Boîte de coléoptères
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Collection d'insectes chassés et conservés par André Breton dans la forêt de la Grésigne, dans le Tarn.
Une image, une notice descriptive, une exposition, une bibliographie.
Auteur André BretonPersonnes citées M. Bessac, Elisa Claro Breton, Uli, Louis BretonDestinataire Aube Breton-Elléouët
Lettre d'André Breton à sa fille Aube, le 3 septembre 1952.
Mercredi 3 septembre 1952
Ma petite Aube chérie,
Très rayonnante ta photographie équestre : dommage seulement que tu aies les yeux fermés. Pour en finir avec le problème psychologique posé par ta rédaction, bien sûr je ne puis intérieurement te blâmer de ne vouloir dire que ce que tu penses et ressens : par malheur ce n'est pas tout à fait l'optique voulue dans les examens. Je reste persuadé qu'il y avait là une épreuve de décision, que ce que l'auteur de la question cherchait à scruter (c'est la première chose qu'en pareil cas il faille se demander puisque après tout l'essentiel est de « réussir »), c'était la faculté d'orientation dans l'avenir aussi bien que la volonté qui y présidait.
Nous jouissons des derniers beaux jours à St-Cirq et même Uli a retrouvé quelques poils. Entre sept et huit heures du matin Elisa et moi nous observons les préparatifs de départ des hirondelles ou, plus exactement, des martinets à ventre blanc qui se rassemblent par centaines sur les fils télégraphiques et exécutent comme à l’école des exercices très variés, commandés manifestement par certaines d’entre elles. On dirait qu’elles sont conscientes des périls qu’elles peuvent courir d’ici au Sénégal : finies les courses éperdues et les stridentes piailleries autour du clocher. Elles sont tout à coup d’une gravité extraordinaire.
T’ai-je dit que nous étions allés en voiture dans la forêt de Grésigne , à quelque 80 km d’ici, conduits par un architecte qui est entomologiste à ses heures pour y chercher des scarabées sous les mousses des talus. J’en ai rapporté de très beaux, notamment le chrysocarabus hispanus et le chrysocarabus splendens (je n’y puis rien, ils n’ont pas d’autre nom mais ce sont des splendeurs, le premier à corselet bleu et élytres groseille en flammes, le second tout entier lisse et vermeil).
L’affaire de Cabrerets n’a pas très sensiblement changé de tournure. Le conseil municipal de la ville, réuni le 24 août, « approuve la plainte déposée et la confirme au nom de la commune de Cabrerets , propriétaire de la grotte. Il demande à M. le Préfet du Lot de bien vouloir attirer l’attention de M. le ministre des Beaux-Arts sur le fait qu’une dégradation volontaire d’une œuvre classée tend à être présentée dans la presse sous l’apparence d’un geste courageux que tout “homme libre” peut et doit se permettre lorsque sa compétence artistique personnelle est en désaccord avec celle des experts et archéologues connus » (La Dépêche du Midi, 30 août).
Nous serons mardi soir à Lorient , samedi soir à Paris . Dis-nous, petit chéri, quand tu comptes revenir. Bien que je ne veuille en rien abréger tes vacances, je te recommande de ne pas attendre le dernier moment pour rentrer, surtout en raison de cet examen qui ne doit pas te trouver dans des conditions de trop grande désadaptation, n’est-ce pas ?
J’espère que Jacqueline est maintenant en très bonne santé.
Écris-nous, ma petite Aube, au moins à Lorient entre le 9 et le 13 août [= septembre] et d’ici là, je t’en prie, n’oublie pas de donner des nouvelles à ton grand-père.
Un petit cactus tonneau que nous avons ici dans un pot a donné une de ces dernières nuits une merveilleuse fleur blanche en étoile. C’était presque « la fleur du bal » et j’ai pensé à toi.
Je t’embrasse dans sa lumière.
André
André Breton (éd. Jean-Michel Goutier), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, 2009, p. 71 à 73
Date de création | 03/09/1952 |
Date du cachet de la Poste | 03/09/1952 |
Adresse de destination | |
Provenance | Saint-Cirq-Lapopie, Lot |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_69 |
Crédit | © Aube Breton, Gallimard 2009 |
Référence | 19004944 |
Mots-clés | affaire de cabrerets, entomologie, lettre, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Correspondance, Lettres d'André Breton |
Série | [Correspondance] Lettres à Aube |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000109 |
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Collection d'insectes chassés et conservés par André Breton dans la forêt de la Grésigne, dans le Tarn.
Une image, une notice descriptive, une exposition, une bibliographie.
Auteur André BretonPersonnes citées D. Trost, SteinbergDestinataire Aube Breton-ElléouëtTexte de Elisa Claro Breton
Lettre d'André Breton à sa fille Aube du 15 juin 1953, de Saint-Cirq-Lapopie.
Mon petit chéri,
Le mandat télégraphique est parti dès l’arrivée de ta lettre : je croyais que tu ne pouvais louer que huit jours à l’avance. Il eût mille fois mieux valu te laisser l’argent à Paris , dans ces conditions. J’espère bien que ce soir, à ton retour du lycée, il ne sera pas encore trop tard pour que tu puisses retenir un coin. Dis-moi en tout cas comment tout s’est passé.
Je suis content que tu aies pu approcher Steinberg, sachant combien tu y tenais. Te voilà lancée dans les grandes réceptions, ce dont je me réjouis aussi.
Le temps, ici, est toujours misérable : pluie presque continuelle. Mais il y a un nid de mésanges, placé à hauteur d’homme, dans la façade principale de la maison. L’autre après-midi, tout au bord de la route qui mène à Crégols — où nous allions chasser le grand mars — nous avons aussi repéré un nid de merles garni d’œufs vert sombre pointillés. Les rossignols nous font une conduite ininterrompue le long des petits chemins escarpés qui mènent à la rivière.
Les ennuis style 1953 n’ont pas cessé pour autant. Voilà que je suis de nouveau convoqué mercredi par le juge d’instruction de Cahors « pour être entendu comme inculpé de dégradation de monuments historiques ». Je commence à le savoir ! J’ai grand-peine à ne pas prendre en grippe ce département où la plupart des gens sont à double face. Mon avocat ne donne pas signe de vie.
Reçu ce matin le fameux livre de Trost : Visible et invisible (je vais voir lequel de ces deux qualificatifs peut être retenu en ce qui concerne l’auteur). Écris-nous encore.
Je t’embrasse.
André
André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 79-80
Date de création | 15/06/1953 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 2 feuillets in-4°, papier à en-tête de l'Étoile scellée |
Provenance | Saint-Cirq-Lapopie, Lot |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_76 |
Nombre de pages | 2 |
Crédit | © Aube Breton, Gallimard 2009 |
Référence | 19004948 |
Mots-clés | affaire de cabrerets, entomologie, lettre, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Correspondance, Lettres d'André Breton |
Série | [Correspondance] Lettres à Aube |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000120 |
Auteur André BretonPersonnes citées Elisa Claro Breton, Lyka Guerpillon, François Guerpillon, Jacqueline Lamba, Huguette Lamba, Hervé Magny, Rosy, Louis BretonDestinataire Aube Breton-Elléouët
Lettre d'André Breton à sa fille Aube du 10 septembre 1953, de
Paris
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Paris, le 10 septembre 1953.
Petite Aube chérie,
C’est vrai que j’ai tardé à t’écrire mais le retour à Paris , tu sais…
Le mieux serait que tu reviennes le plus tôt possible, c’est-à-dire qu’au reçu de ma lettre tu ailles retenir ta place et que tu m’écrives aussitôt quand on peut t’attendre. Si nous devons nous rendre à Lorient par le train, Elisa restera à Paris (par mesure d’économie). François Guerpillon avait envisagé de nous conduire en voiture mais Lyka est malade et je doute que ce soit possible (en ce cas Elisa viendrait). Il avait été question aussi qu’Hervé Magny et sa femme nous emmènent, mais je ne sais quand ils doivent partir et n’ai pas même leur adresse. Ce qui est certain, c’est que j’estime indispensable que tu sois du voyage : il est, je crois, grand temps que tu revoies ton grand-père .
