Masques
-
Henriette Demoulin-Bernard, Musée Guimet, Paris, Réunion des musées nationaux, France
Ouvrage collectif réalisé suite à une exposition au musée Guimet en 1959, édité en 1965.
Deux images, une notice descriptive à compléter.
Masque anthropomorphe à transformation en cèdre, provenant de l'île de la Reine Charlotte (Haida Gwaii) et datant du XIXe siècle.
Masque aux yeux et à la mâchoire articulés, représentant un visage humain au nez légèrement busqué. Les larges arcades sourcilières en arc de cercle se terminent sur les tempes. On notera les motifs de couleur rouge et noir, déployés autour des yeux et en forme de plumes sur les joues. Sur le front, un grand tatouage central apparaît partiellement strié de fines lignes recroisées.
La lèvre supérieure est percée de petits trous qui devaient être utilisés pour tenir une moustache de cuir aujourd'hui disparue. L'intérieur du masque est appareillé de tenons et de ficelles permettant d'actionner des éléments mobiles.
Des croissants de lune sont peints sur les tempes et sur les globes oculaires, apparaissant quand les yeux sont clos, marquant l'alternance du jour et de la nuit.
André Breton décrit ce masque articulé dans son texte sur « Les Masques à transformation de la Côte Nord-Ouest » (Neuf, revue de la Maison de médecine, n° 1, juin 1950, p. 36-38).
Quelques restaurations sont à noter sur le pourtour du masque ainsi qu'à l'œil droit.
Les Masques à transformation
par Marie Mauzé, directrice de recherches au CNRS.
« Ce masque ainsi que le suivant, proviennent de deux sociétés amérindiennes de la Côte Nord-Ouest (Colombie britannique, Canada) : les Haida des îles de la Reine Charlotte (Haida Gwaii) et les Haisla (Kwakiutl septentrionaux) de la région de Gardner Channel sur la zone côtière continentale. Ils ont été reproduits pour la première fois dans l'article d'André Breton - le seul qu'il ait consacré expressément à l'art de l'aire culturelle considérée - Note sur les masques à transformation de la Côte Pacifique Nord-Ouest initialement publié dans la revue Neuf (juin 1950). Du masque haisla, Breton parle de son "regard extraordinairement dur et fixe [qui] peut se recouvrir de paupières turquoises", du masque haida, il indique qu'il est "susceptible de claquer des mâchoires" et que "le clignement des yeux ménage la transition du soleil à la lune". On comprend pourquoi les masques sont dits "à transformation" car ils comportent des pièces mobiles qui permettent au visage de s'animer (ouverture et fermeture des yeux, abaissement ou élévation de la partie inférieure de la mâchoire) ou encore d'être "ouvert ou fermé" grâce à un dispositif actionné par des ficelles, ce qui nous rappelle que le masque est un être vivant et dont l'action n'est pas séparable d'une véritable mise en scène théâtrale. Il convient de noter que parmi la grande variété des masques, ceux qui sont articulés sont les plus rares, et ceux dont la présence dans les activités cérémonielles est la plus remarquable : les différents mouvements du masque scandant les étapes d'une narration mythique que suit un public tour à tout subjugué ou effrayé. En effet, les masques apparaissent dans de véritables représentations dramatiques qui rappellent les exploits des héros mythiques ou accompagnent des cérémonies religieuses à caractère initiatique. Ils figurent les ancêtres des clans ou les esprits partenaires des ancêtres.
» Le masque est ainsi un être au sens plein du terme, ce n'est en aucun cas un objet qui peut être considéré dans son inertie matérielle; ses manifestations libèrent une charge émotionnelle et une force qui accompagne l'intrusion du monde divin ou surnaturel dans le monde humain, ou peut-être plus exactement une libre circulation au sein d'un monde indifférencié peuplé d'humains, d'animaux et d'esprits, l'artiste étant moins un exécutant qu'un démiurge. » © Marie Mauzé, 2003.
- Paris, Musée National d'Art Moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, La beauté convulsive, 1991
- Paris, Musée National d'Art Moderne/Centre Georges Pompidou, La Révolution surréaliste, 2002.
- Düsseldorf, K20 Kunstsammlung Nordrhein - Westfalen, Surrealismus, 1914 - 1944, 2002.
