Descriptif
Huile sur toile de 1934 par Jindrich Styrsky, artiste surréaliste tchèque proche de Toyen.
Peinture signée et datée en bas à droite : « Styrsky 34. »
En 1934, l'année où Toyen peignit Prométhée enchaîné, Styrsky « grand compagnon de son aventure spirituelle et dont l'œuvre plastique, ici trop peu connue, durant des années fit luminaire avec la sienne » (André Breton, Le surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée, 1928-1965, Paris, Gallimard, 1965, p. 209) créa toute une série d'œuvres intitulées Koreny (Racine), dont celle appartenant à la collection André Breton. Ces œuvres sont reproduites dans l'ouvrage de Vitezlav Nezval et Karel Teige, Styrsky a Toyen.
« On chercherait vainement dans l'œuvre de Styrsky, que la mort emporta en 1942, une seule concession au goût du jour ou la pression du milieu. Révolutionnaire, il a rejeté la tyrannie des faux révolutionnaires acharnés à parer leur obscurantisme d'oripeaux qui leur semblent nouveaux, parce que, chercheur, il s'oppose à toute contrainte imposée au nom d'intérêts prétendus supérieurs. Ce pressant besoin de libération l'a fait passer en trombe à travers le cubisme et l'abstractivisme pour se reconnaître surréaliste. L'occupation de la Tchécoslovaquie par Hitler et la guerre ne l'ont pas fait dévier de sa route confondue avec celle de la révolution. Toute recherche désintéressée fut en effet toujours la cause de l'émancipation totale de l'homme, à l'inverse des recherches techniques trop souvent orientées vers la satisfaction des nécessités des maîtres et, par suite, opposées, au moins dans leurs résultats actuels, à la libération de l'homme qu'on prétend maintenir dans un éternel esclavage. »
Benjamin Péret (Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, Styrsky, Toyen, Heisler, 1982, p. 87). [catalogue de la vente, 2003]
Peint fin 1934, Racines fait partie d’une série d’huiles sur toile au titre identique terminée au moment où Styrsky participe à la fondation du mouvement surréaliste en Tchécoslovaquie. Toutes se trouvent désormais dans des collections variées, comme celle de la Galerie nationale de Prague. Offerte en cadeau par Styrsky à André Breton, cette peinture est exposée lors de la première exposition surréaliste internationale qu’organisent Breton et Roland Penrose à Londres en 1936.
L’idée de cette série vint à Styrsky, fasciné par les liens des racines sur le sol de la forêt, lors d’un été passé dans les collines de la Sumava en Bohême. A cette époque, il commence à s’intéresser au rôle que jouent les illusions et les hallucinations dans les créations surréalistes. En observant ces racines, il y voit des formes érotiques et biomorphiques qui viendront peupler ses peintures. Sortie du style de l’artificialisme qui caractérisait alors les œuvres de Styrsky, Racines exprime la revendication d’André Breton : « On finira bien par admettre, en effet, que tout fait image et que le moindre objet, auquel n’est pas assigné un rôle symbolique particulier, est susceptible de figurer n’importe quoi. » (Les Vases communicants, 1932)
