Description
Lettre d'Alberto Giacometti à André Breton, datée de Maloja le 23 août 1933.
Transcription
Maloja, le 23 août 1933
Mon très cher André,
J’étais très content de lire ta lettre et je te remercie infiniment. De toute la lettre j’ai l’impression que tu vas beaucoup mieux [addition en marge gauche : pardonne-moi ces mots complètement impossibles] au moins ce jour-là et c’est ce qui m’a fait le plus grand plaisir. En lisant les passages de la lettre de Consuelo il me semblait l’entendre parler, un jour au restaurant où elle racontait des histoires merveilleusement. Tu peux penser comme je serais heureux si je recevais la lettre dont tu parles, sûrement elle serait très lucide, et même si tu ne me l’écris pas je trouve que tu devrais absolument le faire pour toi, ça te conduirait, je pense, très loin sur toutes les choses possibles. J’aimerais tellement recevoir cette lettre et j’ai une vague peur de ne pas la voir, j’espère me tromper ! J’écris, la tête appuyée avec tout son poids sur une main, le papier de travers, mal assis et dans l’impossibilité de faire autrement j’ai aussi un peu mal à la tête.
Ce soir j’ai reçu l’enquête pour Minotaure, en lisant les questions se formulait la réponse ! Il m’est impossible de faire la moindre ligne la moindre sculpture qui ne soit pas en relation avec Denise - mon amie | | au-delà d’une trappe ! depuis deux jours je fais des tableaux d’elle, c’est les seuls moments où je vis (?), je ne sors pas du tout, je passe la journée devant une des toiles ou une figure se fait même quand je me promène dans la maison, à table, la nuit et maintenant encore. Les jours avant c’était un vide, une (je ne trouve pas le mot) complet, maintenant encore ; mais je n’y suis plus, je n’ai pas plus de vie. La petite fille, elle s’appelle Stella – Étoile.
Les dernières fois que je l’ai vue, il y a 5 ou 6 jours je ne sais pas, il me semble très loin, elle s’enfuyait (enfuir ?) à peine elle me voyait venir dans la rue. Je suis entré dans son restaurant [addition en marge gauche : acheter des cigarettes qui s’appellent Stella], vite elle est partie par une autre porte, je me suis assis dehors à une table devant un café au milieu du village ; pour aller à la poste elle a fait un grand détour par les prés pour ne pas me passer à côté ! un moment ça m’a désolé, mais — cette phrase ne veut plus continuer. C’est très tard, des gens arrivent, je me vois dans dix minutes marcher dans la rue vers la poste mettre la lettre dans la boîte. Je pense que demain je dois aller à St. Moritz (c’est tout près), Crevel passe par là, ça m’ennuie terriblement de faire le voyage et je n’ai plus le courage d’écrire. ________________ L’autre jour j’étais sur une montagne [addition en marge droite : Malgré moi !] ; de la glace et du vent résultat : les lèvres complètement ouvertes gonflées, etc. Du moment que j’arrive à écrire ça ! et pourtant il me semble que j’avais autre chose à dire, même plusieurs, mais elles ne veulent pas se formuler maintenant.
À bientôt et pardonne-moi cette lettre.
_________________ Ton ami
Alberto Giacometti
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Gyula Halász, dit Brassaï, André Breton, Ferdinand Brückner, Paul Chardon, Édouard Claparède, André Derain, Paul Éluard, Maurice Heine, Jacques Lacan, Igor Markevitch, Félix Nadar, Benjamin Péret, Man Ray, Maurice Raynal, Tristan Tzara
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Numéro 3-4, daté de décembre 1933, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.
Une image, une notice descriptive, une série, un feuilletoir.
[Journal] Minotaure
Description
Lettre d'Alberto Giacometti à André Breton, datée de Maloja le 19 septembre 1933.