Naturellement nous sommes restés à St-Cirq jusqu’à complet épuisement des « fonds » et c’est même trop peu dire puisque j’ai dû emprunter à Péret et à Paalen . Comme, de plus, le chemin de fer est hors de prix, je continue à espérer qu’une autre solution s’offrira.
Toujours est-il que la réadaptation à Paris — à ses exigences matérielles — n’est pas facile, facile…
Je n’ai fait qu’entrevoir Rosy de sa fenêtre ! elle est toujours très gracieuse et obligeante ; peut-être n’aime-t-elle pas répondre aux lettres.
Rien, ici, de bien nouveau à t’apprendre. Revu, au café, un certain nombre d’amis dont Toyen , Goldfayn , Legrand , Schuster , Benayoun , Bédouin . Péret ne rentre que dans une semaine ou deux. Mon nouveau livre La Clé des champs vient de paraître. Elisa et moi nous proposons d’aller voir cet après-midi l’exposition des insectes au Muséum. Je ne me rappelle pas si nous en avions parlé.
St-Cirq a été très beau jusqu’au bout. Dommage seulement que tu n’y sois jamais.
Transmets, je te prie, nos pensées à Jacqueline et à Huguette . À bientôt, n’est-ce pas, mon Aube .
Je t’embrasse comme MA petite.
André
André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 83-84
Date de création | 10/09/1953 |
Provenance | Paris |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_80 |
Crédit | © Aube Breton, Gallimard 2009 |
Référence | 19004950 |
Mots-clés | art brut ou naïf, entomologie, lettre |
Série | [Correspondance] Lettres à Aube |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000122 |
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Ce texte manuscrit, qui sera repris dans Le Surréalisme et la peinture en 1965, paraît pendant l'hiver 1948-1949 dans Les Cahiers de la Pléiade n° 6.
Quatre images, une notice descriptive, une bibliographie.
[Manuscrits d'AB] Le Surréalisme et la peinture, [Manuscrits d'AB] Manuscrits divers
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Tapuscrit de 1948 avec quelques corrections autographes d'André Breton destiné à Jean Dubuffet.
Quatre images, une description, un dossier, un musée, un lien.
Recueil de textes critiques écrits par André Breton entre 1936 et 1952, publié en août 1953 aux éditions du Sagittaire.
Trois images, une description, un lien.
Recueil de textes d'André Breton, dont l'un co-écrit avec Léon Trotsky, accompagné de dessins de Joan Miró et publié en 1953 aux éditions du Sagittaire.
Trois images, une description à compléter, un lien.
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Recueil de textes d'André Breton, dont l'un co-écrit avec Léon Trotsky, accompagné de dessins de Joan Miró et publié en 1953 aux éditions du Sagittaire.
Deux images, une exposition, une bibliographie.
Auteur André BretonPersonne citée Yves ElléouëtDestinataire Aube Breton-ElléouëtTexte de Elisa Claro Breton
Carte postale d'André Breton à sa fille Aube, datée de Saint-Cirq-Lapopie le 8 octobre 1956.
St Ciq, 8 oct. 1956.
Petit chéri, il fait trop froid, surtout le matin, et je crois que nous allons rentrer par le train de jeudi soir (pour être à Paris vendredi matin). Veux-tu que nous nous retrouvions au Musset et que nous rentrions dîner rue Fontaine avec Yves naturellement ? En cas d’impossibilité, téléphone-nous vendredi vers midi.
Te rappelles-tu la chenille verte que Liliane avait prélevée sur l’épaule de son père et qu’on avait mise dans la cage ? Elle a donné hier matin un papillon de nuit dont la tête et le corselet formaient un vrai grain de mimosa. Les ailes lilas. Je ne la trouve pas sur les livres. On l’a mis en liberté vers sept heures du soir mais il a attendu pour partir que la nuit soit complètement tombée.
Enfin ce matin le numéro de la revue !
Tendresses,
André
Baisers, Elisa
André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 107
Date de création | 08/10/1956 |
Date du cachet de la Poste | sd |
Notes bibliographiques | carte postale en noir et blanc |
Provenance | Saint-Cirq-Lapopie, Lot |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_194 |
Crédit | © Aube Breton, Gallimard 2009 |
Référence | 19005014 |
Mots-clés | correspondance, entomologie, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Correspondance, Lettres d'André Breton |
Série | [Correspondance] Lettres à Aube |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000089 |
Auteur André BretonPersonnes citées Elisa Claro Breton, Nora Mitrani, Jean Schuster, Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, Louis Poirier, dit Julien GracqDestinataires Aube Breton-Elléouët, Yves Elléouët
Lettre d'André Breton à sa fille Aube et à son mari Yves Elléouët, le 12 août 1958.
St-Cirq, le 12 août 1958
Petits enfants chéris,
Je voudrais sauter ces deux jours pour que vous soyez plus vite dans le train mais je sais qu’ils seront beaux aussi comme, quand on est petit, les derniers jours de classe.
Vos deux lettres, quoique postées à des heures différentes, s’étaient rejointes ce matin dans la main du facteur, comme il se devait.
Il ne fait pas trop beau depuis deux jours et je suis un peu inquiet pour le ciel que vous allez trouver en Bretagne mais je me dis aussi que la lumière, vous l’apporterez là-bas avec vous.
Les jours de Saint-Cirq n’ont pas d’histoire. Elisa s’amusera à raconter à Aube le tout menu des faits et gestes des uns et des autres. — Julien Gracq doit arriver à la fin de la semaine et Schuster , vers le même temps, me fera part de sa venue ou non.
On trouve, de-ci de-là, quelques belles agates et Nora elle-même (!) s’est un peu mise aux papillons. Tout compte fait, c’est à peu près ce que le village offre de mieux et d’unique comme distraction.
J’ai passé plusieurs soirées à lire à haute voix (pour Elisa et Nora l’Axël de Villiers . C’est extrêmement beau et je voudrais bien avoir votre sentiment là-dessus. Pourquoi ne l’emporteriez[-vous] pas en Bretagne, d’où une telle œuvre provient si purement ?
Mon petit chéri, désolé mais je ne puis envisager de t’expédier en temps utile ta malle de linge. Il serait extrêmement onéreux de l’expédier en « bagage non accompagné » (en raison de son poids) et je n’aurais pu envisager de l’acheminer que par le camionneur de Cahors (les frais étant calculés non plus ainsi au poids mais au mètre cube). Malheureusement, la maison est fermée pour « congés ». J’espère que ce linge ne vous manquera pas trop. Tu me diras ensuite que faire.
Ne manquez pas de me donner des nouvelles et votre adresse dès l’arrivée.
Je vous embrasse.
André
André Breton (Jean-Michel Goutier éd.), Lettres à Aube, Paris, Gallimard, coll. Blanche, 2009, p. 118-119
Date de création | 12/08/1958 |
Date du cachet de la Poste | 12/08/1958 |
Adresse de destination | |
Notes bibliographiques | 2 pages in-8° |
Lieu d'origine | |
Bibliothèque | Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Paris : Ms Ms 41363_135 |
Nombre de pages | 2 |
Crédit | © Aube Breton, Gallimard 2009 |
Référence | 19004977 |
Mots-clés | entomologie, lettre, minéraux, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Correspondance, Lettres d'André Breton |
Série | [Correspondance] Lettres à Aube |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600101000146 |
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Auguste de Villiers de L'Isle-Adam
Drame inachevé de Villiers de L'Isle-Adam, édité par Pierre Mariel en 1960 aux éditions de la Colombe, à Paris.
Deux images, une notice descriptive, des liens.
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Auguste de Villiers de L'Isle-Adam
Drame inachevé publié en 1890 par la maison Quantin à Paris.
Six images, une notice descriptive, un feuilletoir, des liens.
Suite de trois boîtes contenant des papillons
A - Cyrestix thyodamas N. India (les ailes de ce papillon ressemblent à une pierre nommée paesine en Italie).
