Les Vases communicants
Essai d'André Breton paru en 1932, truffé d'une lettre de Joë Bousquet et d'une carte postale de Claude Cahun.
Quatre images, une notice descriptive, un lien, une bibliothèque.
Auteur André CressonDestinataire André Breton
Lettre d'André Cresson à André Breton, datée de Paris, le 4 janvier 1933.
André Cresson, ancien professeur de philosophie de Breton au collège Chaptal, lui adresse ses compliments et témoigne de son intérêt pour la « valeur psychologique » de ses analyses dans les Vases Communicants. Puis, dans un long paragraphe de diatribe contre le communisme, il montre sa perplexité face à l'engagement de Breton, qui résonne en ce début d'année 1933 comme une mise en garde. [Site André Breton, 2023]
4 Janvier 1933
Merci, mon cher Breton, de m’avoir envoyé « les Vases communicants »[.]
Non seulement vous ne me « désespérez » pas. Mais je vous lis avec beaucoup d’intérêt et d’amusement. Ce que vous dites des rêves me paraît plein de suggestions dont la valeur psychologique est incontestable. Et l’analyse de votre action dans une sorte de demi rêve éveillé me paraît très véritable.
Seulement, il y a une chose qui m’étonne chez vous. Je comprends que la société bourgeoise vous dégoûte. Elle me dégoûte aussi. Mais ce que je ne comprends pas, c’est l’amour que vous manifestez pour le régime communiste. Qu’on soit libertaire, anarchiste, individualiste à outrance, cela, non seulement ne m’offusque pas, mais me paraît tout à fait sympathique. Mais j’ai pris, à la caserne, une telle horreur du travail commandé avec caporal, sergent, adjuvant et le reste, que je me représente l’organisation communiste comme le pire des bagnes que l’humanité a pu rêver. N’avoir pas le droit de penser autrement que suivant une formule, n’avoir pas le droit de choisir ce qu’on veut faire et les moments où on veut le faire, être perpétuellement sous la surveillance d’une communauté intransigeante et jalouse [,] est-ce vraiment une chose que l’on puisse souhaiter ? Au lieu d’amour, un haras, un lien de famille, une école où l’on bourre les crânes, au lieu d’une presse, une officine de propagande... Non, merci !
Voilà le point sur lequel je me sens irréductible. Il n’y en a pas d’autre.
Bien amicalement à vous.
A. Cresson
7 Avenue Beaucour VIIIè
Date de création | 04/01/1932 |
Date du cachet de la Poste | 04/01/1933 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue - 2 pages. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 21,00 x 29,00 cm |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_31_32_33_34 |
Mots-clés | communism and society, correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002272 |
Auteur Francis JourdainDestinataire André BretonPersonne citée Pierre Unik
Lettre de Francis Jourdain à André Breton, sans date (circa décembre 1932).
Francis Jourdain (1876-1958), architecte et concepteur de meubles, est membre de l’Union des artistes modernes, ainsi que de l’A.E.A.R dès 1932 ; il a aussi organisé le Congrès contre la guerre avec Henri Barbusse et Romain Rolland. Sans doute faut-il trouver là l'origine de son lien avec Breton, puisqu’il s’excuse de ses remerciements tardifs pour l’envoi des Vases Communicants. Breton lui aurait adressé une autre lettre, par l’intermédiaire de Pierre Unik, destinée à l’Association puisque Jourdain évoque leurs « camarades ». [Site André Breton, 2023]
Mon cher André Breton – Je n’ai trouvé qu’hier en rentrant d’un court voyage la lettre que vous aviez confiée à notre ami Unik. Je m’excuse donc du retard avec lequel nos camarades en prendront connaissance.
Croyez à la fidélité de ma très cordiale sympathie[.]
Francis Jourdain
J’ai le remords de ne vous avoir pas remercié des « Vases communicants », remords d’autant plus vif que j’ai lu votre livre avec le plus grand intérêt. C’est, à mon sens, un de vos meilleurs ouvrages.
Date de création | Sd (circa décembre 1932) |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire - 1 page, in-8º. Sans date, sans enveloppe. |
Langues | français |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_64 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002283 |
Auteur Georges-Henri RivièreDestinataire André Breton
Carte de visite de Georges Henri Rivière à André Breton, datée de Paris, le 3 décembre 1932.
Fin 1932, Georges Henri Rivière (1897-1985) est sous-directeur du Musée d'ethnographie au Trocadéro, alors dirigé par Paul Rivet. En 1928, il avait organisé au Musée des Arts décoratifs l'exposition sur l'art précolombien, à laquelle les surréalistes ne furent pas indifférents. Ce centre d'intérêt commun semble les réunir, malgré le rôle de Rivet dans la naissance de la revue Documents, en 1929, et explique l'envoi des Vases communicants par Breton. Rivière l'en remercie par ce mot. [Site André Breton, 2023]
Date de création | 03/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 05/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 1 carte de visite avec annotation manuscrite, encre noire - Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 4,00 x 7,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_37_38 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002274 |
Auteur Léon DeffouxDestinataire André BretonPersonnes citées Robert Caze, Alphonse Daudet
Carte postale de Léon Deffoux à André Breton, datée de Paris, le 4 décembre 1932.
