La Collection

Accueil > Œuvres > Le Vulnérable

Le Vulnérable

Manuscrit

Auteur

Auteur Paul Éluard

Descriptif

Manuscrit non daté d'un poème de Paul Éluard, destiné au premier numéro de La Révolution surréaliste.

Seul poème de la revue, il sera repris dans Capitale de la douleur en 1926. Le titre (« Le Vulnérable ») n'a pas été conservé dans la version finale de La Révolution surréaliste. Éluard n'en est pas à son coup d'essai : depuis son premier recueil en 1911 (envoyé au pilon en 1913), il collabore aux revues d'André Breton par des poèmes. Il offre ses premiers Poèmes pour la paix au directeur de Littérature pour son entrée dans ladite revue ; il collabore ensuite avec régularité à la nouvelle série. Dans son article « Pour Dada », paru dans la NRF en novembre 1920, Breton le cite parmi les poètes importants du mouvement, aux côtés de Picabia, Tzara Aragon et Soupault.

La présence de ce poème parmi les textes automatiques de ce premier numéro de La Révolution surréaliste ne cesse d'étonner. De l'aveu de son rédacteur en chef Pierre Naville, il devait se débarrasser de toute forme passée, en particulier de poésie, qu'elle fût versifiée ou prosodiée. À l'inverse, les dictées ou l'écriture automatique devaient être le nouvel horizon esthétique. Le poème d'Éluard détonnait, comme le raconte Pierre Naville dans Le Temps du surréel : « Toutefois, les coquilles une fois brisées, ces nouveaux poètes se trouvaient confrontés à une parole qui n’était plus un poème. Les dictées prenaient sans détour la forme du rêve transcrit, ou de cette écriture automatique dont Les Champs magnétiques avaient proposé un exemple qu’il aurait été peu sage de tenir pour épisodique. Il s’en fallait même de beaucoup que l’écriture poétique, quelle qu’en fût la source et la forme, apparaisse comme une expression privilégiée. Trop de démarches, de mutations hasardeuses – et l’amour sans quoi tout cela n’est que lyrisme machinal – faisaient du poème un substitut raffiné d’autant plus suspect. Éluard affirmait qu’il pouvait bien écrire et publier des poèmes, dont il maîtrisait l’allure avec un plaisir quelque peu sollicité sans trop se soucier de ces distinguos à ses yeux d’aussi peu de poids que de sens. Dans le premier numéro de La Révolution surréaliste, il fut le seul, je crois, à publier ce qui pour nous restait un poème conventionnel ; et tout aussitôt des recueils où se trouvaient des textes mélangés dont lui seul connaissait la source et le secret particuliers. » Le second numéro contiendra un texte automatique d'Éluard, et ses recueils mélangeront les deux formes. [Site André Breton, 2022]

 

Bibliographie

Paul Éluard, [Sans titre], La Révolution surréaliste, n°1, décembre 1924, p. 12.

Date de créationsd (ante 15 dec. 1924)
Notes bibliographiques

Ms, encre noire - une page.

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : 7208 (11)

Modalité d'entrée dans les collections publiquesCollection Jacques Doucet
Dimensions31,00 cm
Nombre de pages1 p.
Mots-clés, , ,
CatégoriesManuscrits, Manuscrits des membres du groupe
Série[Revue] La Révolution surréaliste, [Revue] La Révolution surréaliste, 1
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101001979
Lieu d'origine