B - Crenidomimas Concordia East Africa
C - Semioptila papilionaria E. Africa.
On y joint une planche lithographique du Dictionnaire. [catalogue de la vente, 2003]
Labels alternatifs | Collection de papillons |
Langues | français |
Notes | 7,2 x 10 cm (2 7/8 x 4 in.) |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Référence | 15386000 |
Vente Breton 2003 | Lot 3132 |
Mots-clés | entomologie |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100697790 |
Boîte de quarante-quatre coléoptères provenant sans doute du Lot.
Boîte en carton et couvercle en plastique contenant 44 coléoptères. Moyenne : 1,5 x 1 cm. Localisation: sur le bureau. [Céline Breton, 2014]
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
L'application "Merveilles de l'Atelier" vous montre les objets et le bureau d'André Breton en 3D.
Date de création | sd |
Langues | français |
Notes | Carton, coton, plastique |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | BRT MOA166 (17) 2 (ancienne cote : 20029) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003, dépôt au Centre Pompidou, 2015 |
Dimensions | 1,10 x 14,90 x 4,30 cm |
Poids | 24,00 grammes |
Mots-clés | bureau, entomologie, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Exposition | André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100421310 |
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Boîte de onze coléoptères dont un seul est noir.
Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, une exposition, un musée.
Seize espèces de cigales présentées sur épingles dans une boîte d'entomologie située sur le mur de l'atelier d'André Breton.
Les espèces de cigales ont été classées avec soin. Sous chaque insecte, une étiquette tapée à la machine indique :
Platypleura, sp? (7 specimens), Zaminara tympaneum (1 specimen), Tyrup Anoterpes Gigas (1 specimen), Cicadae exotique (4 specimens), Cryptotympana (2 specimens dont un Javana); l'une des étiquettes est illisible. Il ne s'agit pas de cigales communes en France.
Dans L'Amour fou, Breton évoque une « feuille [...] tel un grand as de pique sans base découpé dans l'aile des cigales. [....] Elle est belle et confondante comme la subjectivité humaine, telle qu'elle ressort plus ou moins hagarde des révolutions humaines. Elle est non moins belle, non moins inextirpable que cette volonté désespérée d’aujourdhui, qui peut être qualifiée de surréaliste aussi bien dans le domaine des sciences particulières que dans le domaine de la poésie et des arts, d’opérer à chaque instant la synthèse du rationnel et du réel, sans crainte de faire entrer dans le mot ”réel” tout ce qu’il peut contenir d’irrationnel jusqu’à nouvel ordre. » (André Breton, L'Amour fou, Pléiade II, p. 740-743) [site André Breton, 2015]
Date de création | sd (avant 1939) |
Langues | français |
Notes | Boite, insectes |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-3(237) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, dation André Breton, 2003 |
Dimensions | 25,80 x 39,00 x 6,00 cm |
Crédit | Georges Meguerditchian/Centre Pompidou, MNAM-CC |
Référence | Dation_237 |
Mots-clés | entomologie, matériaux organiques, mur |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100145140 |
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Quatre portraits photographiques d'André Breton rue Fontaine réalisés par Lo Kay vers 1939.
Quatre images, une notice descriptive à compléter.
Collection d'insectes chassés et conservés par André Breton dans la forêt de la Grésigne, dans le Tarn.
Boîte rectangulaire en bois blanc, couverte d'un verre transparent, contenant diverses espèces de coléoptères collectées en forêt de la Grésigne regroupées de manière à former des zones colorées ou dispersées de façon à couvrir l'espace défini par des feuilles de papier beige découpées en forme de nuages avec, au centre, un fragment de carte routière figurant les environs de Montauban. [Musée de Cahors Henri-Martin, 2014]
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
- Montauban, musée Ingres, Rencontres d'art 2016, Esprit de famille, 14 avril - 12 juin 2016
- Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre André Breton initiateur découvreur, Paris, Éditions de l'Amateur, 2014, p. 115
- Paul Duchein (dir.), Rencontres d'art 2016, Esprit de famille, Montauban, musée Ingres, p.65
Date de création | sd [circa 1950] |
Langues | français |
Notes | Bois blanc, verre, papier beige, carte routière, insectes 27 x 39 x 6 cm |
Provenance | Collecte in situ |
Lieu d'origine | |
Dimensions | 27,00 x 39,00 x 6,00 cm |
Crédit | photo Nelly Blaya, © MCHM |
Mots-clés | assemblage ou collage, entomologie, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Exposition | André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100829460 |
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Lettre d'André Breton à sa fille Aube, le 3 septembre 1952.
Trois images, une notice descriptive, une transcription, une bibliographie, une bibliothèque, des liens.
Artiste Yves Elléouët, Charles Estienne, Adrien Dax, Marie Cerminova, dite Toyen
Boîte d'élevage de chenilles en bois naturel et grillage comportant 4 panneaux peints par Dax, Elléouët, Estienne et Toyen.
Boîte d'élevage de chenilles achetée chez Deyrolle, rue du Bac.
« Ne trouvez-vous pas inadmissible que l'homme se soucie aussi peu du papillon ? Est-ce que la description d'une plante devrait pouvoir se passer de celle de la chenille ou de la larve qui vit d'elle plus ou moins électivement ? Cette affinité qu'elle présente avec tel organisme animal n'est-elle pas aussi significative que son type d'inflorescence par exemple ? Mais la manie de classification tend à l'emporter sur tout véritable mode de connaissance. Je crains que la philosophie de la nature n'ait pas fait un pas depuis Hegel... »
André Breton, août 1941, View, New York. (Entretiens, Gallimard, 1952, p. 227)
Langues | français |
Notes | H. : 27,5 cm., P. : 25 cm., L : 37 cm. (H. : 10 7/8 x L. : 14 5/8 x 9 7/8 in.), sd |
Crédit | © ADAGP, Paris, 2005. |
Vente Breton 2003 | Lot 4003 |
Mots-clés | assemblage ou collage, entomologie, sculpture |
Catégories | Beaux-Arts, Sculptures et Boîtes |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100705310 |
Photographie prise vers 1952, à la fenêtre.
Une image, une notice descriptive à compléter.
Boîte de papillons, insectes, oiseaux, reptiles et amphibiens naturalisés, placée sous le globe des oiseaux, le long du mur de l'atelier d'André Breton.
Bois, papillons, scarabées, criquets, mygale, oiseaux, serpent et amphibiens naturalisés épinglés dans une boîte (fond et couvercle; rangées de trois tiroirs à deux caissons; loquets et poignées des côtés en fer forgé).
28 x 44,5 x 9,5 cm
Date de création | XXe siècle |
Langues | français |
Notes | Bois, papillons, oiseaux, scarabées, criquets, mygale, serpent, amphibiens |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, Paris : AM 2003-3(231) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, dation André Breton, 2003 |
Crédit | Georges Meguerditchian/Centre Pompidou, MNAM-CCI |
Référence | Dation_231 |
Mots-clés | entomologie, matériaux organiques, mur |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100460000 |
Boîte de onze coléoptères dont un seul est noir.
Boîte en plastique contenant onze coléoptères sur du coton : dix vert mordoré, un noir.
Moyenne : 3 à 3,5 cm de longueur. Localisation : sur le bureau. [Céline Breton, 2014]
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
- Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre André Breton initiateur découvreur, Paris, Éditions de l'Amateur, 2014, rep. p. 63
L'application "Merveilles de l'Atelier" vous montre les objets et le bureau d'André Breton en 3D.
Labels alternatifs | Boîte de 11 coléoptères |
Date de création | sd [circa 1950] |
Langues | français |
Notes | Carton, coton, plastique |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | à venir |
Bibliothèque | BRT MOA166 (17) 1 (ancienne cote : 20029x3) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003, dépôt au Centre Pompidou, 2015 |
Dimensions | 12,70 x 2,20 x 10,50 cm |
Poids | 18,00 grammes |
Crédit | photo Alban Couturier, © MCHM/AAAB |
Mots-clés | bureau, entomologie, Saint-Cirq-Lapopie |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Exposition | André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100196050 |
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Boîte de quarante-quatre coléoptères provenant sans doute du Lot.
Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, une exposition, un musée.
Boîte d'entomologie contenant vingt fulgores
Collection de vingt fulgores, épinglés mais non étiquetés, dans une boîte vitrée.
Bibliographie : Paris, Musée national d'Art moderne / Centre Georges-Pompidou, André Breton, La Beauté convulsive, 1991, illustré p. 73 (photo montrant André Breton assis dans son atelier, vers 1939, sur le mur on aperçoit - parmi d'autres - l'emboîtage ici présenté).
Labels alternatifs | Papillons de nuit |
Langues | français |
Notes | 26 x 39 cm (10 1/4 x 15 3/8 in.) |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Musée national d'Art moderne, Centre Pompidou, dation André Breton, 2003 |
Vente Breton 2003 | Lot 3133 |
Mots-clés | entomologie, matériaux organiques, mur, objet usuel |
Catégories | Insectes et autres animaux, Objets naturels et trouvailles |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100267480 |
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Quatre portraits photographiques d'André Breton rue Fontaine réalisés par Lo Kay vers 1939.
Quatre images, une notice descriptive à compléter.
bonjour ce ne sont pas des papillons de nuit mais des Fulgores (ordre des hémiptères) cdlt
05/04/2012
Merci à Sylvie Delmas pour ce commentaire. Oui, ce sont bien des Fulgores, dont on peut avoir quelques images sur cette page : http://aramel.free.fr/INSECTES10-8bis.shtml
15/04/2012
Auteur André BretonPersonnes citées Elisa Claro Breton, Jean Brière, René Bélance, Gérard de Catalogne, Guy Clérié, Pierre Descaves, Desportes, Fitt-Duval, Félix Gaillard, Eugenio Fernandez Granell, Hector Hyppolite, Madeleine Jugie, Wifredo Lam, Paul Laraque, Marcel Lecomte, Pierre Mabille, Louis Maximilien, Marcelle-J. Michel, Milon de Peillon, Benoîte Monnier, Hogar Nicolas, Philomé Obin, Urbain Riminy, Edris Saint-Armand, Henri Seyrig, Philippe Thoby-Marcelin, André Breton, Gilbert ou Georges Gratiant, C. Bazille, Victor Hugo, Élie Lescot, Clément Magloire, dit Magloire-Saint-Aude, Trine
Cahier élaboré par André Breton de 58 pages de documents et de coupures de presse datés de Port-au-Prince et de Fort-de-France, 1945-1946.
Dossier de presse (des plus abondants) et souvenirs officiels : signée de Henri Seyrig, la lettre de mission de « M. et Mme André Breton » en Haïti atteste le caractère officiel d'un voyage qui est aussi une occasion de revoir Pierre Mabille, en poste comme attaché culturel à Port-au-Prince depuis le mois de juin 1945. Il est d'ailleurs probable que l'ami de Breton soit à l'origine de cette invitation, avec le professeur Laugier, connu avant-guerre, retrouvé à New York, et qui dirige alors les Relations culturelles au ministère des Affaires étrangères. Breton est chargé de « donner des conférences et établir des relations avec les milieux intellectuels ». [site Atelier André Breton, 2005]
Cahier de documents et de coupures de presses, Port au Prince et Fort de France, 1945 - 1946.
- Dossier de documents et de coupures de presse titrés par Breton dans un cahier in-4° relatif aux visites d'André Breton à Port-au-Prince et Fort-de-France (58 pages).
Sont contrecollés avec les coupures de presse et les cartons d'invitation :
- le catalogue d'exposition de Wifredo Lam à Port-au-Prince de janvier à février 1946 comportant un texte de Breton, une photographie originale représentant Breton et Granell (6,8 x 6 cm).
- 2 photographies originales d'un banquet représentant Magloire-Saint-Aude à coté de Breton.
- Une photographie originale représentant André Breton fumant la pipe (17 x 12 cm)
- 3 photographies originales représentant Pierre Mabille et André Breton (9 x 14 cm).
- Une photographie originale d'un mur sur lequel est contrecollée l'affiche de la conférence de Breton (18 x 12, 5 cm).
- L'affiche originale de la conférence de Breton à Fort-de-France (46 x 60 cm).
- 4 photographies originales du gouffre d'Absalon, sur 3 des photographies figurent André Breton (13 x 8 cm).
- Copie d'une lettre du président de la République dominicaine Raphaël L. Trugillo au président d'Haïti Élie Lescot (in-folio imprimé recto verso).
- 4 cartes postales d'Haïti.
- 6 cartes postales d'Haïti (Port-au Prince).
- Un exemplaire de l'édition spéciale du journal La Ruche de Port au Prince du mardi 1er janvier 1946, rendant hommage d'André Breton et à son discours au club Savoy [catalogue de la vente, 2003 et site André Breton, 2014, pour les dates]
On trouve, dans ce cahier de 100 pages dont 58 sont ici reproduites, outre deux numéros de La Ruche, journal d'opposition dont le numéro spécial de janvier 1946 fut interdit, on trouve des coupures de presse d'Haïti Journal, L'Information, Le Soir (journal droitier), Le Nouvelliste, La Phalange, La Nacion, Minoria, La Opinion, une correspondance du Figaro. [site André Breton, 2014]
Sont joints non contrecollés dans le cahier :
- Une lettre tapuscrite d'ordre de mission de l'Ambassade de France pour Monsieur et Madame André Breton, chargé de mission (2 pages in-4°).
- Une lettre autographe d'André Breton de New York, datée du 3 avril 1946 (1/2 page in-4°) : « Il restait que je m'étais trouvé pris dans les remous de la crise haïtienne et j'avais eu beau me réclamer aussitôt de la belle sentence de Toussaint l'Ouverture : "Je suis incapable de servir d'instrument et de jouet aux hommes", d'aucuns n'avaient montré aucun scrupule à user de moi contre mon gré. Tout cela serait moins compréhensible venant d'un autre lieu qu'Haïti où tout ce qui arrive au jour est fallacieux ; à la transparence des bulles à la surface d'un étang. Le véritable ressort d'un pays est dans le tambour vaudou, qui mêle le sentiment d'une détresse sans limite d'une espérance forcenée. » [catalogue de la vente, 2003]
Date de création | janvier - février 1946 |
Langues | français |
Notes | Impr - cahier de photos, de cartes postales, de lettres et de coupures de presses |
Lieu d'origine | |
Vente Breton 2003 | Lot 2260 |
Mots-clés | assemblage ou collage, discours, entomologie, journal, lettre, peinture, photographie, politique, poésie, surréalisme |
Série | [Albums] Albums de coupures et collages (Scrapbooks), [Manuscrits d'AB] Haïti |
Exposition | Série de conférences en Haïti |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100917970 |
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Manuscrit d'un discours donné le 7 décembre 1945 au banquet du club Savoy dont le texte sera publié dans le journal La Ruche le 14.
Trois images, une notice descriptive, une bibliographie, une collection.
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Manuscrit d'un entretien d'André Breton avec René Bélance qui sera publié dans Haïti-Journal daté des 12 et 13 décembre 1945.
Quatre images, une notice descriptive, une bibliographie, une collection.
[Manuscrits d'AB] Entretiens 1913-1952, [Manuscrits d'AB] Haïti
Loupe avec manche en bois noir et bague métallique.
Ce modèle de loupe est reproduit en page 28 du livre Beautés du monde invisible qui met en valeur l'évolution des outils (de la loupe au microscope) dans l'observation de la nature, que ce soit les insectes, les minéraux ou les végétaux.
Modèle américain, inscriptions « ATCO » « États-Unis », dont le verre est cerné d'une bande métallique de 1,8 cm de largeur. Manche en bois de 9,4 cm de longeur. Localisation : sur le bureau. [Céline Breton, Laurent Guillaut 2014]
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
- Collectif, Beautés du monde invisible, Paris, Larousse, 1960, rep. p. 28.