Breton avait recommandé en 1931, au verso du Catalogue des publications surréalistes de la maison José Corti, la lecture du communard et écrivain Robert Caze. Admirateur du romancier auquel il avait consacré un ouvrage, le journaliste Léon Deffoux (1881-1945) se réjouit de trouver dans Les Vases communicants une allusion à La Semaine d'Ursule. Cette oeuvre quasi-confidentielle, publiée en 1885, rapproche ainsi Deffoux de Breton, de même que l'horreur du « véritable porte-parole de la petite bourgeoisie de son époque », Alphonse Daudet, que Breton jugeait un « être vil, répugnant, méprisable ». [Site André Breton, 2023]
Date de création | 04/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 05/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 1 carte postale avec annotation manuscrite au recto, encre noire, in-8º. Au recto : Bruges, Porte Ste Croix. Au verso : adresse d'expédition. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_39_40 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002275 |
Auteur Henri BarangerDestinataire André Breton
Lettre d'Henri Baranger à André Breton, datée de Paris, le 4 décembre 1932.
L'intérêt de Baranger pour le surréalisme se manifeste par la publication de notes élogieuses lors de la publication de L'Immaculée Conception, dans la Gazette médicale de France en 1931, et « Le surréalisme en 1931 », dans Le Centaure, supplément de L'Encéphale.
Dans cette lettre, il le remercie pour l'envoi des Vases communicants, sur lequel il fera une note bientôt. Il y fait part de son remords pour son article sur le surréalisme, paru dans le Centaure, qu’il juge, depuis la distance, trop réducteur ; de même pour sa recension du Revolver à cheveux blancs (anthologie de poèmes de Breton parue en 1932). Après quelques circonvolutions, Baranger se confie à Breton sur l’écho profond que suscite en lui la lecture de l’oeuvre poétique, et lui livre un de ses propres poèmes, « Le spleen et la mémoire » (que Breton ne publiera pas). [Site André Breton, 2023]
4/XII/32
Je vous remercie, cher Monsieur, pour votre nouveau livre que je m’en vais lire avec toute la passion que j’attache à tout ce qui touche [au] surréalisme. Peut-être ce livre m’aidera[-]t[-]il à résoudre la plus grave crise morale qu’il m’ait été donné jusqu’ici de traverser...
Vous savez, je suis avec vous de tout cœur, beaucoup plus qu’il ne m’a été permis jusqu’ici de le dire... J’ai relu dernièrement l’article sur le surréalisme que j’avais écrit il y a quelque temps pour le Centaure. Je le trouve terriblement mauvais, faux, puéril, pédant, et je m’en excuse auprès de vous. La nécessité où je fus de limiter grossièrement mon exposé, destiné à un public on-ne-peut-plus-bourgeois, en est en partie responsable. Du reste je renie absolument tout ce que j’ai pu écrire jusqu’à ce jour. La « littérature » me répugne définitivement.
J’ai éprouvé le besoin de vous écrire toute une page alors qu’une simple carte de visite aurait suffi et je viens ainsi d’accaparer trop longuement votre attention. Veuillez m’en excuser et y voir une preuve de mon entière sympathie et de mon entier dévouement.
Henri Baranger
Vous a[-]t[-]on fait parvenir le Centaure où je rendais compte – combien imparfaitement – du Revolver à Cheveux blancs... Je cherche vainement ici ce numéro pour le joindre à ma lettre !
Henri Baranger, 144 Bd Montparnasse, Paris XIV
P.S.
J’hésite, puis finalement je me décide à joindre à ce mot déjà trop long la copie d’un po[è]me, écrit il y a trois jours, et qui se rencontre curieusement avec les préoccupations dont vous faites part dans telles pages de votre livre où vient de s’aventurer mon coupe[-]papier.
Le spleen et la mémoire
L’accordéon des âges
L’accordéon des orages
Demain tu m’oublieras peut[-]être
Les fruits pourrissent dans le grenier
Le feu s’éteint dans l’âtre pendule d’ossements mirage
Les vagues de la peau se ferment à tout jamais.
Demain tu m’oublieras les chandelles sont mortes
Écoute le vent souffle au bout du corridor
Tes bas sèchent sur une corde à lune dans la cuisine
La nuit tisse un manteau d’écorchés vifs lagune chauves-souris
Tu ne dis rien
Demain tu m’oublieras.
Demain tu m’oublieras dans le sang
Dans la luxure des orchidées lesbiennes
La froide torpeur de la démence le sable
Une table avec des verres des assiettes des pyramides de couteaux
Ah tu m’arracheras toute raison de vivre !
Et je resterai là sans me décider à mourir
Et j’entendrai de loin tes éclats de rire bris de cristal
On me verra scier du bois toucher des livres
Déchirer des lettres avec regret pâleur
Boire des pernods dans les cafés sordides
Demain tu m’oublieras.
Avec mes excuses réitérées pour avoir ainsi encore retenu votre attention
H B
Date de création | 04/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 05/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire - 2 pages, in-4º. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 21,00 x 29,00 cm |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_97_98_99 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre, lettre d'admirateurs |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres d'Henri Baranger |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002301 |
Auteur Eugène Schkaff, dit Jean FrévillePersonne citée Association des Écrivains et Artistes RévolutionnairesDestinataire André Breton (1896-1966)
Lettre d'Eugène Schkaff, dit Jean Fréville, à André Breton, datée de Paris, le 5 décembre 1932.
