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    [Comment va ma petite Aube...]

    Lettre datée de Paris, le 29 novembre 1948

    Correspondance

    Auteur

    Auteur André Breton
    Personnes citées Elisa Claro Breton, Cora, Merlin Hare, Jacqueline Lamba, Uli, Louis Breton, Benjamin Péret
    Destinataire Aube Breton-Elléouët

    Descriptif

    Lettre d'André Breton à sa fille Aube du 29 novembre 1948, expédiée à Putney, Vermont, U.S.A.

     

    Transcription

    Paris, 29 novembre 1948

    Comment va ma petite Aube chérie ? Toujours heureuse ? Mon petit loup à qui je n’ai pas écrit depuis tellement longtemps. Mais j’ai relu bien souvent tes lettres, qui étaient tout à fait comme je les espérais, donnant beaucoup de détails sur ta vie et ainsi je pouvais te suivre de très près quoique de si loin. Ça me rappelle aussi que je devais t’envoyer des livres français : je ne vais plus tarder maintenant. Je suis si content que tu aimes lire. Si seulement je savais un peu mieux quel genre d’ouvrages t’intéresse le plus : veux-tu me le dire ? Je pense que tu vas bientôt être en vacances : est-ce que tu t’ennuies beaucoup du tout petit Merlin ? Jacqueline viendra-t-elle te chercher à Roxbury ? N’oublie pas, mon petit chéri, de me dire comment a été pour toi ce début d’année scolaire : crois-tu que tu as appris beaucoup de choses ? en quoi as-tu brillé particulièrement ? Est-ce que là-bas il t’arrive de parler un peu français ou pas du tout ? Comment as-tu été notée dans l’ensemble ?

    Ici la vie continue à se dérouler comme tu la connais. Il y a toujours beaucoup de monde autour de moi. Elisa est bien contente parce que sa grande amie Julia doit arriver prochainement à Paris et qu’en janvier sa sœur Cora (la sœur d’Elisa) sera là aussi avec ses enfants. Il y a toujours des réunions le lundi au café de la place Blanche, auxquelles celui qui se réjouit le plus d’assister est Uli , pour qui le seul mot de « café » est magique. Lui n’a pas changé non plus, un peu plus agressif qu’autrefois tout au plus, mais charmant tout de même. Je vais tous les samedis matin à la foire aux Puces avec Péret , qui n’a toujours pas trouvé d’appartement mais se plaît mieux à Paris qu’au Mexique.

    Écris-moi encore, mon petit enfant, et bien vite. (Ton grand-père est si triste que tu l’aies tout à fait oublié.)

    Elisa t’envoie ses pensées les plus souriantes et les plus tendres. Je t’embrasse, ma petite Aube, comme si tu me revenais pour toujours.

    André

    Bibliographie

    André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 36

    Librairie Gallimard

    Date de création29/11/1948
    Date du cachet de la Poste29/11/1948
    Adresse de destination
    Notes bibliographiques

    1 page in-4°

    ProvenanceParis
    Lieu d'origine
    Bibliothèque

    Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_33

    Modalité d'entrée dans les collections publiquesDon Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003
    Crédit© Aube Breton, Gallimard, 2009
    Référence19004926
    Mots-clés
    CatégoriesCorrespondance, Lettres d'André Breton
    Série[Correspondance] Lettres à Aube
    Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000075
    Lieu d'origine
    Lieu d'arrivée