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[Statue de Charles Fourier]

Manuscrit

Auteur

Auteur André Breton
Personnes citées Charles Fourier, Jacques Prévert, Robert Desnos, Paul Éluard, Benjamin Péret

Descriptif

Manuscrit d'André Breton non daté, datant d'octobre 1960.

La scène est à Paris, en 1960. Le « présent régime », en la personne d'un conseiller municipal, menace de faire disparaître les vestiges d'une statue de Fourier fondue sur ordre des Nazis. Breton réagit, lançant une pique contre le gaullisme triomphant tout en rappelant l'importance que revêt à ses yeux l'œuvre de Fourier, qu'il a véritablement découverte à New York, en exil de la France occupée. [site Atelier André Breton, 2005]

Manuscrit autographe signé, 1960-1966 [octobre 1960].
1 page in-4° manuscrite à l'encre et signée par Breton d'un texte où il rapporte l'intention de René Thomas, conseiller municipal de Paris :
« À faire disparaître de "l'angle du boulevard et de la place de Clichy" ce qui subsiste (seulement le socle) du monument à Charles Fourier dont la statue a été fondue durant l'Occupation, sur l'ordre des Allemands. Ce serait en effet, la bonne manière de parachever leur travail. » [catalogue de la vente, 2003]

 

Transcription

Sous le titre « Avec son époque », le numéro de Combat des 1er-2 octobre rapporte qu’un certain René Thomas, conseiller municipal de Paris, exhorte le préfet de la Seine à faire disparaître de « l’angle du boulevard et de la place de Clichy » ce qui subsiste (seulement le socle) du monument à Charles Fourier dont la statue a été fondue durant l’Occupation, sur l’ordre des Allemands. Ce serait, en effet, la bonne manière de parachever leur travail. Toujours est-il que la présence de cette pierre, à pareil endroit, offusque les yeux de cet édile distingué : « C’est un peu, dit-il, le symbole de ce qui reste du phalanstérisme. Tout cela n’est pas très esthétique (sic). » La bonne foi d’un tel individu peut se mesurer au fait qu’il n’est pas même capable de situer le vestige qu’il dénonce comme spécialement attentatoire à la beauté de Paris : en réalité il se tient à l’angle du boulevard de Clichy et de la rue Caulaincourt, devant le lycée Jules-Ferry. S’il était jamais passé devant et qu’il eût fait effort pour déchiffrer ses inscriptions « illisibles » (à coup sûr elles demanderaient, en 1960, à être ravivées), il eut notamment découvert que « les attractions sont proportionnelles aux destinées », dont ce serait sans doute trop lui demander que de faire son profit.

 

Le souvenir de Charles Fourier, de l’homme de génie qu’il fut, aussi bien que le recours à l’œuvre impérissable qu’il a laissée, ne sauraient être à la merci d’une pierre dressée à sa mémoire et que le présent régime laisse se dégrader symboliquement, non plus que de la levée de patte d’un chien.

André Breton [octobre 1960]

Le Retour de Charles Fourier, par Debordiana

Date de créationsd [octobre 1960]
Notes bibliographiques

1 page in-4°

Languesfrançais
NotesMs - encre noire sur papier pelure
Nombre de pages1
Référence640000
Vente Breton 2003Lot 2480
Mots-clés,
CatégoriesManuscrits, Manuscrits d'André Breton
Série[Manuscrits d'AB] Manuscrits 1958-1966
Lien permanenthttps://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100586190

Notice reliée à :

1 Œuvre
 
False

Portrait d'André Breton

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Israëlis Bidermanas, dit Izis

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Un portrait d'André Breton par Izis fleurissant le socle de la statue de Charles Fourier en 1953.
Deux images, une description.

[Albums] Diverses photos d'albums