Jean Fréville, membre de l'AEAR depuis cette même année, remercie Breton pour son envoi des Vases Communicants et témoigne de son intérêt concernant une future participation de Breton aux travaux de l'association. Breton et Aragon avaient émis l'idée d'une Association des écrivains révolutionnaires, qui fut créée par le Parti Communiste français comme section de l'Union internationale des écrivains révolutionnaires (sans direction surréaliste, cependant). En cette fin d'année 1932, Breton peut encore croire à une collaboration ; mais le compte-rendu assez hostile de son ouvrage par Lefebvre entraînera une séance difficile à l'AEAR, dont il sortira assez amer. Le livre ne semble avoir été compris par ses collègues. Breton défendra néanmoins la littérature prolétarienne le 23 février 1933 pour l'AEAR. Mais, en juillet, il en sera exclu pour avoir refusé de se désolidariser d'un texte de Ferdinand Alquié critiquant la politique culturelle de l'URSS. [Site André Breton, 2023]
13 Faubourg Montmartre
Paris, le 5 Décembre 1932
Cher Camarade,
Merci pour l’envoi des « Vases Communicants ». Votre geste m’a beaucoup touché et je lirai votre livre avec le plus grand intérêt. Je profite de l’occasion pour vous dire combien je serais personnellement heureux de vous voir participer aux travaux et aux discussions de l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires.
Avec mes salutations révolutionnaires,
Jean Fréville
Date de création | 05/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 07/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ts, encre noire (signature manuscrite) - 1 page sur papier à en-tête : Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires, enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_16_17 |
Mots-clés | Association des Artistes et Écrivains Révolutionnaires, correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Archives] Dossier A.A.E.R./A.E.A.R, [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002254 |
Auteur Mathieu RosianuDestinataire André Breton
Lettre de Rosianu [?] à André Breton, datée de Paris, le 7 décembre 1932.
Le destinataire de la lettre reste mystérieux en raison de sa signature illisible (Mathieu Rosianu, éventuellement ?). Il remercie chaleureusement Breton de l'envoi des Vases communicants et du Revolver à cheveux blancs. [Site André Breton, 2023]
Date de création | 07/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 07/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire - 1 page. Enveloppe conservée. La signature semble indéchiffrable. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët-Breton |
Dimensions | 21,00 x 29,70 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_25_26 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002258 |
Auteur Henri PastoureauDestinataire André Breton (1896-1966)
Lettre d'Henri Pastoureau à André Breton, datée de Paris, le 8 décembre 1932.
Il s'agit d'un mot de remerciement d'Henri Pastoureau pour l'envoi des Vases Communicants, où il fait part de sa sympathie pour le versant révolutionnaire du mouvement et signe d'un salut communiste. [Site André Breton, 2023]
Paris le 8 d[é]cembre 1932
Cher Camarade
J’ai à vous remercier bien vivement de l’envoi des « Vases communicants » dont la premi[è]re lecture, achevée en quelques heures, a encore accru la très sinc[è]re sympathie qui m’attache à l’effort r[é]volutionnaire des surr[é]alistes.
Salut communiste
H. Pastoureau
Date de création | 08/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 08/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms - encre bleue - 1 page, enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube Élléouët-Breton |
Dimensions | 16,00 x 24,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_14_15 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Correspondance avec Henri Pastoureau, [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002253 |
Auteur Guy CrouzetDestinataire André Breton
Lettre de Guy Crouzet à André Breton, sans date, envoyée le 8 décembre 1932.
Touché par l’attention que Breton a eue en lui envoyant les Vases communicants, le journaliste Guy Crouzet espère ne pas le décevoir en écrivant à l’avenir sur le recueil. Il en salue la « puissance », ainsi que celle de Nadja, leur faculté à « réveiller des consciences endormies », et évoque un subtil critère de distinction des âmes humaines que ces œuvres lui ont permis d’établir : ainsi peut-il décerner des « + » ou des « - » à chacune de ses rencontres, en fonction de leur rapport à Breton.
Nous n’avons pas retrouvé d’articles de Crouzet le concernant ; pourtant son intérêt semble constant puisqu'il publie, en 1936, « Surréalisme pas mort » (Vendredi, 29 mai 1936, archives Ladrière-Ratton). Il y fait la recension de l'exposition surréaliste de 1936, intéressante malgré son air de « bric-à-brac ». René Char lui avait envoyé son recueil Artine en 1930. [Site André Breton, 2023]
25 rue Gay-Lussac
Cher Monsieur,
J’ai lu avec passion votre admirable livre, que je vous remercie de m’avoir envoyé avec une dédicace de sympathie. N’ayant jusqu’à présent que très imparfaitement exprimé mon estime – ancienne – pour votre œuvre et votre caractère, je vous sais d’autant plus [de] gré de m’avoir deviné capable de vous suivre.
Je vais essayer d’écrire ce que je pense des Vases communicants – bien que, vous le savez, il soit difficile de parler de ce qui vous touche de très près, de ce qui répond à des préoccupations vraiment humaines. [–] En dehors de cela, il ne vous sera peut-être pas indifférent de savoir qu’un livre comme celui-là ou Nadja me sert à détecter des êtres, à les affecter de signe + ou -, selon leur réaction en face d’André Breton. Peut-être aurai-je l’occasion de vous en parler un jour... En tout cas[,] j’ai maintes fois pu constater la puissance qu’ont ces œuvres pour réveiller des consciences endormies, pour faire livrer à un esprit son authenticité. Vous me comprenez.
Sympathiquement à vous[,]
Guy Crouzet
Date de création | Sans date (circa 8 décembre 1932) |
Date du cachet de la Poste | 08/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire - 2 pages, in-4º. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 21,00 x 29,00 cm |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_94_95_96 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002300 |
Auteur Lucie Schwob, dite Claude CahunDestinataire André Breton
Carte postale de Claude Cahun à André Breton, envoyée de Paris, le 9 décembre 1932.