Date de création | sd |
Langues | français |
Notes | Verre, bois, métal |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | BRT MOA 166 (33) (ancienne cote : 20026) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003, dépôt au Centre Pompidou, 2015 |
Dimensions | 23,50 x 11,60 x 1,80 cm |
Poids | 279,00 grammes |
Mots-clés | bureau, entomologie, minéraux |
Catégories | Objets usuels |
Exposition | André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100770190 |
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Loupe sur pied et verre de loupe non monté.
Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, une exposition, un musée.
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Pierre paesine d'Italie glissée dans le livre Beauté du monde invisible.
Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, une exposition, un musée..
Loupe sur pied et verre de loupe non monté.
Grande loupe à verre convexe bleuté et monté sur un pied en fonte, accompagnée d'un verre de loupe non monté, incolore et bombé sur les deux faces. [Céline Breton, 2014]
- Cahors, Musée de Cahors Henri-Martin, La Maison de verre, André Breton, initiateur découvreur, 20 septembre - 29 décembre 2014
Date de création | sd |
Langues | français |
Notes | Verre, fonte et anneau de fixation en laiton.
Diamètre du verre : 1,5 x 9,7 cm. Poids du verre : 143 gr. |
Provenance | sl |
Lieu d'origine | |
Musée | BRT MOA 166 (32) 1-2 (ancienne cote : BRT 5329 - 2/2) |
Modalité d'entrée dans les collections publiques | Don Aube et Oona Elléouët à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, Paris, 2003, dépôt au Centre Pompidou, 2015 |
Dimensions | 32,70 x 11,00 x 16,00 cm |
Poids | 2 000,00 grammes |
Mots-clés | bureau, entomologie, minéraux |
Catégories | Objets usuels |
Exposition | André Breton, La Maison de Verre |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100500650 |
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Loupe avec manche en bois noir et bague métallique.
Pas d'image, une notice descriptive, une bibliothèque, une exposition, une bibliographie, un musée.
« Et d'ailleurs la signification propre d'une œuvre n'est-elle pas, non celle qu'on croit lui donner, mais celle qu'elle est susceptible de prendre par rapport à ce qui l'entoure 1 ? »
Un os de baleine gravé, une boîte de cigales momifiées, une amulette égyptienne, un masque Tatanua, un oursin fossilisé, une peinture de Joan Miró, une poupée maya, les pierres du lit d'une rivière, un tableau de Francis Picabia, un masque iroquois, une boîte de papillons… L'ensemble, composé en fonction d'un étrange caprice, d'un ordre paradoxal, qui tresse les souvenirs personnels et le respect qui est dû aux puissances occultes, aux lois du magnétisme, aux surprises du hasard. Le « mur » d'André Breton, comme un défi lancé au musée d'art moderne, comme le cœur, encore chaud, d'un réacteur à très haute énergie.
I. Un autoportrait
Le « mur » d’André Breton, tel que nous le connaissons, est une construction postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Aucun document n’en évoque la trace dans l’appartement où le poète avait emménagé le 1er janvier, au quatrième étage de l’immeuble du 42 de la rue Fontaine, dans le neuvième arrondissement de Paris. Ses premières photographies datent de 1960. Elles illustrent le récit d’une visite que fait Alain Jouffroy de l’appartement de Breton 2. Ces photos, réalisées par Sabine Weiss, ont été prises dans l’appartement du troisième étage qu’habite Breton, dans le même immeuble, après 1949. Un déménagement que justifie la nécessité à laquelle doit faire face Breton de disposer d’une chambre supplémentaire pour accueillir sa fille Aube, de retour des États-Unis.
Ces premières photographies du « mur » témoignent de sa plasticité. On le voit dépourvu des boucliers de Papouasie et de Nouvelle-Guinée. Le tableau de Picabia (Le Double Monde, 1929) apparaît à la droite de la Tête (1927) de Miró.
La datation de certains objets qui entrent dans la composition du « mur » confirme que sa forme actuelle date, au mieux, du milieu des années 1950. L’œuvre de Jean Degottex (Pollen noir) qui le couronne, celle de René Duvillier (Fleur d’écume) ont été peintes en 1955. Une pierre (Souvenir du paradis terrestre) est datée, par Breton lui-même, de 1953.
Les objets qui composent le « mur » cartographient les voyages accomplis par Breton. Jacqueline Lamba se souvient qu’en 1938, au terme d’un séjour au Mexique, ses bagages étaient lourds des masques, poteries, cadres décorés, poupées, sifflets, ex-voto, crânes en sucre, boîtes en bois, et autres objets de l’art populaire mexicain, acquis par André Breton. Aux États-Unis, pendant la guerre, un autre de ses compagnons de voyage, Claude Lévi-Strauss, se souvient qu’il fréquentait avec lui le magasin d’antiquités de Julius Carlebach, spécialiste des objets d’art primitif, des poupées katchinas, des masques esquimaux, des sculptures de la côte nord du Pacifique 3.
Le « mur » résume l’histoire du surréalisme. Les trois peintures qui le couronnent rappellent les trois phases esthétiques du mouvement. Le Double Monde de Picabia (1919) en rappelle la « préhistoire » dadaïste. Miró, qualifié par Breton en 1925 de « plus surréaliste de nous tous 4 », témoigne de son épanouissement. Le Pollen noir de Degottex (1955) la réinterprétation de l’automatisme par la peinture surréaliste d’après-guerre.
Les familiers du surréalisme et de ses icônes ne manqueront pas de rechercher la femme qui se cache dans cette forêt de symboles et d’objets. En son centre géométrique, ils découvriront sans peine une photographie d’Elisa, la dernière des compagnes de Breton.
Les chercheurs en généalogie se plairont, eux, à rapprocher les descriptions de l’atelier de Breton avec celles qu’il a lui-même données de l’antre de Guillaume Apollinaire. « On s’y faufile entre des rayons de livres, des rangées de fétiches africains et océaniens, des tableaux de l’espèce alors la plus révolutionnaire…, comme autant de voiles cinglantes vers les plus aventureux horizons de l’esprit 5. »
Comme en écho à ces lignes, James Lord décrit l’atelier d’André Breton : « Je me suis rarement trouvé dans un lieu aussi extraordinaire. La pièce est assez grande avec une haute baie vitrée à une extrémité. Elle est littéralement bourrée d’une profusion étonnante d’objets hétéroclites, de tableaux, sculptures, montages, etc. Je n’ai jamais vu tant de choses entassées dans un espace aussi limité. Et cependant cela compose étrangement un tout, ce qui est bien le plus surprenant 6. »
II. Une construction-manifeste
Dans le troisième numéro de La Révolution surréaliste 7, Pierre Naville affirmait que ne saurait exister de peinture surréaliste. Tout en elle s’oppose aux valeurs révolutionnaires et collectives du mouvement. La peinture est condamnée à pérenniser le fantasme du génie, celui d’une création égoïste. Sa nature matérielle la condamne à un usage privé, la prédispose à en faire l’objet fétichisé de toutes les spéculations. André Breton a aussitôt tenu à tempérer la virulence des anathèmes de Naville. Pour en réfuter les arguments, il a presque aussitôt entrepris la rédaction de son Surréalisme et la peinture. Au-delà de leur cible désignée (la peinture), les attaques de Naville exprimaient une suspicion durable du surréalisme à l’endroit d’une conception occidentale et moderne de l’œuvre d’art, que la peinture avait finie par incarner. Les appels répétés à un art collectif, le modèle allégué de l’art extra-européen pérennisent la suspicion initiée par Naville. Son écho est encore audible dans le « mur » de Breton. Elle en fait un objet subversif, le contrepoint critique des valeurs en cours dans nos musées. Breton a résumé, sous le terme complexe et hautement ambigu, de « magique », son projet critique et programmatique, visant à redéfinir l’œuvre d’art. L’usage récurrent qu’en fait Breton après-guerre lui a valu nombre de procès en sorcellerie, a fait peser sur lui un soupçon tenace d’obscurantisme.
