Exil
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Alexis Léger, dit Saint-John Perse
Poème publié aux Lettres françaises à Paris en 1942.
Deux images, une notice descriptive, un lien, une bibliothèque.
Author André BretonPeople cited Louis Jacques Napoléon Bertrand, dit Aloysius Bertrand, Arthur Rimbaud, Denis de Rougemont, Jacques Vaché, Guillaume Apollinaire, Charles CrosLetter to Alexis Léger, dit Saint-John Perse
Lettre d'André Breton à Saint-John Perse, le 3 juillet 1942, sans adresse, de New York.
Lettre manuscrite autographe sur papier à en-tête VVV - A magazine of Art and Discovery - To create and to change to become.
Les poèmes de Saint-John Perse Éloges et Exil sont cités dans la lettre, tout comme la revue VVV que dirige André Breton. [site André Breton, 2019]
New York 3 juillet 1942
Très cher Monsieur,
le tenant de vous je n’ai pu me résoudre à placer cet exemplaire de Poetry parmi d’autres magazines ou même en bien meilleure place depuis que j’ai si peu de livres parmi ceux qui ne pouvaient m’abandonner, Bertrand, Rimbaud, Cros ou Apollinaire. Il demeure dans son enveloppe sur ma table pour que je le découvre sous une des plus belles écritures dans lesquelles j’ai pu rêver de voir se composer les lettre de mon nom. J’ai gardé de la jeunesse ce sens des choses si rares qu’elles transgressent leur catégorie apparente pour se fondre dans celle des talismans. Durant l’autre guerre un de mes plus obsédants désirs ne fut-il pas d’obtenir de mon plus grand ami d’alors et de toujours, Jacques Vaché, qu’il transposât, dans une des mystérieuses aquarelles dont il avait le secret, certains des plus hauts et des plus troublants accents d’Éloges dont une copie manuscrite ne me quittait pas - jusque dans les boues de la Côte du Poivre. Vous savez sûrement que ce qui a pu être situé ainsi l’a été une fois pour toutes, demeure tout à fait inaltérable. Mais si Exil m’atteint en 1942, c’est chargé de bien d’autres émotions encore, du parfum des Antilles où je me trouvais pour la première fois il y a un an et plus encore de la nostalgie de ce beau langage - le seul, celui qui tend uniquement vers le beau - dont on est ici entièrement sevré.
Je vous adresse cette semaine même le premier numéro de VVV, dans le grand espoir que vous consentirez à "ouvrir" le suivant d’un de vos poèmes.
J’écoute souvent me parler de vous Denis de Rougemont qui me laisse croire que je pourrai vous rencontrer quelque jour avec lui. Je garde quelque crainte superstitieuse à l’idée d’user de votre temps ; puisse cependant l’exil à ce seul égard m’être propice.Comme je suis depuis trois mois "announcer" à la B.B.C., en remplissant le questionnaire d’usage qui doit permettre mon entrée dans le "Civil Service" je me suis permis de donner votre nom en référence.
Je vous prie d’excuser cette grande liberté mais comment ne me flatterais-je pas de l’espoir de votre estime et même de votre sympathie.
Croyez, je vous prie, à mes sentiments d’admiration et d’affection profonds.
André Breton
Henri Béhar (éd.), « Surréaliste à distance », Europe, nov.-déc. 1995, n° 799-800, pp. 59-84.
Creation date | 03/07/1942 |
Languages | French |
Physical description | Lettre manuscrite autographe sur papier à en-tête VVV- A magazine of Art and Discovery - To create and to change to become. |
Place of origin | |
Library | |
Breton Auction, 2003 | |
Keywords | Letter, New York, Poetry, Reviews and Journals |
Categories | Correspondence, Letters from André Breton |
Set | [Correspondance] Correspondance avec Saint-John Perse |
Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600101000720 |
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Alexis Léger, dit Saint-John Perse
Poème publié aux Lettres françaises à Paris en 1942.
Deux images, une notice descriptive, un lien, une bibliothèque.
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Collection complète de cette revue sans périodicité dirigée par André Breton, David Hare, Marcel Duchamp et Max Ernst.
Une image, une longue notice descriptive, une exposition, une bibliographie.
Photographie prise à New York et utilisée par André Breton pour illustrer un article de Benjamin Péret paru dans la revue VVV en 1942.
Signé et situé en bas à droite : Bouchard N.Y.
Photographie utilisée par André Breton pour illustrer un article de Benjamin Péret paru en 1942 dans le numéro 1 de la revue VVV.
Thomas Bouchard (1895-1984) photographe des danseurs.
Est-ce le texte The Thaw (Le Dégel) ? un conte de Benjamin Péret
[Anne Egger, 2023, Atelier André Breton]
- VVV, number I, June 1942, rep.p. 15
Creation date | vers 1942 |
Date of publication | 1942 |
Physical description | 24,7 x 18,9 cm (9 3/4 x 7 7/16 in.) |
Place of origin | |
Reference | 14313000 |
Breton Auction, 2003 | Lot 5130 |
Keywords | Dance, New York, Photography, Reviews and Journals |
Categories | 1940-1946 |
Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600100370590 |
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Collection complète de cette revue sans périodicité dirigée par André Breton, David Hare, Marcel Duchamp et Max Ernst.
