous les vaisseaux de l'araignée et de lutter en étincellement avec l'actinie, dont le peigne est en même temps le miroir. Si elle est un baume pour la déchirure que j'accusais dans le surréalisme, c'est que même lorsqu'elle se déprend tout à fait de la silhouette des choses qui nous entourent, elle se maintient à l'antipode de l'abstrait par la fidélité qu'elle marque à la texture de ces choses amoureusement caressées, pressées de livrer le secret de leurs charmes comme au retour de la chasse la lueur qui voltige d'un cou de faisan à un débris de verre éclatant dans les sillons du soir. C'est un message d'harmonie encore par cette sorte de thème en entonnoir qui y revient commandant sans autre issue possible, de par toutes les roues du désir-tourbillon, l'aspiration vers une lumière encore et toujours plus décantée. C'est un message d'harmonie enfin parce que le dynamisme qui l'emporte comme très peu d'autres s'exerce toujours dans le sens ascendant et donne par-dessus tout le sentiment de l'éclosion, d'une éclosion qui participerait de celle de la graine et de l'œuf et, le temps miraculeusement suspendu, nous découvrirait à loisir les sources de la vie, dans le craquement global des coques, cruel et enchanté.
« J'aime la peinture d'Enrico Donati comme j'aime la nuit de mai ». André Breton (Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, pp. 195-198).

Expositions


- Paris, Galerie Drouant-David, Peintures de Donati, 1946, n° 3
- Sarrebruck, Mission diplomatique française en Sarre, Peinture surréaliste en Europe (préface d'André Breton), 1952, n° 22
- Cahors, Musée de Cahors, Changer la vue, André Breton et la révolution surréaliste du regard, 1986, rep.p. 16, n° 110, p. 14
- Paris, Galerie Zabriskie, E. Donati, peintures surréalistes, 1989, n° 15
- Milan, Palazzo reale, I surrealisti, 1989, rep.p. 429, p. 626
- Frankfurt am Main, Schirn Kunsthalle Frankfurt, Die Surrealisten, rep.p. 249, p. 410, 1989-1990
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991

Bibliographie

- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, rep.p. 196, pp. 195-198
- José Pierre, L'univers surréaliste, Paris, Somogy, 1983, rep.p. 235
- Paris, Musée national d'Art Moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 369

Date de création1942
Date d'édition1942
Languesfrançais
Notes51 x 61,3 cm (20 x 24 1/8 in.) - Huile sur toile
Vente Breton 2003Lot 4268
Mots-clés,
CatégoriesTableaux
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsSurrealistische Malerei in Europa , André Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100295690
Lieu d'exposition

Notice reliée à :

3 Œuvres
 
False

Coqs de Bruyère

-
Enrico Donati

Huile sur toile datée de 1945. André Breton, qui rencontra Donati à New York en 1943, inventa des titres poétiques pour ses peintures.
Une image, une notice descriptive, une exposition.

False

Le sang gazeux

-
Enrico Donati

Huile sur toile datée de 1948. André Breton, qui rencontra Donati à New York en 1943, inventa des titres poétiques pour ses peintures.
Une image, une notice descriptive.

False

sans titre

-
Enrico Donati

Encre sur papier datée de 1946. Enrico Donati rencontra André Breton à New York en 1943 par l'intermédiaire de Lionello Venturi.
Une image, une notice descriptive.

Succube

Tableau

Auteur

Artiste Pierre Molinier

Descriptif

Technique mixte de 1952. En 1955, Pierre Molinier envoya à André Breton un album photo dans lequel cette œuvre était reproduite.

Peinture signée et datée en bas à droite : P. Molinier 1952. Porte le monogramme de Molinier en bas à droite.

Dans une lettre du 8 avril 1955, Breton faisait part à Molinier de ses impressions à la vue d'un album photo que ce dernier lui avait envoyé : « J'ai personnellement admiré [...] La femme Succube (sensationnel) [...] » (Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, p. 415)
Plus tard, en 1959, Le lexique succinct de l'érotisme paru dans le catalogue de l'Exposition internationale du surréalisme à la Galerie Daniel Cordier comprendra la définition de la «Succube» établie par André Breton :
« Succube - Créature féminine de tentation qui hante l'autre versant de la vie, celui qu'on aborde les yeux fermés. Bien que décrite d'ordinaire comme d'aspect répulsif, elle peut être admirablement belle. Quoi qu'il en soit, il est peu probable qu'aucun homme soit à même de se soustraire à ses avances, qu'elle choisisse de l'épuiser dans ses bras ou de lui fausser compagnie en chemin. Identifiables parmi les succubes Mmes d'Uctil, d'Ouçamer, la d'Ilu, etc. »