Carte postale insérée par André Breton dans son exemplaire des Vases communicants. [catalogue de la vente, 2003 ; site André Breton, 2019]
Alors membre de l'A.E.A.R. avec sa compagne Suzanne Malherbe, Claude Cahun le remercie pour l'envoi des Vases communicants et signe de nom civil (Lucie Schwob). Elle prendra plus tard la défense de Breton dans l'A.E.A.R., et s'opposera au ralliement communiste d'Aragon. La carte postale représente La Chaussée des Géants, au plateau d'Arnim, en Irlande du Nord, mais l'enveloppe indique Paris. [Site André Breton, 2023]
L’envoi de votre livre me touche infiniment.
Merci – Lucie Schwob
Date de création | Sans date (circa 9 avril 1932) |
Date du cachet de la Poste | 09/04/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Carte postale, annotée à l'encre noire - 1 page. Enveloppe conservée. Au recto: photographie de Honeycomb, Giant’s Causeway. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 9038000 |
Vente Breton 2003 | Lot 141 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres de Claude Cahun |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000255 |
Essai d'André Breton paru en 1932, truffé d'une lettre de Joë Bousquet et d'une carte postale de Claude Cahun.
Quatre images, une notice descriptive, un lien, une bibliothèque.
Auteur Jean-Daniel MaublancDestinataire André BretonPersonne citée René Char
Carte de visite de Jean-Daniel Maublanc annotée et adressée à André Breton, de Paris, sans date (circa décembre 1932).
Carte de visite de Jean-Daniel Maublanc (1892-1965) qui félicite Breton pour son recueil et transmet sa sympathie à René Char également. Maublanc, qui publie de la poésie ainsi que des essais critiques d’art et de littérature, compte à ce moment-là parmi les contributeurs de la revue belge Sang Nouveau (1927-1936), devenue ensuite Les Cahiers du Nord. Il sollicite Breton afin qu'il propose la rédaction d’un texte de présentation sur le surréalisme à un « jeune » qui pourrait s’en charger. [Site André Breton, 2023]
Date de création | Sd (circa décembre 1932) |
Date du cachet de la Poste | 09/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 1 carte de visite avec annotation manuscrite, encre noire, 210 x 150 mm. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_61_62_63 |
Mots-clés | correspondance, critique, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002282 |
Auteur Christian ZervosDestinataire André BretonPersonnes citées Cahiers d'Art, Man Ray
Lettre de Christian Zervos pour les Cahiers d'Art à André Breton, datée de Paris, le 9 décembre 1932.
Christian Zervos est le directeur des Cahiers d'Art, revue d'avant-garde picturale fondée en 1926. Elle comptera dans ses collaborateurs Desnos et Breton, ainsi que plusieurs peintres affiliés, ou proches du surréalisme. Dans cette lettre, il est question d’un texte sur Man Ray que Breton avait promis à la revue, et qui arriverait à point nommé en janvier, car l’auteur de la lettre estime que cela pourrait redorer le blason de l’artiste américain. Il espère enfin que l’article soit de la même teneur que les Vases Communicants, pour lequel il remercie Breton.
Concernant l’article attendu, il pourrait s’agir de « Les visages d’une femme », paru dans l’ouvrage sur M. Ray, Photographies 1920-1934, publié en 1934 aux Cahiers d’Art (conservé par Breton). [Site André Breton, 2023]
Cher Monsieur,
Excusez-moi de n’avoir répondu plus tôt à votre mot, mais j’étais d’abord malade[,] ensuite désemparé par le travail.
Je regrette beaucoup de n’avoir pas reçu votre article sur Man Ray, mais j’espère que vous pourrez me le donner au début du mois de janvier. Je crois que ce sera bien pour Man Ray, parce qu’il n’est pas mal attaqué et mis en infériorité par plusieurs personnes, par rapport à d’autres artistes américains. Et il n’y a que vous pour faire ressentir ce qu’il y a d’autre [dans] dans l’œuvre de Man Ray que la simple bonne photo.
Je suis en train de lire votre dernier livre et vous remercie sincèrement du plaisir que vous me procurez. Je le considère comme un des meilleurs livres de notre temps et je souhaite que le texte que vous me donnerez à éditer soit de la même substance.
Croyez, Monsieur, à mon souvenir le meilleur[.]
Christian Zervos
Date de création | Sd (circa décembre 1932) |
Date du cachet de la Poste | 09/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire - 1 page sur papier à en-tête des Éditions Cahiers d'Art. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_72_73_74 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002295 |
Auteur Jacques-Émile BlanchePersonnes citées Dr Blanche, Louis-Ferdinand Céline, Sigmund Freud, André Gide, Lucien Herr, Marie-Jean-Léon Lecoq, dit d'Hervey de Saint-Denys, Jacques Rigaut, Valentine HugoDestinataire André Breton
Lettre de Jacques-Émile Blanche à André Breton, datée de Paris, le 10 décembre 1932.
La vente de 2003 avait indiqué que cette lettre encartée dans un livre de Maxime Alexandre, Secrets, était de Maxime Alexandre.
Le lecteur aura corrigé de lui-même : la lettre encartée dans l'exemplaire de Secrets n'est pas cette missive, qui est d'ailleurs de Jacques-Émile Blanche, dont Jacques Rigaut était le secrétaire avant son suicide en 1929.