- Neuf, revue de la Maison de médecine, n° 1, juin 1950, rep. p. 37.
- Alain Jouffroy, « La collection André Breton » in : L'Œil, n° 10, octobre 1955, rep. p. 35.
- Roger Caillois, Masques, Paris, Éditions Olivier Perrin, 1965, rep. p. 37.
- Paris, Musée National d'Art Moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, La beauté convulsive, 1991, rep. p. 74 (photo dans le studio new-yorkais en 1945), rep. p. 374
- Germain Viatte, Tu fais peur tu émerveilles, Musée du Quai-Branly, acquisitions 1998/2005, Musée du Quai-Branly/Réunion des Musées nationaux, Paris, 2006, rep. en couv. et p. 179, fig. 154.
Date de création | Début XIXe siècle |
Langues | français |
Notes | Haut : 33 cm (13 in.) Larg. : 25 cm (9 7/8 in.) - Restaurations et rebouchages. - Bois de cèdre, fibres, polychromie vert foncé, rouge, noire et blanche, métal, superbe patine d'usage ancienne. |
Provenance | Heye Foundation numéro d'inventaire 01/8943, acquis en 1901 de Thomas Crosby. Échangé avec Julius Carlebach en janvier 1945. |
Lieu d'origine | |
Musée | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Musée du Quai Branly, don Aube et Oona Elléouët |
Dimensions | 51,00 x 25,30 x 15,00 cm |
Poids | 2 484,00 grammes |
Référence | 4751000 |
Vente Breton 2003 | Lot 6165 |
Mots-clés | amérindien, masque, objet cérémoniel |
Catégories | Amérique, Arts primitifs, Côte Nord-Ouest |
Expositions | André Breton, La Beauté convulsive , La Révolution surréaliste, 2002 |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100898680 |
-
Henriette Demoulin-Bernard, Musée Guimet, Paris, Réunion des musées nationaux, France
Ouvrage collectif réalisé suite à une exposition au musée Guimet en 1959, édité en 1965.
Deux images, une notice descriptive à compléter.
-
Premier numéro de la revue Neuf dirigée par Robert Delpire et publiée en 1950 à Paris.
Deux images, une notice descriptive, un lien.
-
Douze photographies d'objets d'art précolombien et d'Amérique du Nord.
14 images, une notice descriptive.
Masque représentant un visage aux traits naturalistes.
Masque représentant un visage aux traits naturalistes. Les larges arcades sourcilières en léger relief sont soulignées de noir. Les yeux mobiles donnent au visage une étonnante expression de recueillement lorsqu'ils sont fermés ou au contraire, lorsqu'ils sont ouverts, de surprise, d'effroi. Le front, les joues et le menton sont peints de motifs asymétriques. Le menton est orné d'une petite barbe en poil d'ours. La bouche harmonieusement sculptée est entrouverte. De nombreux petits trous et chevilles autour de la bouche indiquent que devait y être accrochée une moustache en cuir et poils. Cassure et collage indigène sur le côté droit.
À l'intérieur du masque : planchette frontale et mors de prise afin de tenir le masque entre les dents.
Exhibés lors des grandes cérémonies d'hiver, ces masques étaient la propriété des chefs e par les danseurs. Les cérémonies se concluaient toujours par d'importants échanges de cadeaux, de nourriture, de transfert de richesses, que l'on nomme Potlatch.
La présence de peinture verte à l'oxyde de cuivre atteste de l'ancienneté de ce masque (information fournie par Marie Mauzé).
Le numéro 8/1656 de la Heye Foundation est inscrit à l'intérieur de l'objet, enregistré comme Kwakiutl.
Cet objet est décrit par André Breton dans son texte sur les masques à transformation de la Côte Nord-Ouest, Neuf, revue de la Maison de médecine, n° 1, juin 1950, pages 36-38.
- Neuf, revue de la maison de médecine, n° 1, juin 1950, reproduction en couverture
- Alain Jouffroy, « La collection André Breton », L'Œil, n° 10, octobre 1955, reproduction page 35
- Paris, Musée National d'Art Moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, La beauté convulsive, 1991, reproduction page 65 (photo Georges Viollon, vers 1950, dans l'atelier) ; reproduction page 74 (photo dans le studio new-yorkais en 1945) ; reproduction page 426 (photo Pablo Volta, 1956, dans l'atelier).