Pierre Molinier
« La foudre, on ne l'avait plus vue se manifester dans la peinture depuis la Sémélé de Gustave Moreau, qui peut passer pour son testament poétique et, peut-être, l'admirable Puberté d'Edward Munch. Pierre Molinier renouant le pacte avec elle, il n'est pas surprenant que l'œil soit, devant ses toiles, appelé d'abord à se défaire de toutes les habitudes et conventions qui régissent de nos jours la manière de voir, de plus en plus aveuglément soumise à la mode. Cet œil est, en effet, mis ici en demeure d'accommoder avec tout autre chose que ce qui, dans l'art, le sollicite généralement. Dût en souffrir le goût moutonnier qui sévit du sommaire et du clair, ce qui chez Molinier est à atteindre, aussi bien que chez Moreau et Munch, suppose tout le cortège de la sirène des brumes. Il faut écarter de lourdes tentures pour pénétrer.
« D'une fusion de joyaux entre lesquels domine l'opale noire, le génie de Molinier est de faire surgir la femme non plus foudroyée mais foudroyante, de la camper en superbe bête de proie. La vertu de son art, qui se veut délibérément magique, aussi dédaigneux que possible des puérils artifices du trompe-l'œil (quand bien même ceux-ci seraient mis au service de l'imagination), est d'enfreindre la loi qui veut que toute image peinte, si évocatrice soit-elle, demeure malgré tout objet d'illusion consciente, n'accède pas au plan de l'intervention active dans la vie. Les contes ont eu beau véhiculer vers nous le vieux rêve oppressant du personnage descendant de son cadre, ce n'est pas la peinture, par ses moyens propres, qui jusqu'ici nous avait acculés à cette perspective menaçante. Je ne crains pas de dire qu'avec Molinier, pour la première fois, il en va autrement. Une échelle de soie a pu enfin être jetée du monde des songes à l'autre, dont se trouve ainsi démontré qu'elle ne pouvait être que celle de la tentation charnelle. Cette tentation insinuante en diable, dans les yeux des merveilleuses créatures qui s'offrent ici sans vergogne, fait ciller et vaciller tour à tour, les conjuguant, ceux que nous ne pouvions que prêter à la Mathilde du Moine, à l'Alberte du Rideau cramoisi, à la Solange des Détraqués, à Madame Edwarda, à O, à la Lucie, "petite folle des bois" du Jules César de Joyce Mansour. À qui en douterait, un défi : ces tableaux souffrant incontestablement au voisinage de tous autres, qu'un homme jeune ou dans la force de l'âge, libre d'attache, voire une femme quitte de tout préjugé, emporte pour quelques jours les Dames voilées, Cosmac, Comtesse Midralgar ou Eunazus dans le secret d'une chambre d'hôtel (en prenant soin de la cacher aux domestiques) : il nous en dira des nouvelles ! "Elles sont, nous prévient leur auteur, envahissantes. Se les approprier n'est aucunement savoir qui l'on introduit dans son intimité, cela dépend du comportement. Elles n'accordent leurs lèvres que difficilement mais..."
« Il n'en est pas moins vrai qu'elles répètent à qui veut les entendre, telles les Guivres de l'Enchanteur pourrissant : "Nous voudrions le baiser sur nos lèvres que nous léchons pour les faire paraître plus rouges... nous qui ne sommes que des bêtes, sauf le baptême, et qui, malgré le bel espoir, nous mordons les lèvres, nos belles lèvres, souvent, en nos gîtes accessibles", et que voici indiqué l'accès même à ces gîtes.
« Tout ce que Pierre Molinier a peint en dehors d'elles participe, avec la digitale, la belladone et la stramoine, de leur sillage de rosée. Ses fleurs, fussent-elles des pivoines répandues, exhalent encore le parfum de leurs cuisses, d'autant plus ravissantes que damnantes d'hybridité.
« "Là, dit Rimbaud, la moralité des êtres actuels se décorpore en sa passion ou en son action. - Ô terrible frisson des amours novices sur le sol sanglant et par l'hydrogène clarteux ! Trouvez Hortense."
« La voici. » (Paris, L'Étoile scellée, (préface d'André Breton), 1956)