L’écrivain d’avant-garde Vitezslav Nezval, co-fondateur du mouvement surréaliste en Tchécoslovaquie, suit les idées de Breton. Il invente même cette formule : « illusion d’objet hallucinatoire » pour décrire la série de Styrsky, ajoutant ainsi une nouvelle terminologie au lexique des surréalistes parisiens. Au fil de sa description, Nezval précise : « La façon dont ces Racines sont peintes laisse supposer qu’elles pourraient être remplacées par des vraies racines : en effet, placées sous une lumière qui pourrait être alternativement la lumière du lever de soleil et la lumière de la lune, on conçoit aisément leur substitution par des objets ; de fait, elles forment des "objets hallucinatoires" qui transmettent l’idée, illusoire, qu’elles sont la source d’une forte stimulation érotique. Toutes les racines ne sont pas à chaque fois bien sûr, mais au moins dans une peinture, un couple d’amoureux pris dans leur étreinte, elles forment une paire de cisailles voraces, créatures carnivores d’une nature sexuelle - en somme, des « êtres hybrides ». (V. Nezval, "Prvni vystava surreslim v Praze", 1935, in Manifesty, eseje a kriticke, p. 163)
Les Racines de Styrsky furent interprétées différemment par ses camarades surréalistes tchèques, et Nezval observe : « Lorsqu’on entend les mots d’André Breton à propos de la "beauté convulsive, magique circonstancielle", rien ne vient plus rapidement à l’esprit que ces racines en plein ciel exprimant le drame éphémère des étreintes les plus violentes dans un endroit inaccessible et désolé. Bien qu’un certain nombre d’interprétations diverses fut petit à petit exprimé parmi mes amis lorsqu’ils ont observé cette peinture en ma compagnie ; différant seulement sur le nombre de racines entremêlées, l’évidence du sens amoureux de l’objet hallucinatoire demeura intact. » (V. Nezval "Uvodni slovo", in V. Nezval et K. Teige, Styrsky a Toyen, Prague, 1938, p. 13) [catalogue Sotheby’s, novembre 2014, traduction Benoît Piketty, site André Breton, 2015] [catalogue de la vente, 2003]
Expositions
- Londres, New Burlington Galleries, The International Surrealist Exhibition (préface d'André Breton), 1936, n° 338
- Paris, Galerie des Beaux-Arts, Exposition internationale du surréalisme, 1938, n° 206
- Paris, Galerie Nina Dausset, Jindrich Styrsky, 1948, n° 30
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991
- Prague, Galerie hlavniko mesta Prahy, Cesky Surrealismus, 1929-1953, 1996, rep.p. 114 (étiquette au dos)
- Dijon, Musée des Beaux-Arts, Prague, Capitale secrète des avant-gardes, 1900-1938, 1997, rep. p. 258 (étiquette au dos)
- Paris, Musée d'art moderne/Centre Georges Pompidou, La révolution surréaliste, 2002, rep.p. 224, p. 441
- Düsseldorf, K20 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Surrealismus 1919-1944, 2002, rep. p. 230, 463
- Prague, Dům U Kamenného zvonu (Stone Bell House), Jindřich Štyrský (1899-1942), 2007
- Berlin, Wilhelm-Hack-Museum, Against all reason. Paris-Prague Surrealism, 2009-10
- Houston, Museum of Fine Arts of Houston [collection De Menil], New Formations: Czech Avant-Garde Art and Modern Glass from the Roy and Mary Cullen Collection, 2011, rep. p. XXX
Bibliographie
-Vítězlav Nezval (ed.) Surrealismus, Prague, 1936, n.p., rep.
- Vitezlav Nezval, Karel Teige, Styrsky a Toyen, Brno, Fr. Borovy v Praze, 1938, rep.s.p., n° 64
- Paris, Musée national d'art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep. p. 320
- Lenka Bydovská & Karel Srp, Jindřich Štyrský, Prague, 2007, p. 254, rep. 336, rep. pp. 257, 260, 262, cf p. 524
- Houston, The Museum of Fine Arts [collection De Menil], New Formations, 2011, rep. p. 169
- Sothebys, catalogue, Collection Roy and Mary Cullen, Londres, novembre 2014, lot 19
Date de création | 1934 |
Langues | français |
Notes | 46 x 82 cm (18 1/8 x 32 1/4 in.)