Ces procès d’intention négligeaient que, pour Breton lui-même, l’Art magique était hautement problématique. Plusieurs années s’écoulent entre ses premières ébauches et la publication définitive de l’ouvrage (qu’il rédige conjointement avec Gérard Legrand). Une période durant laquelle il se débat avec une « magie » qu’il veut utiliser pour sa valeur critique, sa vertu d’opposition dialectique à un rationalisme qu’il juge étouffant, mais dont il tient à dissiper les effluves de superstition. Une anecdote éclaire l’attitude de Breton face à cette « magie ». En 1934, il soumet à Roger Caillois et à Jacques Lacan le cas de « haricots sauteurs » mexicains. Les fèves s’agitent sur la table, s’animent de mouvements désordonnés. Les réactions qu’inspire leur spectacle définissent des positions tranchées.
Tenant d’une ligne « scientifique », Caillois préconise une autopsie des haricots. Breton, qui déclare préférer jouir du mystère plutôt que de le dissiper en en recherchant la cause, s’oppose résolument à cette dissection. Caillois finit par reprocher à Breton d’opter « décidément » pour le « parti de l’intuition, de la poésie, de l’art, – et de leurs privilèges 8 ». Cette opposition de points de vue conduit à une rupture irrémédiable entre les deux hommes.
Fallait-il en arriver là ? Les difficultés rencontrées par Breton lors de la rédaction de son Art magique plaide en faveur de la subtilité de son approche du problème considéré. La « magie » n’a pour lui qu’une « valeur d’usage ». Elle est un outil polémique aux multiples facettes. Une œuvre n’acquiert de dimension « magique » dès lors que son sens prime, excède, s’oppose, à sa finalité « formelle », à son accomplissement dans le registre du « beau ». L’œuvre « magique » n’est ni spécialement « belle », ni non plus spécialement « vraie ». Évoquant les objets et les œuvres qu’il rapproche dans son ouvrage, Breton précise : « Envisagées sous l’angle du beau, les œuvres dont il s’agit présentent, bien entendu, des mérites très variables 9. » Là où le musée s’attache aux œuvres « uniques », valorise leur authenticité, Breton n’hésite pas à incorporer dans son « mur » des babioles pour touristes 10.
Le musée célèbre le culte de l’individu, il valorise le génie solitaire, l’aventure téméraire d’avant-gardes qui n’ont pas craint de remettre en cause les valeurs communes. L’art « magique » affirme les mérites d’une action, d’une poésie collective. Si le terme n’était pas sujet à tant de malentendus (y compris pour le surréalisme lui-même), « religieux » remplacerait avantageusement « magique » pour qualifier l’art promu par André Breton. Le projet moderne se confond avec un processus laïque, avec un formalisme qui conduit à l’autonomie de l’art. « L’art magique », au contraire, fait de l’œuvre un pont entre les différents degrés d’un cosmos unifié. Déclarant que « nous sommes en relation avec toutes les parties de l’univers », Novalis – que cite André Breton – définit le rôle de l’art, chargé de relier les choses entre elles pour affirmer la continuité du monde. Breton, à l’intérieur de son « mur », rêvé comme un microcosme, tisse une toile de sens et d’accords complexes. Traquer les œuvres, les objets capables de relier réel et imaginaire, est le but d’une collecte qui conduit Breton à ramasser les cailloux du lit du Lot pour en faire un « Souvenir du paradis terrestre ».
« Religieuse », l’œuvre magique l’est aussi en ce qu’elle puise à un fond de valeurs universelles. Une source à laquelle puise le « naïf » comme le « fou », le sorcier ou le shaman.
Au sein du musée, ce temple de la culture, le « mur » exalte les vertus de l’ignorance et de la déraison. Un tableau du Douanier Rousseau (Nature morte aux cerises, vers 1907) est, symptomatiquement, placé au centre exact de sa composition. Dans L’Art magique, Breton loue « la "simplicité" de Rousseau [le Douanier], qui le défendait contre les prohibitions sur lesquelles nous sommes communément appelés à nous modeler, l’avait rendu à cet état primitif de "fils du soleil" que Rimbaud et Lautréamont n’avaient pu espérer retrouver qu’au prix de la révolte intégrale et que Gauguin – plus naïvement peut-être – était allé quêter auprès des Polynésiens.11 »
Le « naïf », le « fou », ou le shaman rapportent, de leur plongée dans un fond « commun à tous les hommes 12 », une matière poétique qu’ils offrent en partage à leur communauté sous la forme d’une mythologie. André Breton fait de cette quête mythique l’objectif principal du surréalisme d’après-guerre. Après celle de New York (First Papers of Surrealism, 1942), l’exposition qu’il organise à Paris en 1947, à la galerie Maeght, s’articule autour d’une salle ornée de douze « autels » consacrés à « un être, une catégorie d’êtres ou un objet susceptible d’être doué de vie mythique ».
Parmi les objets collectionnés par Breton, ceux originaires d’Océanie rassemblent au plus haut point les qualités propres à un art « magique » : celles d’une création sans contrainte, d’un art « collectif » et mythique. Promu « …un des grands éclusiers de notre cœur 13 », l’art d’Océanie est, par excellence, celui du « merveilleux, avec tout ce qu’il suppose de surprise, de faste et de vue fulgurante sur autre chose que ce que nous pouvons connaître, [qui] n’a jamais, dans l’art plastique, connu les triomphes qu’il marque avec de tels objets 14 ». Leur nombre au sein du mur (soixante-dix-neuf) témoigne de leur prééminence au sein du panthéon poétique surréaliste.
Il faut voir dans la présence majoritaire d’œuvres « primitives », océaniennes, amérindiennes et africaines dans le « mur », le signe d’une remise en cause radicale des valeurs, non seulement esthétiques, mais également culturelles – au sens large – de l’Occident moderne. Les caricatures dans lesquelles certains ont trop souvent voulu enfermer Breton négligent la dimension rhétorique, dialectique de ses modèles poétiques ou politiques. Les excès, les aveuglements auxquels il a pu céder, avec plus ou moins de complaisance, étaient, somme toute, proportionnés à ceux des forces qu’il entendait combattre.
Si le « mur », par sa forme et son contenu, apparaît si farouchement opposé aux valeurs fondatrices de la culture d’Occident, c’est que, rarement autant que dans la France d’après-guerre où Breton lui donne forme, les puissances de l’impérialisme culturel, celles de l’abêtissement des masses par une culture frelatée et consumériste, n’étaient apparues aussi menaçantes.
« Le développement de la civilisation et le progrès incessant des techniques n’ont pu totalement extirper de l’âme humaine l’espoir de résoudre l’énigme du monde et de détourner à son profit les forces qui le gouvernent. 15 » Dans les décennies à venir, l’historicisation du « mur » d’André Breton rappellera qu’il fut contemporain des guerres coloniales, de l’invention de la télévision et du supermarché.
III. Le Mur comme un champ magnétique
Signe ascendant, que rédige André Breton en 1947, résume sa conception de l’image. Le texte, à plusieurs reprises, exprime son aversion du mot donc, qualifié de « mot le plus haïssable ». Donc induit une conséquence, conduit à une conclusion, s’impose comme le lubrifiant le plus performant d’une démonstration. Donc remplit le vide qui, sur les cimaises d’un musée, sépare une œuvre de sa voisine, comble l’espace entre un objet et ceux qui l’environnent. Dans les salles du musée, chaque œuvre annonce celle qui la suit. Le donc qui les rend solidaires est tout de filiation, de généalogie (œuvres d’un même artiste, d’une même école stylistique, d’un même mouvement…). Œuvre après œuvre, le musée déroule le long ruban d’une Histoire, légitimée par sa « scientificité ». André Breton conteste une telle vision de l’art, qui tend à transformer les œuvres en jalons, en documents qui illustrent la marche d’un « progrès ». Le « mur » est le déni cinglant d’une telle conception de l’art. À la science, il oppose l’arbitraire poétique. Au cœur du temple du donc, il fait l’apologie du comme : « Le mot le plus exaltant dont nous disposons », déclare Breton dans Signe ascendant 16.
