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La Vieille Lanterne

Arts Graphiques

Auteur

Personne citée Gérard de Nerval
Artiste André Breton

Descriptif

Dessin d'André Breton à la cire et encres de couleurs sur papier, après 1946, titrée La Vieille Lanterne en référence à Gérard de Nerval.

Titrée au dos, en haut au centre La Vieille Lanterne.

« C'est l'éternel défi de Gérard de Nerval menant au Palais-Royal un homard en laisse. L'abus poétique n'est pas près de finir. » André Breton (Introduction au discours sur le peu de réalité, Paris, 1927, Dessins d'André Breton).

 

La technique des cires a été expérimentée par Victor Brauner à partir de 1942-1943. Il gravait des signes iconiques ou emblématiques, voire cabalistiques, sur des aplats de cire de bougies ou d’abeilles sauvages pour créer une sorte  d’écriture picto-poétique imagée. Ses tableaux ont été exposés pour la première fois en 1946, date à laquelle, André Breton est de retour des Etats-Unis, qu’il retrouve son ami peintre. Peut-être est-ce l’origine de la série réalisée par Breton (une dizaine  de dessins à la cire).

La « Vieille lanterne » est le nom de la rue où Nerval fut retrouvé pendu le 26 janvier 1855. La plaque de cette rue fut apposée sur le mur de la « rue surréaliste » dans l’exposition de 1938. Le personnage et son homard en laisse proviennent d’une anecdote répandue par Théophile Gautier dans une notice sur Nerval publié dans  L’Univers illustré de 1867.

[Anne Egger, site André Breton, 2023]

 

Dessins d'André Breton
« Qu'est-ce le jeu ? C'est peindre, c'est écrire, c'est faire de la poésie. Quand tu es seul, toi, devant la table, pour écrire, tu te mets à jouer avec toi-même. » Jacques Hérold (In « Alain Jouffroy, Les jeux surréalistes (entretien avec Jacques Hérold) », In : XXe siècle, Le surréalisme I, nouvelle série, XXXVI année, n° 42, juin 1974, p. 151).

« Comme je l'observais à l'occasion d'une des premières expositions internationales du surréalisme, celle de Copenhague en 1935, "la peinture, jusqu'à ces dernières années, s'était presque uniquement préoccupée d'exprimer les rapports manifestes qui existent entre la perception extérieure et le moi. L'expression de cette relation s'est montrée de moins en moins suffisante, de plus en plus décevante". À force de prendre appui sur les structures du monde matériel, elle prêtait à accorder à telles d'entre-elles un intérêt démesuré cependant qu'encore une fois, l'évolution des modes mécaniques de figuration frappait d'inanité bon nombre de ses prétentions. Dans ces conditions les surréalistes estimèrent que "le seul domaine exploitable pour l'artiste devenait celui de la représentation mentale pure, tel qu'il s'étend au-delà de celui de la perception vraie". L'important, ajoutais-je alors, est que l'appel à la représentation mentale fournit, comme a dit Freud, "des sensations en rapport avec des processus se déroulant dans les couches les plus diverses, voire les plus profondes, de l'appareil psychique". En art la recherche de ces sensations travaille à l'abolition du moi dans le soi...
« Au sein du surréalisme, par définition l'artiste a joui d'une totale liberté d'inspiration et de technique... Ce qui en toute rigueur qualifie l'œuvre surréaliste, quel que soit l'aspect qu'elle puisse présenter, c'est l'intention et la volonté de se soustraire à l'empire du monde physique (qui en tenant l'homme prisonnier de ses apparences a si longtemps tyrannisé l'art) pour atteindre le champ psychophysique total (dont le champ de conscience n'est qu'une faible partie). L'unité de conception surréaliste, qui prend valeur de critérium, ne saurait être recherchée dans les "voies" suivies qui peuvent différer du tout au tout. Elle réside dans la profonde communauté de but : parvenir aux terres du désir que tout, de notre temps, conspire à voiler et les prospecter en tous sens jusqu'à ce qu'elles livrent le secret de "changer la vie". » André Breton (Sarrebruck, Mission diplomatique française en Sarre, Peinture surréaliste en Europe (préface d'André Breton), 1952, pp. 5-6. Repris sous le titre "Trait d'union", dans Perspective cavalière, OC IV, pp. 851-853.).

Bibliographie

- Octavio Paz (préface de), Jean-Michel Goutier (choix des textes et catalogue établi par), André Breton, Je vois, j'imagine, Paris, Gallimard, 1991, rep. p.146, n° 108.

Date de créationaprès 1946
Notes22,7 x 12 cm (8 7/8 x 4 3/4 in.) - Cire et encres de couleurs sur papier, sd [1927]
Crédit© ADAGP, Paris, 2005.
Vente Breton 2003Lot 4157
Mots-clés,
CatégoriesTableaux, [Photos] 1947-1957, Œuvres plastiques d'André Breton
Série[Manuscrits d'AB] classeur Dessins d'André Breton
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100699910
1 Commentaire
 

J'attire votre attention sur une faute d'impression: "Ce qui en toute rigueur qualifie l'œuvre surréaliste, quel que soit l'aspect qu'ellesse présenter, c'est..." Ce texte ne figure pas dans les Œuvres complètes (éd. de la Pléiade)...

Jean-Pierre Cauvin

01/07/2009