Huile sur toile |
Provenance | Don de l'artiste, 1935 |
Lieu d'origine |
|
Collection particulière | Ancienne collection Roy et Mary Cullen, Houston, Texas, CzSty0136 |
Dimensions | 46,00 x 82,00 cm |
Référence | 2139000 |
Vente Breton 2003 | Lot 4078 |
Mots-clés | exposition, peinture, Tchécoslovaquie |
Catégories | Beaux-Arts, Tableaux |
Série | [Archives] Surréalistes tchèques |
Expositions | 1936, International Exhibition of Surrealism, London
, 1938, Exposition internationale du surréalisme
, André Breton, La Beauté convulsive
, La Révolution surréaliste, 2002
, Galerie Anne-Sarah Bénichou | Hasards exquis – une exposition pissenlit
, Surrealismus 1914-1944
|
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100363510 |
Lieu d'origine
Lieux d'exposition
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1 Œuvre
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Marcel Duchamp, Paul Klee, Jacqueline Lamba, Dora Maar, René Magritte, André Masson, Joan Miró, Richard Oelze, Wolfgang Paalen, Roland Penrose, Francis Picabia, Pablo Picasso, John Selby Bigge, Jindrich Styrsky, Yves Tanguy, Julian TrevelyanChancery
Deux photographies prises pendant l'exposition internationale du surréalisme à Londres en 1936, préfacée par André Breton.
Deux images, une notice descriptive.
Descriptif
Peinture à l'aérographe sur verre de 1917-1920, version finale d'un dessin de l'artiste.
Peinture à l'aérographe sur verre dans un encadrement en bois. Titré au centre : Danc/ger ; marqué en bas au dos : L'impossibilité. Datée de 1917-1920.
Cette œuvre sera incluse dans le catalogue des tableaux de Man Ray en préparation par Andrew Strauss et Timothy Baum. D'après les notes de Man Ray, cette peinture à l'aérographe sur verre dénommée Impossibilité, est la version finale d'un dessin de l'artiste de 1918 intitulé « Perpetual Motion » qui a été exposé à la Daniel Gallery à New York en 1919 et qui a été détruit par la suite, dans des circonstances inconnues.
Don de Mmes Aube Breton-Elléouët et Oona Elléouët au Centre Pompidou en 2003.
Dans son ouvrage autobiographique Autoportrait, Man Ray donne une description de cette œuvre :
« Mon dernier tableau, peint au pistolet, représentant des roues dentées qui m'avaient été inspirées par les girations d'une danseause espagnole que j'avais vue dans une revue musicale. Le titre faisait partie de la composition. On lisait soit DANSEUR soit DANGER (il n'y a, en anglais, qu'une seule lettre à changer entre "dancer" et "danger". » Man Ray (Autoportrait, Paris, Robert Laffont, 1964, p. 93).
« Après la mort du poète, "Danger" fut brisé et devint "Dancer or Danger". Une lithographie, qui reproduit les lignes de brisure du verre, a été exécutée par Man Ray en 1972, pour la galerie La Hune. » Jean-Hubert Martin, avec préface et sept textes de Man Ray (Man Ray, Objets de mon affection, Paris, Philippe Sers, 1983, p. 140).
Déjà, en 1969, Lucien Treillard avait réalisé pour la galerie Georges Visat une édition de 30 sérigraphies sur plexiglas (signées en bas à droite et de dimensions 67 x 43 cm), sous le titre L'Impossibilité ou L'Impossible. [catalogue de la vente, 2003]
Expositions
- New York, Société Anonyme Galleries, First Exhibition, 1920
- Paris, La Librairie Six, Exposition Dada Man Ray, 1921, n° 27 (daté 1917-20)
- Paris, Galerie Surréaliste, Tableaux de Man Ray et Objets des Iles, 1926, n° 10 (titré L'Impossibilité et daté de 1917. Reproduit dans une photographie avec d'autres objets
- Paris, Galerie Cahiers d'Art, Man Ray, 1935 Paris, Galerie Beaux-Arts, Exposition Internationale du Surréalisme, 1938, n° 183 (titré : Danger)
- Paris, Galerie de l'Œil, l'Ecart absolu, la XIe Exposition internationale du Surréalisme, 1965, no. 3, reroduction page 75
- New York, Museum of Modern Art, The Machine as seen at the end of the mechanical age, 1968, rep.p. 98
- Paris, Musée national d'Art moderne/Centre Georges Pompidou, Paris-New York, 1977, rep.p. 352
- Paris, Musée national d'Art moderne/Centre Georges Pompidou, André Breton, La beauté convulsive, 1991
- Paris, Musée national d'Art moderne/Centre Georges Pompidou, en prêt de 2000 à 2002. Dation depuis 2003
Bibliographie
- "Société Anonyme hold Exhibit of Modern Art", in: The Evening World, New York, 8 décembre 1920.