Transcription
Maloja, le 19 septembre 1933
Mon très cher André,
J’étais très heureux de recevoir ta lettre et je te remercie beaucoup. Pardonne-moi de n’avoir pas répondu plus tôt mais ces derniers jours sont passés tellement vite, je ne m’en rendais pas compte. Je suis très impatient de rentrer à Paris mais je ne pourrai partir que les premiers jours d’octobre, impossible avant – Ce n’est pas bien loin et je me réjouis infiniment de te revoir bientôt. Ici rien de neuf, il fait presque toujours gris et je me sens bien (ce qui m’étonne) comme un animal, tout se limite à peu près là et puis je suis déjà beaucoup à Paris[,] de manière qu’il m’est bien difficile d’écrire et je vais t’envoyer cette très courte lettre, ce que j’ai hâte de faire [addition : [Jʼai] une plume impossible en plus]. Je suis content que ton article sur l’automatisme commence à se former et que la revue se présente bien.
On a fait quelque chose sur la poésie ?
Sais-tu si Brassaï avait fait les photographies chez moi ? [addition en marge gauche : peux-tu lui demander ?] Je n’ai plus eu aucune nouvelle, Tériade pourrait peut-être me l’écrire. Je t’écrirai encore avant mon départ aujourd’hui je dois m’arrêter c’est 9 heures du matin et je suis très limité encore par le sommeil (?).
____________
À très bientôt, ton ami,
Alberto Giacometti.
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Numéro 3-4, daté de décembre 1933, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.
Une image, une notice descriptive, une série, un feuilletoir.
[Journal] Minotaure
Description
Photographie prise par Brassaï c 1930 publiée dans la revue Minotaure en 1933.
Tampon au dos : Photo Brassaï copyright by Gyula Halasz 74, rue de la Glaciere Paris(13e).
In Minotaure, 1933 n° 3-4, p 33 [Anne Egger, 2023, Atelier André Breton]
Bibliography
- Minotaure, n° 3-4, 12 décembre 1933, rep.p. 33
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Numéro 3-4, daté de décembre 1933, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.
Une image, une notice descriptive, une série, un feuilletoir.
[Journal] Minotaure
Description
Boule de cristal reposant sur un socle en bois tourné.
« Ce qui n'est pas encore sera. À l'intérieur d'une simple boule de cristal, comme celle qu'utilisent les voyantes, un homme ou une femme sur vingt, dit-on - mais les dix-neuf autres ont-ils compris de quoi il s'agissait, peuvent-ils être tenus quittes, inconsciemment, de toute mauvaise volonté ? - parvient, à condition de se maintenir dans un état de passivité mentale, au bout de quelques minutes d'attente, à voir se peindre un objet plus ou moins troublant, se dérouler une scène dont les acteurs lui sont plus ou moins connus, etc. Il faut, je pense, n'avoir jamais été seul, n'avoir jamais eu le temps de céder à cette merveille d'espoir qui est de faire surgir de la totale absence la présence réelle de l'être aimé, pour ne pas, au moins théoriquement, caresser de l'œil cet objet entre tous anonyme et déraisonnable, cette boule vide en plein soleil, qui, dans l'ombre, recèle tout. » (André Breton, Point du jour, Gallimard, 1970, p. 174). [catalogue de la vente, 2003]
Boule de cristal incolore et transparent reposant sur un socle en bois tourné, annelé, de profil concave, peint en noir, sd [circa 1900].