Le comme surréaliste défie son sens commun. Plutôt qu’un opérateur de comparaison, il souligne un écart, une dissemblance. Il est l’agent d’une polarisation des termes, des objets qu’il rapproche. Il magnétise l’espace que parcourt bientôt une gerbe d’étincelles, l’arc électrique d’une relation qui défie la raison.
Une gorge comme une armoire, des dents comme un troupeau de brebis. (Note : exemples tirés des citations utilisées par Breton pour illustrer son esthétique du comme. « Ta gorge triomphante est une belle armoire » de Charles Baudelaire ; « Tes dents sont comme un troupeau de brebis remontant du lavoir », Cantique des cantiques.)
La première « étincelle » du comme date de 1913. Dans la livraison d’avril de sa revue Nord-Sud, Pierre Reverdy rend compte d’un échange qu’il vient d’avoir avec André Breton : « L’image est une création pure de l’esprit. Elle ne peut naître d’une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointaines et justes, plus l’image sera forte – plus elle aura de puissance émotive et de réalité poétique…17 »
Six ans plus tard, l’« étincelle » réapparaît sous la plume de Paul Valéry qui réagit à l’envoi par Breton de son Mont de piété : « Monsieur V […] est étonnamment content de votre volume, qui l’eût dit ? Devient-il fou comme ces jeunes gens de Littérature ? Mais figurez-vous qu’il se trouve très à l’aise et très ressemblant entre le pôle Mallarmé et le pôle Rimbaud de votre univers. Le fait des comparaisons. Il se voit l’homme qui ferme la chaîne des électricités, et tend le doigt tout chargé vers l’autre corps, avec attente des étincelles.18 »
André Breton reprend à son compte l’image de l’« étincelle » dans le texte qu’il rédige en 1921 pour l’exposition des collages de Max Ernst (présentés à la librairie parisienne du Sans pareil). Ces collages possèdent pour lui cette « faculté merveilleuse […] d’atteindre deux réalités distantes et de leur rapprochement de tirer une étincelle 19 ».
Ce scintillement devient l’identifiant des œuvres surréalistes. Les œuvres de Giorgio De Chirico sont parmi les premières à exploser en gerbe d’étincelles 20. Juxtaposant les formes emblématiques de la culture classique (arcades, bâtiments romains) et les symboles de la modernité (locomotives, gares…), ou faisant se télescoper des objets hétéroclites (le gant de caoutchouc et une copie de sculpture antique du Chant d’amour), ses peintures créent « certaines combinaisons imprévues pouvant réveiller en nous un sentiment inconnu de joie et de surprise 21 ». Les Chants magnétiques voudront ressembler, eux aussi, à des générateurs d’arcs électriques. Rédigé à deux mains (celles d’André Breton et de Philippe Soupault), le texte juxtapose des phrases incohérentes, croise les subjectivités ; ils défient les paratonnerres qu’érige la raison.
En 1965 encore, à l’occasion de l’exposition L’Écart absolu, Breton traque l’apparition d’une telle étincelle : « harmonie des tensions opposées…, comme celles de l’arc et de la lyre selon Héraclite. La poésie est à ce prix, quand l’esprit jette un pont entre les extrêmes par l’analogie.22 »
« Étincelle », « écart absolu » sont les seules lois auxquelles répond le « mur » d’André Breton. Le hasard de son ordre le dispute à une nécessité poétique qui ne peut être qu’arbitraire. Similitudes et dissemblances transforment le « mur » en un vaste champ magnétique.
Les os d’un géant, les fragments d’une momie, un chat à deux têtes, des pierres de Bezoard, un concombre de mer, une pierre, des vases, des gravures, un thermomètre, seize petits tableaux en miniature… composent le « cabinet » de curiosités de Pierre Borel (1620-1671), médecin de Castres. De semblables collections existent dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles, par « centaines, sinon par milliers 23 ». Elles témoignent de l’irruption de savoirs occultes dans la culture officielle, de l’avènement d’une « science curieuse », jusque-là contenus par l’autorité de la Théologie. Christophe Pomian rappelle que les « cabinets de curiosités » tiennent leur nom, moins de la nature des objets qu’ils referment que de la « science » qui en détermine et le contenu, et le sens. La « science curieuse » tisse, entre toutes choses, un réseau d’analogies, de correspondances, de similitudes permettant de passer du visible à l’invisible. Elle fait du cabinet de curiosités un monde en miniature, à l’intérieur duquel chaque objet est en relation avec les autres selon des affinités d’origine, de matière, de structure. L’essor du rationalisme devait condamner l’âge éphémère de la « curiosité ». Montaigne la voit « vicieuse partout 24 » Pour Pascal, « la curiosité n’est que vanité 25 ». Au nom de la « Méthode », celle d’une connaissance rationnelle, Descartes la combat. Dans sa Recherche de la vérité, il fait dialoguer l’adepte de la « curiosité » et celui de la science nouvelle. Épistémon incarne la première, il se passionne pour « les artifices des hommes, les spectres, les illusions et bref tous les effets merveilleux qui s’attribuent à la magie 26 ». Son interlocuteur Eudoxe représente la science moderne dans sa version cartésienne. Les arguments qu’ils échangent opposent la règle à l’arbitraire, l’ordinaire à l’étrange, la certitude au doute, la rationalité à la passion.
L’opposition entre science et « curiosité » annonce en bien des points le dialogue qu’instaure le « mur » de Breton avec le musée d’art moderne. Les similitudes que présente l’atelier de Breton avec les Kunst und Wunderkammer en exemplifient le contenu d’étrangeté, en soulignent les liens avec le doute (la non-connaissance revendiquée) et la passion.
On l’a vu, les pincettes avec lesquelles Breton manie la notion de « magie » montre à quel point son invocation des forces de l’irrationnel est toujours à considérer dans sa dimension rhétorique. Son « cabinet de curiosités » n’a rien du microcosme de Pierre Borel. Fils, à son corps défendant, de l’âge moderne, le « mur », l’atelier de Breton a dû renoncer à son rêve cosmologique, au profit de l’exploration d’une subjectivité, devenue le Graal de l’artiste moderne. Marcel Duchamp fait ici figure de pionnier. Sa Boîte-en-valise, son « musée portatif », annonce la moderne « curiosité de soi ». Son contenu hétéroclite (un urinoir miniature, une house de machine à écrire, des dessins, une fenêtre occultée de panneaux de cuir lustré…) signe le passage de la Wunderkammer du cosmologique au subjectif. Après Joseph Cornell, une nouvelle génération d’artistes compose, elle aussi, leurs musées égotistes. En voyage en Italie en 1952, Robert Rauschenberg assemble les Thirty Scatole Personali [Trente boîtes personnelles], remplies d’os d’animaux, d’insectes, de plumes, de pierres, de coquillages, de brindilles, de miroirs, de pièces d’horlogerie. L’ensemble forme un petit monde autobiographique. À la fin des années 1950, c’est George Brecht qui place, dans les casiers de son Cabinet (1959), une loupe, deux tasses en porcelaine, un yo-yo, une bouteille remplie d’un liquide rose, une cloche, un coquetier, une statue de la liberté miniature… Daniel Spoerri baptise ce nouveau type de « cabinet » ou de musée qui commence à proliférer. Il crée, en 1977, au Centre Pompidou son premier « Musée sentimental ». Il s’agit du musée « des reliques fétichistes d’art, une galerie où seront exposés des objets, témoins de l’histoire de l’art ». On y trouve, entre autres, des objets tels que « la pince à ongles de Brancusi, le violon d’Ingres, la robe d’Édith Piaf, ou encore le chapeau d’Aristide Bruant connu par la litho de Lautrec, le chapeau en papier journal que Severini portait pour peindre… 27 ». Le Musée sentimental, à l’instar de l’atelier de Breton, se veut une critique du musée moderne et de son prétendu scientisme : « Il n’ordonne pas les choses scientifiquement, mais il entrelace les récits qui s’y rapportent en une ronde d’images, de visions et de spéculations telles que le mythe, les contes et les légendes populaires nous les présentent. […] Ces caractères primitifs, ataviques, paraissent totalement inopportuns à la pensée scientifique. Mais les Musées sentimentaux de Daniel Spoerri – tout comme les Musées de l’obsession de Harald Szeemann – s’appuient sur de bonnes raisons pour démontrer, d’une part que la pensée moderne, scientifique et rationnelle, n’est de loin pas aussi exempte de fétichisme qu’elle le souhaiterait […] et d’autre part qu’il peut être tout aussi fonctionnel d’utiliser les objets comme des fétiches, des reliques ou des amulettes que de les aborder par le biais de la technique. 28 » L’antimusée des avant-gardes d’après-guerre est le temple – délibérément dérisoire – d’une subjectivité dont l’exaltation conduit au retournement des valeurs contestées du musée d’art moderne. Le Musée sentimental est contemporain de l’essor international des musées d’art moderne, contemporain d’une histoire de l’art moderne « darwinienne » – progressiste et formaliste – qui tend à s’ériger en dogme.