Date de création | XIXe siècle |
Langues | français |
Notes | Haut : 33 cm (13 in.) - Bois de cèdre, polychromie rouge, noire, verte d'oxyde de cuivre et blanche, cuir et poil d'ours, superbe patine ancienne. |
Provenance | Acquis en 1908 de Fred Harvey par la Heye Foundation, numéro d'inventaire 8/1656 ; échangé avec Julius Carlebach en février 1945. |
Lieu d'origine | |
Dimensions | 33,00 cm |
Référence | 4584000 |
Vente Breton 2003 | Lot 6166 |
Mots-clés | amérindien, masque, objet cérémoniel |
Catégories | Amérique, Côte Nord-Ouest |
Exposition | André Breton, La Beauté convulsive |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100235410 |
-
Portrait photographique d'André Breton rue Fontaine réalisé par Paul Facchetti en 1953.
Deux images, une notice descriptive, une bibliographie.
-
Premier numéro de la revue Neuf dirigée par Robert Delpire et publiée en 1950 à Paris.
Deux images, une notice descriptive, un lien.
-
Manuscrit d'un article d'André Breton daté du 11 mai 1950 et paru en juin 1950 dans la revue Neuf à propos de l'ouvrage de Georges Buraud, Les Masques.
Trois images, une notice descriptive, une bibliographie.
-
Douze photographies d'objets d'art précolombien et d'Amérique du Nord.
14 images, une notice descriptive.
Auteur André BretonPersonnes citées Leonhard Adam, Franz Boas, André Breton, Georges Buraud, Claude Lévi-Strauss
Manuscrit d'un article d'André Breton daté du 11 mai 1950 et paru en juin 1950 dans la revue Neuf à propos de l'ouvrage de Georges Buraud, Les Masques.
Manuscrit autographe signé, 11 mai 1950.
- 2 pages 1/4 in-4°, foliotées au crayon rouge, manuscrites à l'encre verte, titrées, datées et signées par André Breton :
« Dans son bel ouvrage, "Les Masques", M. Georges Buraud a été le premier à dégager le sens profond du besoin qui, en tous temps et en tous lieux, a porté l'homme à dérober son visage derrière une figure modelée à l'apparence d'un animal, à l'image d'un ancêtre ou conçue comme représentation d'un dieu ... Ce qui subsiste d'inexpliqué, de fatal dans le monde, vient se mêler à cette enveloppe vibrante d'instincts que le primitif traîne partout après lui et l'agrandit encore en lui communiquant une profondeur inconnue. »
Ratures et corrections. [catalogue de la vente, 2003]
- André Breton, « Note sur les masques à transformation de la côte pacifique nord-ouest », in Neuf, revue de la Maison de la Médecine, numéro 1, juin 1950.
- André Breton (Édition de Marguerite Bonnet avec la collaboration de Philippe Bernier, Marie-Claire Dumas, Étienne-Alain Hubert et José Pierre), Alentours II, Œuvres complètes, tome III, Bibliothèque de la Pléiade, Paris, Gallimard, 1999, p. 1029-1030, notice p. 1446-1447 (mais contrairement à ce qu'écrit Marguerite Bonnet, Breton avait bien deux masques à transformation dans sa collection. L'un d'eux illustre d'ailleurs le n°1 de Neuf).
- Michel Izard (éd.), Cahier de l'Herne Claude Lévi-Strauss, Paris, Éditions de l'Herne, 2004, texte d'André Breton reproduit p. 149-151
Date de création | 11 mai 1950 |
Notes bibliographiques | 2 pages ¼ in-4° manuscrites à l'encre verte |
Date d'édition | juin 1950 |
Langues | français |
Notes | Ms - encre verte |
Référence | 515000 |
Vente Breton 2003 | Lot 2321 |
Mots-clés | amérindien, critique, masque, notes de travail, objet cérémoniel, revue |
Catégories | Manuscrits, Manuscrits d'André Breton |
Série | [Manuscrits d'AB] Manuscrits divers |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100265470 |
-
Masque représentant un visage aux traits naturalistes.
Une image, une notice descriptive.
-
Premier numéro de la revue Neuf dirigée par Robert Delpire et publiée en 1950 à Paris.
Deux images, une notice descriptive, un lien.