Cette lettre est écrite le 10 décembre 1932 sur papier bleu, et couvre trois pages et demie d'encre noire. [site André Breton, 2017]
Artiste et écrivain, Jacques-Émile Blanche – petit-fils du docteur Blanche - répond longuement à l'envoi des Vases communicants. Ayant toujours une affection pour les surréalistes (Rigaut fut son secrétaire, et il parraina Dada dans ses premiers temps), il reconnaît à Breton un sens de la syntaxe, un sérieux intellectuel et une envergure plus qu'appréciables. Il n'apprécie pas, par ailleurs, le manifeste du Seigneur de Cuverville, comprendre : le journal de Gide, publié en 1932, et que n'aime pas Breton non plus. Cependant, la lettre vire vite à la critique drue : après avoir relevé quelques préciosités de style, Blanche fait part de son incompréhension quant à la fascination des surréalistes pour l'URSS (voyage de Céline (Mea Culpa) à l'appui). Plus que tout, Blanche craint l'esprit fonctionnaire de la troisième République, incarné par le « cuistre » Lucien Herr, et qui a plongé le peuple français dans la « veulerie ». Cet esprit socialiste et le militarisme européen sont bien plus à craindre que la réaction bourgeoise ; en outre, la destruction de Paris déplorée par Les Vases communicants a son lit dans cet esprit moderne.
L'objectif psychiatrique de Breton n'a pas non plus ses faveurs : ayant connu Hervey de Saint Denis, il rapporte que les expériences de ce « Don Quixotte à cravate lavallière » n'eurent aucun résultat. Dommage que Breton se soit appesanti sur elles. Ajoutons (!) que le docteur Blanche, grand'père de l'auteur de la lettre, a précédé Freud dans la découverte de l'inconscient...
Pour finir, Blanche déplore l'absence d'illustrations pour le volume ; ce manque sera comblé dans l'édition tchèque, en 1934. [Site André Breton, 2023]
10 Déc. 1932 Paris
Mon cher André Breton[,]
Je suis très sensible à vos marques répétées depuis dix ans, de fidèle sympathie pour l’ami de Jacques Rigaut et l’un des parrains de Dada. Mme Valentine m’en donnait, il n’y a pas longtemps encore, un charmant témoignage. Vous savez l’estime que je n’ai cessé de professer à l’égard de votre esprit, de la puissance de votre dialectique ; cette vertu si rare aujourd’hui, contribuera certes à former cette langue solide qui m’enchante et se combine de façon si exceptionnelle avec celle du poète ! Êtes-vous assez de notre terrain/terroir ! Quelque part, vous faites allusion aux Encyclopédistes... Oui, oui, Breton, mais ne soyez pas trop « historique ». Par ci par là, je retrouve l’ancien « précieux » (page 93 – talon rouge et charcuterie) – et il me déconcerte, ici. Pour être franc, vous l’avouerai-je ? Je n’accepte pas d’emblée certains de vos postulats, telles affirmations n’admettant aucune résistance, qui pourtant me semblent arbitraires[,] comme la plupart des solutions envisagées pour les problèmes essentiels que l’heure propose hommes. Seule, souvent, votre dialectique leur confère une apparence de vérité absolue.
Je ne parviens pas, moi dont l’existence aura été terriblement dramatique, à croire que des conditions sociales subies par un individu puissent dépendre des tourments. Il n’est ni condition, ni âge qui nous en épargnent la morsure. Je viens de vivre, et peut-être suis-je aujourd’hui [en train] de vivre, un rêve éveillé qui, pour avoir eu comme génitrices des circonstances peu semblables aux épisodes de votre Avril 1931, ne vous en intéresserait pas moins. Après tout, elles doivent être du même ordre. Je dois m’infliger un effort constant et singulièrement ardu, au seuil de la grande vieillesse, afin de me convaincre que je ne suis plus jeune. Car je le suis – et trop. Eussé-je plus de liberté d’esprit, je tenterais de vous en dire long sur les Vases communicants (titre d’un livre que j’avais voulu écrire !) [.] J’éprouve du regret que votre étonnant ouvrage m’arrive accompagné de Céline et sitôt après le manifeste du Seigneur de Cuverville – avec lequel j’entretiens une correspondance) depuis qu’a paru le Journal « intime », mais fabriqué pour la N.R.F. En effet, le hasard, ma volonté, ma curiosité ont fait de moi un des Français les moins mal renseignés sur les choses de Russie. Ma pensée se dirige inlassablement vers ce monde qui me fascine depuis que j’en étudie les rouages. Mais que vous puissiez imaginer sans horreur le peuple de notre pays, cette nation aveulie, crétinisée par cinquante ans de parlementarisme, pourrie par l’École – tant Normale Supérieure, que primaire – cette race de petits fonctionnaires gourds, ignares et prétentieux, voilà ce qui me confond. Vous qui avez la passion de la Catastrophe, attendez mieux : j’aperçois le bouleversement ; la destruction de ce Paris que vous chantez magnifiquement, [ô] Breton, mais l’Exécuteur des hautes œuvres, s’il vient de l’Est, ce n’est pas des confins de l’Asie.
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Quoi ? Vous prophétisez l’annihilation des armées, vous fondez vos espérances sur l’Armée-Rouge et sa mission ? Collez votre oreille à la terre. Partout on forge des armes. Vos visions sont du domaine de la Poésie. J’ai connu Lucien Herr, ce rat de bibliothèque, ce cuistre – vélocipédiste, inspirateur de générations et de générations de « penseurs » français. Faut-il donc croire à l’Éternel retour ?
