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    [Pardon de mon long silence...]

    Lettre datée de Saint-Cirq, le 16 août 1965

    Correspondance

    Auteur

    Auteur André Breton
    Personnes citées Jean Benoît, Hervé Delabarre, Mimi Parent
    Destinataires Aube Breton-Elléouët, Yves Elléouët

    Descriptif

    Lettre d'André Breton à Aube et à Yves Elléouët datée de Saint-Cirq-Lapopie le 16 août 1965.

    Transcription

    St-Cirq, le 16 août 1965

    Chers Oiseaux de mer,

    Pardon de mon long silence : la santé n’a toujours rien de florissant (quoique sans alerte particulière). Je suis parfois trop longtemps sans trouver assez de lumière en moi pour alimenter une lettre dont le premier objet serait pourtant que vous ayez un plaisir à la parcourir. Enfin… je me dis qu’Yves au moins doit comprendre…

    Vos cartes de ce matin — les fous et le père éternel — sont bien belles. Quelques jours dans le Finistère ? Je voudrais en savoir davantage pour vous suivre d’étape en étape, d’autant que la Bretagne me manque depuis longtemps. Vous ne parlez plus de nous rejoindre ici dans les prochains jours. Sans doute y avez-vous renoncé ? Vous savez le bonheur qu’on aurait à vous voir mais je m’en voudrais naturellement d’insister. Ici les distractions sont rares, à moins qu’on ne se fasse une distraction de laisser journellement et au fil des heures errer le regard de la colline aux nuages, du beau désordre des toits à la treille ensoleillée. C’est à quoi je parviens assez bien pour ma part mais parfois j’aspirerais à plus dynamique néanmoins. Enfin peut-être qu’après Tréguier pour vous le dépaysement jouerait agréablement et se suffirait presque à lui-même ? Je m’en voudrais de vous en dire davantage.

    À partir d’après-demain ne resteront plus ici que Mimi et Jean + nos amis bretons Hervé et Régine Delabarre et Jean-Pierre Guillon (de Rennes). Nous comptons rentrer à Paris  — exposition oblige — fin de la première semaine de septembre.

    Il y a de nouveau une grande carline fraîche sur la porte et sur ma table un bouquet de capucines rafraîchi chaque jour de fleurs nouvelles. C’est dans leur lumière — que j’aime depuis toujours entre toutes — que je vous embrasse.

     

    André

    Bibliographie

    André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 147 à 150

    Librairie Gallimard

    Date de création16/08/1965
    Date du cachet de la Poste17/08/1965
    Adresse de destination
    Notes bibliographiques2 pages in-4° En tête de Jean-Claude Silbermann pour l’exposition « L’Écart absolu » Enveloppe conservée
    Lieu d'origine
    Bibliothèque

    Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_172

    Modalité d'entrée dans les collections publiquesDon Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003
    Nombre de pages2
    Crédit© Aube Breton, Gallimard 2009
    Référence19004996
    Mots-clés, ,
    CatégoriesCorrespondance, Lettres d'André Breton
    Série[Correspondance] Lettres à Aube
    Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000161
    Lieu d'origine
    Lieu d'arrivée