Une image, une longue notice descriptive, une exposition, une bibliographie.
Graffiti d'enfants à New York, cliché pris par Helen Levitt, c. 1939
Signé et titré au dos du carton (image du dos manquante). Et publiée dans la revue new yorkaise VVV en 1942.
Autres titres: Face on Tin ou Chalkdrawing à New York.
La photographe Helen Levitt (1913-2009), amie d’Henri Cartier-Bresson et de Walker Evans a réalisé ses premières photos d’enfants et de dessins à la craie (Chalkdrawing ) faits par des enfants de 1938 à 1948 à New York.
[Anne Egger, 2023, Atelier André Breton]
- VVV, number 1, 1942, rep.p. 4, (illustration d'un article de Roger Caillois, « The myth of secret treasures in childhood »)
- A Way of Seeing, par James Agee et Helen Levitt, éd. Viking Press, 1965 (repr.)
Creation date | c 1939 |
Physical description | 11,3 x 16,4 cm (4 7/16 x 6 7/16 in.) - Tirage monté sur carton |
Place of origin | |
Copyright | © Helen Levitt |
Reference | 14297000 |
Breton Auction, 2003 | Lot 5457 |
Keywords | New York, Photography, Reviews and Journals |
Categories | 1931-1939 |
Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600100393090 |
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Collection complète de cette revue sans périodicité dirigée par André Breton, David Hare, Marcel Duchamp et Max Ernst.
Une image, une longue notice descriptive, une exposition, une bibliographie.
Dessin d'André Masson à l'encre sur papier daté aux environs de 1930.
« [...] Le goût du risque est indéniablement le principal moteur susceptible de porter l'homme en avant dans la voie de l'inconnu.
« André Masson en est au plus haut point possédé : il n'est pas d'esprit sur qui gardent autant de prise les interrogations majeures qui jusqu'à nous déchirent les siècles - Héraclite, la Cabale, Sade, le romantisme allemand, Lautréamont - pas d'esprit qui leur ait offert un terrain de percussion si propice. Mais cet esprit est aussi délié d'eux, de tout l'irrésistible appel de la vie, cette vie qu'il est le seul peintre à toujours vouloir surprendre à sa source et qui l'amène à se pencher électivement sur les métamorphoses. La peinture d'André Masson n'a cessé de procéder de ces phénomènes de germination et d'éclosion saisis à l'instant où la feuille et l'aile, qui commencent à peine à se déplier, se parent du plus troublant, du plus éphémère, du plus magique des lustres. De la fixation de cet instant où l'être prend connaissance, elle ne s'est guère écartée que dialectiquement pour la fixation de l'instant où l'être perd connaissance, comme dans la Métamorphose des amants. L'érotisme, dans l'œuvre de Masson, doit être tenu pour la clé de voûte. C'est lui qui dispose de l'agencement convulsif des corps d'hommes et de femmes entraînant dans leur merveilleuse rixe jusqu'aux meubles qui n'étaient encore suspects que de garder leur empreinte. La vue de la fenêtre elle-même ne peut manquer de participer du vertige général avec ses nuages qui sont à jamais les cocons de toutes les idées, ses astres louches et ses feuillages frémissants. Techniquement le moyen de progression, de propulsion est ici fourni par la métaphore plastique à l'état pur, je veux dire littérairement intraduisible, dont le type parfait s'est trouvé réalisé dans le bâillon vert à bouche de pensée du mannequin présenté par Masson en janvier 1938 à l'Exposition internationale du surréalisme et qui en a été tenu à juste titre pour le premier brillant.
« Pour André Masson le Palais de la Découverte et le Musée de l'Homme ne sont pas, comme pour le commun des mortels, des lieux plus ou moins familiers pris dans le monde extérieur. Jour et nuit ouverts sur un autre registre de séductions, il est clair que dans sa tête ils préexistaient aux bâtiments qu'on a construits. Au point où nous en sommes, à pressentir de graves lacunes dans le temps, Masson par rapport à elles fait figure de Grand Troglodyte. C'est le guide le plus sûr, le plus lucide qu'il y ait vers l'aurore et les pays fabuleux. Avec lui, par-delà les prouesses des jongleurs et les exploits des tire-laine, nous touchons au mythe véritablement en construction de cette époque. En sa personne nous réconcilions pleinement l'artiste et le révolutionnaire authentiques, en son honneur il nous est donné de rendre toute sa jeunesse et toute son ardeur au mot fraternité.» André Breton, 1939 (Le Surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Gallimard, Paris, 1965, pp. 152-154).
- VVV, number 2-3, march 1943, rep.p. 71
Creation date | Vers 1930 |
Date of publication | 1930 |
Languages | French |
Physical description | 26 x 20 cm (10 1/4 x 7 7/8 in.) - Encre sur papier |
Copyright | © ADAGP, Paris, 2005. |
Breton Auction, 2003 | Lot 4363 |
Keywords | Graphic Arts, Surrealism |
Categories | Graphics |
Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600100654790 |
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Collection complète de cette revue sans périodicité dirigée par André Breton, David Hare, Marcel Duchamp et Max Ernst.
Une image, une longue notice descriptive, une exposition, une bibliographie.