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Descriptif

Manuscrit de la préface du premier numéro de La Révolution surréaliste, écrite par Paul Éluard, Jacques-André Boiffard et Roger Vitrac.

Cette préface est prête depuis le 27 octobre 1924. Elle semble avoir posé beaucoup de problèmes à Éluard, puisque dans une lettre (non datée) à Pierre Naville, conservée au Cédias (Musée Social), il lui indique qu'il a pu « reconstituer » sa préface. En tout cas, le 28 octobre 1924, Éluard note qu'il remet la Préface à La Révolution Surréaliste, et celle-ci est reçue définitivement le 29 octobre.

Texte programmatique, la préface oppose aux hommes attachés aux bassesses du monde la découverte du rêve et de l'inconscient, non sans tomber dans le poncif. Face à la pauvreté de l'existence, nombreux sont ceux qui se réfugient dans l'opium, l'alcool, la nuit ; le surréalisme s'offre comme alternative, celle du rêve. Le monde, la connaissance, l’intelligence, tous sont rejetés. Alors que le bureau de recherches s’affole en écriture automatique, la préface semble toute orientée (même dans son style) vers l'écriture automatique. Elle seule résout « la solitude d'écriture », et ouvre à la plus prestigieuse des « [découvertes] changeant la nature » : l’inconscient. Les surréalistes sont ces automates, qui « demandent de quoi écrire », pour explorer, de manière « inerte » et pourtant « en mouvement », « les ténèbres de la Mer Morte. »

Ce texte programmatique conclut par un inventaire parodique : la mode « y sera traitée selon la gravitation des lettres blanches sur les chairs nocturnes », la vie « selon les partages du jour et des parfums », l’invention « selon les joueurs », etc.

Comment comprendre la phrase finale ? Celle-ci semble avoir été rajoutée au dernier moment, car on observe un changement de graphie (Boiffard). Emonder un arbre, c'est  permettre de repartir de plus belle en supprimant les branches vieillissantes. Emonder la vie revient donc à en retirer le superflu pour proposer une nouvelle humanité. Si « celui qui écrit sera compté parmi les absents », celui qui s’ouvre au rêve, pourrait bien entrevoir de secrètes réalités, nées d’une nouvelle humanité, elle-même dotée d’une nouvelle déclaration de ses droits…

Le texte est illustré par une photographie de Man Ray, « l’Enigme d’Isidore Ducasse », non nommée ; « l’énigme » est cachée sous une toile, comme si les « automates » appelaient à dévoiler ce que le rationalisme et la logique avaient jusqu’ici interdits. [Site André Breton, 2022]

 

Bibliographie

Paul Éluard, Jacques-André Boiffard et Roger Vitrac, « Préface », La Révolution surréaliste, n°1, décembre 1924, p. 1-2.

Date de création29/10/1924
Notes bibliographiques

Ms, encres noire ( Éluard) et bleue (Boiffard) - 3 pages. 268 x 209 millimètres.

 

Languesfrançais
Lieu d'origine
Bibliothèque

Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : 7208 (2)

Dimensions20,90 x 26,80 cm
Nombre de pages3 p.
Mots-clés, , , ,
CatégoriesManuscrits, Manuscrits des membres du groupe
Série[Revue] La Révolution surréaliste, 1
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101001970
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