Un mot encore : j’ai connu dans son adolescence le vieux Marquis d’Hervey de St Denis dont la femme si belle fut l’amie des miens. M. d’Hervey a cent fois répété à mon père aliéniste (le Dr Blanche qui a [brûlé] tous ses dossiers et rapports de médecine légale, avant sa mort, a précédé Freud et l’annonçait) – que, jamais, aucune de ses expériences n’avait produit de résultats positifs. Qui donc a inventé les histoires que vous commentez ; ou bien est-ce lui qui les a truquées ? Sinéologue érudit, esprit fort original, complètement « timbré », excessivement cocu, le plus malheureux des amants, ce Don Quixotte à cravate lavallière n’était, à tout prendre, qu’un fantoche lamentable.
Que de questions n’aurais-je pas à vous poser, cher Breton, si je ne traversais une période d’épreuves pénibles qui paralysent un peu mes modestes facultés !
Je tenais à vous remercier tout de suite [.]
Cordialement
J-E Blanche
Ne pourriez-vous pas faire illustrer vos livres, leurs couvertures par quelque artiste ? Ou bien vous servir de photographies[.]
Date de création | 10/10/1932 |
Date du cachet de la Poste | 10/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre noire sur papier bleu, 3 pages 1/2, in-4°. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 4 p. |
Référence | 6332000 |
Vente Breton 2003 | Lot 3 |
Mots-clés | correspondance, Dada, Les Vases communicants, lettre, politique, psychanalyse |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100999996 |
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Lettre de Maxime Alexandre à André Breton, datée de Strasbourg, le 12 décembre 1932.
Trois images, une notice descriptive, un lien, deux séries.
[Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres de Maxime Alexandre
Auteur Pierre LoebDestinataire André BretonPersonne citée Jacques Viot
Lettre de Pierre Loeb à André Breton, datée de Paris, le 11 décembre 1932.
Cette lettre semble être de la main de Pierre Loeb, dont on reconnaît la graphie. Galeriste et ami de Breton (il a organisé plusieurs expositions surréalistes dans sa galerie, comme La Peinture surréaliste, Miró, etc.), il le remercie pour l'envoi du livre : malgré une lecture rapide, l'ouvrage semble lui avoir plu, et il escompte bien le relire rapidement. [Site André Breton, 2023]
11/12/32
Mon cher ami
Je vous remercie de m’avoir envoyé votre dernier livre ; j’ai aussi reçu vos lettres et envoi pour Viot et les lui ferai suivre ou remettre.
J’ai lu rapidement, d’un trait les « Vases Communicants », beaucoup trop vite pour l’avoir entièrement assimilé[,] mais je veux vous dire tout de suite combien son [élévation] de pensée, qui est la po[é]sie même, combien sa langue magnifique, m’ont enthousiasmé. Il faut que je le relise, maintenant[,] pour vous en parler quand nous nous verrons, ce dont j’ai, non seulement envie, mais besoin. Vous êtes le guide d’une g[é]nération, l’une de ses bases principales, et cela, nous sommes certainement quelques-uns à le sentir de plus en plus.
Puissiez-vous trouver la possibilité de continuer une œuvre magnifique, c’est l’une des choses que je souhaite le plus ardemment.
Bien cordialement,
Pierre
Date de création | 11/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 14/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue - 1 page. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Breton-Elléouët |
Nombre de pages | 1 p. |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres de Pierre Loeb |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002278 |
Auteur Maxime AlexandreDestinataire André BretonPersonne citée Henri Lefebvre
Lettre de Maxime Alexandre à André Breton, datée de Strasbourg, le 12 décembre 1932.
Lettre autographe datée 12/12/32 et signée de Maxime Alexandre à André Breton, dans laquelle il le félicite pour les Vases Communicants après l'avoir entretenu d'une correspondance houleuse faisant suite à un article pour la N. R.F. (enveloppe conservée). [catalogue de la vente, 2003]
Lettre conservée par Breton dans le livre de Maxime Alexandre intitulé Secrets.
Le cachet de la Poste indique 11 décembre 1932 comme date d'envoi. [Site André Breton, 2019]
Ici, Maxime Alexandre transcrit à Breton son dernier échange avec Henri Lefebvre, ainsi que la réponse de celui-ci, sans doute à propos de l’article de Lefebvre paru dans le nº 231 de la NRF de décembre 1932, « Du culte de "l'esprit" au matérialisme dialectique » (p. 802-805). Lefebvre avait fait partie du groupe Philosophies, lequel s'était rapproché des surréalistes au début de 1925 ; Lefebvre et son groupe avaient signé le tract « La Révolution d'abord et toujours ! », reproduit dans le cinquième numéro de La Révolution Surréaliste. La rupture viendra assez vite, le groupe de Philosophies refusant (déjà !) l'engagement politique trop marqué des surréalistes. Lefebvre critiquera durement le livre dans un compte-rendu pour l'A.E.A.R. et dans Avant-poste (n°1, juin 1933) : il juge incompatibles marxisme et surréalise, et déclare que Breton est infantile, vaniteux, et risible. (OC III, p. 1371-1372).