En 1955 Molinier, qui avait déjà fait parvenir à Breton, des photographies de ses toiles et quelques poèmes, entame une correspondance avec ce dernier. Il collabore à la réalisation de quatre des cinq numéros du Surréalisme, même et participe à l'exposition E.R.O.S en 1959.
Cette collaboration Breton-Molinier rencontre un accueil assez réservé de la part des surréalistes qui étaient «traumatisés» par le « côté complètement sexuel » de la peinture de Molinier. En revanche, l'artiste considérait avoir « pu rencontrer chez les surréalistes une compréhension totale de ce qui était en (lui) ».
Après 1963, ses relations avec le groupe surréaliste sont interrompues, malgré les liens de sympathie avec Joyce Mansour et Clovis Trouille. (d'après Gérard Durozoi, Histoire du mouvement surréaliste, Paris, Hazan, 1997, p. 547)

Expositions


- Paris, L'Étoile Scellée, Molinier, 1955, rep.s. p., n° 3
- Paris, Musée national d'art moderne / Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
- Paris, Pavillon des Arts, Le surréalisme et l'amour, 1997, rep.p. 189, p. 231, n° 109

Bibliographie

- André Breton (par) avec le concours de Gérard Legrand, L'art magique, Paris, Formes et reflets, Club français de l'art, 1957, rep.s.p.
- Paris, Galerie Daniel Cordier, Exposition internationale du surréalisme, 1959-1960, rep.p. 140
- André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, rep.p. 245
- Molinier, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1969, rep. s.p.
- Lexique succinct du surréalisme, Paris, Éric Losfeld, 1970, rep.p. 73, p. 74
- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 457

Date de création1952
Languesfrançais
Notes94,5 x 85,5 cm (37 1/4 x 33 5/8 in.) - Technique mixte sur papier marouflé sur carton collé sur toile de sac
Lieu d'origine
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
Vente Breton 2003Lot 4372
Mots-clés,
CatégoriesTableaux
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionsMolinier, 1956 , André Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100193040
Lieu d'origine
Lieu d'exposition

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

Exposition A l'Etoile scellée

-
Pierre Molinier

Gravures de Pierre Molinier datées de 1956, l'une en quatre états.

Sept images, une notice descriptive, des documents associés.

André Masson, André Breton et Pierre Mabille à La Baule

Photographie

Auteur

Personnes citées Pierre Mabille, André Breton, André Masson
Photographe non identifié

Descriptif

Photographie prise à la Baule lors de l'été 1938.

Annotation manuscrite au dos : « La Baule, 1938 1939 ? De g. à d. André Masson, André Breton, Pierre Mabille ».

Exposition

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991

Bibliographie

- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 240

Date de création1938 ou 1939
Date d'édition1938
Languesfrançais
Notes8,7 x 6,2 cm (3 7/16 x 2 7/16 in.) - Tirage argentique sur papier
Vente Breton 2003Lot 5161
Mots-clés, ,
Catégories[Photos] 1931-1939
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionAndré Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100519630

Canne en bois

Canne de conscrit

Objet divers

Descriptif

Canne en bois sculpté

Canne de conscrit, le pommeau fait d'une tête de chien sur un chanfrein de cheval. Le fût constitué d'une suite de différents décors : un masque d'homme, un bouquet de fleur, une suite d'étoiles, un lion tenant l'enseigne suivante : " Au génie de Chailloux fc à Ville-d'Avray" et de deux drapeaux entrecroisés marqué rf France Russie 1896. Un zouave en uniforme tenant un drapeau sculpté de la devise " Honneur aux garçons bouchers". Les différents outils de son métier : couteaux, tranchoir, affiloir, couperet, ainsi que, vers le bas, des pensées sculptées, des raisins et des feuilles de vigne.

Bibliographie

Paris, Musée National d'Art moderne  Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 416

Labels alternatifsCanne en bois sculpté
Languesfrançais
NotesHaut. 93 cm (36 5/8 in.)
Provenancesl
Lieu d'origine
Vente Breton 2003Lot 3174
Mots-clés,
CatégoriesObjets usuels
Série1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou
ExpositionAndré Breton, La Beauté convulsive
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100476590