Localisation : dans le bureau de l'atelier. [Laurent Guillaut, site André Breton 2014]
Expositions
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- Paris,
La Révolution surréaliste, Musée National d'Art Moderne / Centre Georges Pompidou, Paris, 2002, p. 440
- Düsseldorf, Surrealismus, 1914-1944, Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf, K20, 2002
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin,
La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
Bibliography
- André Breton, « Le message automatique », Minotaure, n° 3/4, décembre 1933 (reproduction en couverture pour illustrer l'article)
- André Breton (Édition de Marguerite Bonnet avec la collaboration de Philippe Bernier, Étienne-Alain Hubert et José Pierre), « Le message automatique », Point du Jour, Œuvres complètes, tome II, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1992, p. 376
- Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre André Breton initiateur découvreur, Paris, Éditions de l'Amateur, 2014, p. 23, rep. p. 22
Creation date | circa 1900 |
Languages | French |
Physical description | Haut. (avec le socle) 13 cm ; Diam. 8,5 cm (3 3/8 in.) - cristal, bois |
From / Provenance | sl |
Place of origin |
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Library | BRT MOA 184 (ancienne cote BRT OA 223) |
Size | 8,50 x 13,00 x 8,50 cm |
Weight | 973,00 gr |
Breton Auction, 2003 | Lot 3125 |
Keywords | desk, Divination, Decorative Art, Occultism |
Categories | Folk Art |
Set | [Interest] Esotericism, [Journal] Minotaure |
Exhibition | André Breton, The House Of Glass
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Permanent link | https://www.andrebreton.fr/en/work/56600100209400 |
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Gyula Halász, dit Brassaï, André Breton, Ferdinand Brückner, Paul Chardon, Édouard Claparède, André Derain, Paul Éluard, Maurice Heine, Jacques Lacan, Igor Markevitch, Félix Nadar, Benjamin Péret, Man Ray, Maurice Raynal, Tristan Tzara
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Numéro 3-4, daté de décembre 1933, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.
Une image, une notice descriptive, une série, un feuilletoir.
[Journal] Minotaure
Description
Manuscrit autographe de Paul Éluard, non daté (circa 1933).
Manuscrit autographe à l’encre bleue, noire et à la mine de plomb sur papier bleu, de la main de André Breton pour le texte comportant de nombreuses ratures et corrections, de Paul Éluard pour le titre de l’enquête et les indications typographiques.
Manuscrit de travail du préambule de l’enquête sur la rencontre publiée dans Minotaure, n° 3-4, 12 décembre 1933 ; repris au début de L’Amour fou. Titre, épigraphe et énoncé des questions inscrits de la main de Paul Éluard. [notice BLJD, 2009]
Le manuscrit n'a pas été numérisé. Nous vous invitons à nous en transmettre la reproduction par l'intermédiaire du wiki associé à cette page. [site André Breotn, 2023]
Bibliography
André Breton, Paul Éluard, « Enquête », Minotaure n° 3-4, Paris, Skira, décembre 1933, p. 101-102.
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Gyula Halász, dit Brassaï, André Breton, Ferdinand Brückner, Paul Chardon, Édouard Claparède, André Derain, Paul Éluard, Maurice Heine, Jacques Lacan, Igor Markevitch, Félix Nadar, Benjamin Péret, Man Ray, Maurice Raynal, Tristan Tzara
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Numéro 3-4, daté de décembre 1933, de la revue lancée en 1933 par Albert Skira.
Une image, une notice descriptive, une série, un feuilletoir.
[Journal] Minotaure
Description
Eau-forte réalisée aux environs de 1858. Considérée comme la première gravure automatique.
Eau-forte titrée et signée dans la planche Victorien Sardou médium. Porte les mentions « Bernard Palissy » et « Mozart » également dans la planche. Bréhier Imp.
L'auteur du très populaire Madame Sans-Gêne communiquait avec les esprits de l'au-delà et en particulier avec Bernard Palissy et Mozart. Ces fréquentations spirites lui dictent dessins et gravures automatiques : entraîné par les forces occultes, l'artiste-médium s'exécute.
Interpellé, André Breton présente cette planche, première gravure automatique, en frontispice de son article : « Le message automatique », in Minotaure, N°3-4, Paris, 1933. André Breton insiste sur la « rapidité inouïe » avec laquelle « toutes les parties sont ainsi commencées et continuées à la fois, sans qu'aucune soit achevée avant d'en entreprendre une autre. Il en résulte au premier abord un ensemble incohérent, dont on ne comprend le but que lorsque tout est terminé ».
L'eau-forte de la collection André Breton La Maison de Mozart dans Jupiter est parue pour la première fois dans la Revue Spirite en 1858.
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