Les lettres d'Alexandre et de Lefebvre font écho d’une rancœur qu'on peut dire personnelle, et qui vont plus loin que de la simple rupture sous-joucente entre la ligne communiste du Parti et le projet surréaliste des « bouffons de la Révolution ». Alexandre se considère, en effet, comme un révolutionnaire véritable, « mélange de Novalis et de Staline », selon Breton. Lors de l’affaire Aragon, Alexandre refuse de prendre parti, et s'éloigne petit à petit du groupe.
Une partie de la correspondance de Maxime Alexandre se trouve à la bibliothèque Jacques Doucet (BRT 352 ; BRT C 1682). [Site André Breton, 2023]
Dimanche 12.12.32
Mon cher ami, tu sais sans doute que j’avais écrit à Lefebvre. Il a déjà répondu. Ce n’est pas extrêmement intéressant, mais je verse les deux lettres à ton dossier... Quel dossier, au fait.
De moi à lui : Paris, le 5.XII.32.
Camarade, c’est à ce titre seulement que je crois devoir relever tes appréciations sur les surréalistes, parues dans le nº de décembre de la N.R.F., appréciations qui en soi ne mériteraient aucunement d’être considérées.
Je sais trop bien quels galons tu essaies malhonnêtement de gagner, en rabaissant tout ce qu’il peut y avoir eu de grand et de digne dans les sales années de votre jeunesse.
Le bout de l’oreille du pion, apparaît, quand tu écris que pour nous la poésie est « un refuge assez confortable », mais le cuistre à la fois et le roquet, quand tu oses affirmer que nous avons fait « du désespoir une beauté... » etc.
Et je vois devant moi ton regard par-dessous, ce regard fuyant qui m’avait tant répugné les deux fois où je l’ai rencontré, – en lisant : « Je ne les nomme pas. On les reconnaîtra ! »
Moi, je te nomme et te reconnais, comme un faux jeton.
(nom et adresse)
La réponse : Montargis (sans date)
Camarade, c’est également à ce titre que je te réponds que si tu t’estimes touché par cet article en tant que communiste, tu dois porter le débat devant le Parti.
Maintenant, à toi, en tant qu’individu Alexandre et surréaliste, je te réponds : merde. Tu viens un peu tard dans le genre « lettres d’injures ». Enfin, tu as parfaitement senti la gêne que j’avais devant toi et devant tous ceux qui je renomme les bouffons de la Révolution ; mais tu l’as interprétée ou feint de l’interpréter avec ton cabotinage de pseudo-pur-poète. H. Lefebvre.
Mon cher Breton, j’aurais voulu te dire plus longuement toutes les raisons que j’ai d’aimer ton dernier livre. Je t’écrirai encore.
Alexandre
Mon adresse de Strasbourg habituelle : 15, rue Baldung
Date de création | 12/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 11/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue, sur papier à en-tête : Gruber & Cie, Restaurant Terminus à Strasbourg. 2 pages, in-4°. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 1430000 |
Vente Breton 2003 | Lot 3 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres de Maxime Alexandre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000183 |
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Lettre de Jacques-Émile Blanche à André Breton, datée de Paris, le 10 décembre 1932.
Cinq images, une notice descriptive, des liens, une série.
Recueil de Maxime Alexandre paru en 1932 et truffé d'une lettre à André Breton.
Deux images, une notice descriptive, un lien.
Auteur René BerteléDestinataire André BretonPersonne citée René Laporte
Lettre de René Bertelé à André Breton, de Paris, sans date (circa 14 décembre 1932).
Ici, René Bertelé (1908-1973) s’adresse à Breton afin d’obtenir un recueil des Vases Communicants, justifiant sa demande par le plaisir qu’il aurait à recevoir un exemplaire signé de son auteur. Bertelé codirige, de 1928 à 1933, avec le poète René Laporte, fondateur de la revue, Les Cahiers libres. Il fonde en 1946 Les éditions du Point du Jour, qui publient les principaux ouvrages de Prévert ainsi que Queneau, Desnos, Ernst et Soupault. Il sera plus tard un des interlocuteurs de Breton avec Gallimard. [Site André Breton, 2023]
Paris – mardi
10 rue Vavin (6ème)
Cher Monsieur,
Je désire beaucoup lire votre dernier livre les « Vases Communicants ». J’attends beaucoup de ce livre.
Je vous serais bien reconnaissant de bien vouloir m’en envoyer un S.P.
Je pourrais en avoir un exemplaire par notre ami Laporte mais je préfère en avoir un signé de vous.
Merci d’avance. Je vous prie de croire, cher Monsieur, à ma grande sympathie et à ma profonde admiration.
René Bertelé
Date de création | Sd (circa 14 décembre 1932) |
Date du cachet de la Poste | 14/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue - 2 pages sur papier à en-tête : Ministère du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance Sociales. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Nombre de pages | 2 p. |
Référence | 14300_75_76_77_78 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants, [Correspondance] Lettres de René Bertelé |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002296 |
Auteur Marcel WillardPersonne citée Association des Écrivains et Artistes RévolutionnairesDestinataire André Breton
Lettre de Marcel Willard à André Breton, datée de Paris, le 17 décembre 1932.
Marcel Willard, avocat et militant communiste engagé suite à la Première Guerre Mondiale, remercie Breton pour l'envoi des Vases Communicants, et mentionne leur sympathie commune pour l'AEAR, qui lui « tend la main ».
