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Facture de l'Imprimerie Alençonnaise, 1

Facture du 20 février 1925

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Author

Letter to Pierre Naville

Description

Facture de l'Imprimerie alençonnaise pour un numéro de La Révolution surréaliste datée d'Alençon, le 20 février 1925.

Pierre Naville, co-directeur de La Révolution surréaliste avec Benjamin Péret, a l'idée d'aller imprimer le premier numéro de la revue à l'Imprimerie alençonnaise pour deux raisons : c'est là qu'on imprime La Nature, périodique scientifique dont les rédacteurs reprennent parodiquement la maquette, et c'est aussi un des hauts-lieux de l'édition catholique. Selon ses mots de son rédacteur en chef : « L’imprimeur fut choisi aussi loin que possible des ateliers où l’on façonne des éditions d’art. Ce fut celui qui confectionnait L'Œuf dur, à Alençon, l’une des capitales du catholicisme gallican, où s’imposait le monopole des publications de l’évêché, dépaysement tout à fait rassurant. »

Naville, dans Le Temps du Surréel, détaille les journées de composition à l'imprimerie (3, 5, 6 et 7 décembre 1924). Le numéro étant presque conçu à la fin novembre, le 7 décembre le voici fini, comme l'écrit Naville à sa femme : « Nous sommes partis de Paris le matin à 9 heures, arrivés à 2 heures, nous avons travaillé à l’imprimerie toute l’après-midi, un travail ingrat. Après le dîner, nous avons écrit quelques notes qui manquaient. Le lendemain matin à 8 heures nous étions à l’imprimerie pour remettre la maquette terminée et commencer la surveillance de la mise en pages, ce qui a duré jusqu’à 8 heures du soir. »

Aragon, quant à lui, décrit l'aventure en ces termes : « Nous voici donc à Alençon, à travailler tout le jour à cette mise en page qui n’est pas une mince affaire. Je suis bien resté de neuf heures à midi et de deux à sept heures et demie (les ouvriers faisant des heures supplémentaires) à l’imprimerie, avec le bruit perpétuel des machines, et cette odeur d’encre et de papier frais. Mais j’espère que ce ne sera pas pour rien. La Révolution surréaliste s’annonce bien, s’annonce vraiment très bien. On n’aura jamais vu une revue pareille. » (Lettre à Jacques Doucet, le 5 décembre 1924).

La collaboration avec l'Imprimerie alençonnaise, sans doute trop chère (2 373,70 francs, sans compter les clichés), cessera à partir du quatrième numéro de juillet 1925. La revue sera alors imprimée à Paris, en changeant d'éditeur, et aura pour adresse celle de son nouveau directeur, André Breton, à « l'imprimerie spéciale surréaliste », c'est-à-dire au 42 rue Fontaine : voilà qui permettra les corrections de dernière minute, comme ces lignes supprimées de Désespérés, un des (trop ?) nombreux suicides recensés dans le journal, et Charlot, sur qui les surréalistes écriront dans le n° 9-10 (1er octobre 1927, p. 1-6). C'est en tout cas l'occasion, comme il convient, d'éditer des lettres à en-tête de La Révolution surréaliste. On fait aussi imprimer 500 exemplaires semi-luxe pour de riches amateurs comme Jacques Doucet ou Paul Valéry, lequel passera au Bureau de Recherches acheter le premier numéro.

Cette facture était sans doute destinée au second numéro, comme indiquée ; deux hypothèses pour les retouches concernant Charlot et les désespérés : soit les articles furent supprimées bien qu'étant prévus pour le numéro 2, soit c'est un impayé résultant de la fabrication du premier numéro. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2021]

 

Creation date20/02/1925
Destination address
Bibliographical material

Ts, encre noire et violette, sur papier rose - une page.

Enveloppe non conservée.

LanguagesFrench
Place of origin
Library

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : BRT 224

Size13,50 x 21,00 cm
Number of pages1 p.
Reference1392000
Keywords,
CategoriesArchives, Archival Documents
Set[Journal] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Permanent linkhttps://www.andrebreton.fr/en/work/56600101001623
Place of origin
Place of destination

See also

1 Work
 
False