- Georges Ribemont-Dessaigne, Man Ray, Paris, 1929, rep p. 41 (titré Danseuse).
- Patrick Waldberg, «Bonjour Monsieur Man Ray», in: Quadrum, no. 7, Bruxelles, 1959, rep p. 96
- William Rubin, Dada and Surrealist Art, New York, 1968, pl. 43, rep.p. 52
- Man Ray, Oggetti d'affezione, Turin, 1970, rep.n° 10
- Roland Penrose, Man Ray, London, 1975, fig. 3, rep.p. 19
- Arturo Schwarz, Antologia letteraria-artistica, Cronologia, Repertorio delle revista, Milan, 1976, rep.p. 260
- Arturo Schwarz, Man Ray: The Rigour of Imagination, Londres, 1977, n° 49, rep.p. 48
- Iowa City, The University of Iowa Museum of Art, Dada Artifacts, 1978, (catalogue d'exposition) n° 94,rep.p. 74, illustrated (verre intact) (non exposé)
- William Camfield, Francis Picabia, his art, life and times, Princeton, 1979, rep.fig. 147
- Karin Anhold Rabbito, « Man Ray in Quest of Modernism », in: Rutgers Art Review, vol II, Rutgers University, New Brunswick, New Jersey, Janvier 1981, fig. 19, rep.p. 68
- Adam Biro & René Passeron, Dictionnaire général du Surréalisme et de ses environs, Fribourg, 1982, rep.p. 351
- José Pierre, L'Univers surréaliste, Barcelona, 1983, rep.p. 103 (verre cassé)
- Marc Dachy, Journal du Mouvement Dada, 1915-1923, Genève, 1989, rep.p. 151 (verre cassé)
- Janus, Man Ray, Photographien, Gemälde, Objekte, Munich, 1991, rep.fig. 4, (verre cassé ) (non exposé)
- Gérard de Cortanze, Le Monde du surréalisme, Lettrines originales de Santiago Arranz, Paris, 1991, rep.p. 146
- Paris, Musée national d'art moderne - Centre Georges Pompidou, André Breton, la beauté convulsive, 1991, rep.p. 163
- Francis Naumann, New York Dada, 1915-23, New York, 1994, rep.p. 91 (verre cassé)
- New York, Whitney Museum of American Art, Making Mischief: Dada Invades New York, 1996-97, rep.p. 280 (catalogue d'exposition ), rep.pp. 132, 137 (dans une photographie) (non exposé)
- Man Ray (introduction), Man Ray, Paris, rep. 1997
Date de création | 1920 |
Langues | français |
Notes | 60,8 x 35,2 cm (24 x 13 7/8 in.), sans cadre (without frame) ; 70,8 x 45 cm. (27 7/8 x 17 3/4 in.) avec cadre (with frame) - Peinture, verre, bois |
Lieu d'origine |
|
Musée | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-581 |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, don Aube et Oona Elléouët |
Dimensions | 60,80 x 35,20 cm |
Crédit | © ADAGP, Paris, 2005. |
Référence | 2852000 |
Vente Breton 2003 | Lot 4050 |
Mots-clés | peinture, surréalisme |
Catégories | Sculptures et Boîtes |
Série | 1938, Exposition internationale du Surréalisme, 1991, La Beauté convulsive, centre Pompidou |
Expositions | 1938, Exposition internationale du surréalisme
, André Breton, La Beauté convulsive
|
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100427950 |
Lieu d'exposition
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Descriptif
Photographie prise par Denise Bellon à l'Exposition internationale du surréalisme à la galerie des Beaux Arts en 1938.
Annotation manuscrite au dos : « Phot. Bellon et Mannequin Kurt Seligmann. »
Lieu d'exposition