Breton et Aragon avaient émis l'idée d'une Association des écrivains révolutionnaires, qui fut créée par le Parti Communiste français comme section de l'Union internationale des écrivains révolutionnaires (sans direction surréaliste, cependant). En cette fin d'année 1932, Breton peut encore croire à une collaboration ; hélas, en janvier, le compte-rendu assez hostile de son ouvrage par Lefebvre entraînera une séance difficile à l'AEAR, dont il sortira assez amer. Le livre ne semble avoir été compris par ses collègues. Breton défendra néanmoins la littérature prolétarienne le 23 février 1933 pour l'AEAR. Mais, en juillet, il en sera exclu pour avoir refusé de se désolidariser d'un texte de Ferdinand Alquié critiquant la politique culturelle de l'URSS. [Site André Breton, 2023]
17.12.32
Mon cher Breton,
Je reçois les « Vases communicants », et vous suis très reconnaissant de votre amicale pensée.
Dès que j’aurai lu – et très attentivement – votre livre, je serai très heureux de vous en parler.
J’espère, d’ailleurs, avoir sous peu l’occasion de vous voir à l’A.E.A.R., qui, je le sais, vous tend la main.
Donc à bientôt. Et merci.
Bien à vous,
Marcel Willard
Date de création | 17/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 18/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Ms, encre bleue - 1 page sur papier à en-tête: 10, rue des Beaux-Arts. Tel. Danton 08-29, enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 21,00 x 29,70 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_18_19 |
Mots-clés | Association des Artistes et Écrivains Révolutionnaires, communism and society, correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002255 |
Auteur Kuni MatsuoDestinataire André Breton
Carte postale de Kuni Matsuo à André Breton, datée de Genève, le 20 décembre 1932.
Dépité par son travail à la Société des Nations à Genève, Kuni Matsuo fait part à Breton du réconfort qu’il trouve à entamer la lecture des Vases Communicants, tout en le remerciant pour l’envoi. Le recto de la carte postale fait un portrait éloquent du « théâtre de singes » qui s’attroupent dans la taverne Bavaria.
Kuni Matsuo, de son vrai nom Kuninosuke Matsuo (1899-1975), journaliste, écrivain et traducteur japonais, devient en 1926 rédacteur en chef de la Revue Franco-Nippone, et écrit occasionnellement dans le journal Comœdia: il est possible qu'il soit rentré en contact avec Breton à ce moment-là. Breton possédait Les sectes bouddhiques japonaises de E. Steinilber-Oberlin (1930), avec des contributions de Matsuo, l'exemplaire étant dédicacé par ce dernier. [Site André Breton, 2023]
20.12.32
Cher Monsieur et ami,
J’ai bien reçu votre livre à Genève où je travaillais (à la S.D.N.-)... Aujourd’hui j’ai terminé mes travaux qui ne me plaisaient pas du tout... La S.D.N est un [théâtre] des singes !!... Je vais lire votre livre dès aujourd’hui.
Je serai de retour à Paris vers le 25 courrant
Bien amicalement
Kuni Matsuo
Date de création | 20/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | 20/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 1 carte postale avec annotation manuscrite au verso, encre noire, in-8º. Sur le recto de la carte, un dessin et sa légende : Bavaria, the Tavern of the League of Nations, Geneva, ainsi qu'une citation du Frankfurter Zeitung. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_86_87 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002298 |
Auteur Maurice Da CostaDestinataire André Breton (1896-1966)
Carte de visite de Maurice Da Costa annotée et adressée à André Breton, datée d'Alger, le 21 décembre 1932.
Maurice Da Costa envoie laconiquement ses compliments sur sa carte de visite. Agrégé de l'université, enseignant au Lycée d'Alger, il est aussi correspondant pour deux revues, le journal culturel Comœdia (1907-1937) et Le Courrier musical (Le Courrier musical, artistique et littéraire du littoral, 1899-1935), revue de réflexion esthétique. Breton ayant écrit plusieurs fois dans Comœdia jusqu'en 1924, il est possible que Breton ait lu ses articles. [Site André Breton, 2023]
Date de création | 21/12/1932 |
Date du cachet de la Poste | Sd (circa décembre 1932) |
Notes bibliographiques | 1 carte de visite avec annotation manuscrite, encre bleue - Sans enveloppe. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët-Breton |
Dimensions | 7,00 x 9,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_20 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002256 |
Auteur Paul BourgetDestinataire André Breton
Carte de visite de Paul Bourget à André Breton, sans date (circa 21 décembre 1932), envoyée de Paris.
Paul Bourget (1852-1935) envoie ce mot de remerciement pour l'envoi des Vases communicants. Membre de l’Académie française en 1894, ses romans et ses Essais de psychologie contemporaine ont pu présenter un intérêt aux yeux de Breton, à moins que l'envoi ne fût une bravade : on sait quelle fortune la phrase de Cravan (« Si j’avais la gloire de Paul Bourget je me montrerais tous les soirs en cache-sexe dans une revue de music-hall et je vous garantis que je ferais recette. ») aura dans l'Anthologie de l'humour noir. [Site André Breton, 2023]
Date de création | Sans date (circa 21 décembre 1932) |
Date du cachet de la Poste | 21/12/1932 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | Carte de visite annotée, au nom de Paul Bourget, de l'Académie Française. Encre noire - 1 page, in-8º. Enveloppe conservée. |
Langues | français |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Élléouët-Breton |
Dimensions | 15,00 x 21,00 cm |
Nombre de pages | 1 p. |
Référence | 14300_108_109 |
Mots-clés | correspondance, Les Vases communicants, lettre |
Catégories | Correspondance, Lettres à André Breton |
Série | [Correspondance] Les Vases communicants |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101002305 |