Ses objets « fétiches » combattent une fétichisation des œuvres complices de la spéculation financière dont elles sont l’objet. Le caprice, l’arbitraire de l’égoïsme contre la « technique », contre le modèle scientifique ; qui régit le musée moderne. Les Musées sentimentaux témoignent de l’actualité critique du « mur » d’André Breton.
© Didier Ottinger.
1. A. Breton, « La confession dédaigneuse », dans Les Pas perdus, Œuvres complètes (OC), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », tome 1, 1988, p. 198.
2. A. Jouffroy, « La collection d’André Breton », L’Œil, n° 10, octobre 1955, p. 32-39.
3. Mark Polizzotti, André Breton, Paris, Gallimard, 1999, p. 575.
4. A. Breton, Le Surréalisme et la peinture, Paris, Gallimard, 1965, p. 37.
5. A. Breton, Entretien radiophonique (1952) ; cité par R.-C. Giraud, « André Breton, collectionneur », Jardin des arts, n° 67, mai 1960, p. 33.
6. J. Lord, Notes inédites pour Giacometti ; cité par M. Polizzotti, op. cit., p. 705.
7. La Révolution surréaliste, n° 3, 15 avril 1925, p. 27.
8. R. Caillois, Lettre à André Breton, 27 décembre 1934, dans Approches de l’imaginaire, Paris, Gallimard, 1974, p. 35.
9. A. Breton, L’Art magique, Paris, Éditions Phébus, 1991, p. 63.
10. Cl. Lévi-Strauss, entretien avec M. Polizzotti : « Breton avait de l’instinct pour les objets qu’il aimait, et il me fit parfois apprécier des choses que je n’aurais pas vues ou appréciées en d’autres circonstances. Un jour nous sommes tombés sur un objet qui avait manifestement été fabriqué pour être vendu aux Blancs ; à mes yeux il n’avait aucune fonction culturelle et donc sans intérêt. Mais Breton s’arrêta net, émerveillé, et au bout d’un bon moment moi-même je compris qu’il n’en été pas moins beau. Breton n’était ni un puriste ni un spécialiste ; mais, à cause de cela, il voyait des choses que je ne voyais pas. » ; cité par M. Polizzotti, op. cit., p. 575.
11. A. Breton, L’Art magique, op. cit., p. 76.
12. A. Breton, « Flagrant délit », dans La Clef des champs, OC, tome III, 1999, p. 261.
13. A. Breton, « Océanie », dans La Clef des champs, OC, tome III, op. cit., p. 837.
14. Ibid., p. 838.
15. A. Breton, L’Art magique, op. cit., p. 61.
16. A. Breton, « Signe ascendant », dans La Clef des champs, OC, tome III, op. cit., p. 768.
17. Une origine de l’« étincelle » sur laquelle reviendra Breton dans le Manifeste du surréalisme, lorsqu’il précisera que « la valeur de l’image dépend de la beauté de l’étincelle obtenue », OC, tome I, op. cit., p. 337-338.
18. Commentaire de Paul Valéry (26 juillet 1919) ; cité dans A. Breton, « Notes et variantes », OC, tome I, op. cit., p. 1093.
19. A. Breton, « Max Ernst », dans Les Pas perdus, OC, tome I, op. cit., p. 245-246.
20. La découverte par Breton des œuvres de Giorgio De Chirico a pu avoir lieu à l’occasion de ses visites du Salon d’automne ou à celui des Indépendants qu’il visite à partir de 1912-1913. Elle peut aussi avoir eu lieu à la galerie Paul Guillaume qui montre des œuvres du peintre dès 1914. À partir du 10 mai 1916, Breton ne pouvait plus ignoré De Chirico, dont il peut voir les peintures en grand nombre dans l’appartement de Guillaume Apollinaire qu’il commence à fréquenter. (Source : Chronologie établie par Marguerite Bonnet, OC, tome I, p. xxx).
21. G. De Chirico, « La révélation », manuscrit de la collection Paul Éluard, 1911-1912.
22. Quel ouvrage ? p. 444.
23. Krzysztof Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux : Paris, Venise : XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 1987, p. 64.
24. Ibid., p. 77.
25. Ibid.
26. Ibid., p. 79.
27. A[ndré] K[amber], J[acqueline B[esson], « Le musée sentimental de Bâle », catalogue de l’exposition Petit Musée sentimental autour de Daniel Spoerri, Paris, Musée national d’art moderne-Centre Georges Pompidou, 6 mars-6 mai 1990.
28. Bazon Brock, « Qu’est-ce que le Musée sentimental », ibid., p. 71.
Collections Modernes - Andre Breton, Mur de... par centrepompidou
Quatre portraits photographiques d'André Breton rue Fontaine réalisés par Lo Kay en 1939.
Annotation manuscrite de la date au dos de chaque tirage : 1939 (images des dos manquantes).
Date de création | 1939 |
Langues | français |
Notes | 9 x 6,5 cm (chaque) (3 9/16 x 2 9/16 in.) - quatre tirages contact |
Dimensions | 9,00 x 6,50 cm |
Crédit | © Lo Kay |
Référence | 4065000 |
Vente Breton 2003 | Lot 5433 |
Mots-clés | entomologie, peinture, photographie, portrait |
Catégories | [Photos] 1931-1939 |
Série | [Photos d'objets] photos d'objets dans l'atelier |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100696440 |
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Boîte de naturaliste située sur le mur de l'atelier d'André Breton.
Une image, une notice descriptive, un musée, un lien.
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Henri, dit le Douanier Rousseau
Huile du Douanier Rousseau placée sur le mur de l'atelier d'André Breton.
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Objet d'art brut acquis à Paris en 1929 lors d'une exposition d'art aliéné.
Une image, une notice descriptive, une bibliographie, des expositions, un musée.
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Objet d'art brut acquis à Paris en 1929 lors d'une exposition d'art aliéné.
Une image, une notice descriptive, une bibliographie, des expositions, un musée.
Portrait photographique d'André Breton rue Fontaine réalisé par Lo Kay en 1939.
Une image, une notice descriptive à compléter.
Auteur Gottlieb Tobias WilhelmTraduit par Fret des Landres
Ouvrage de Gottlieb Tobias Wilheim paru en 1798 chez Henri Haag à Basle.
Tome I de la classe des insectes, traduit de l'allemand par M. Wilhelm, ministre de la parole de Dieu à Augsbourg et traducteur du "Socrate rustique".
47 planches dont 46 rehaussées en couleurs à la main (reliure usagée). Exemplaire d'André Breton portant son ex-libris dessiné par Salvador Dali. [catalogue de la vente, 2003]
Notes bibliographiques | Basle, Chez Henri Haag, 1798. In-16 demi-reliure, plats cartonnés, dos titré or. |
Date d'édition | 1798 |
Édition | édition originale |
Langues | français |
Nombre de pages | LII - 397 |
Éditeur | Henri Haag, Basle |
Référence | 9276000 |
Vente Breton 2003 | Lot 826 |
Mots-clés | arts graphiques, bibliophilie, entomologie |
Catégories | Pièces, poésies, romans, essais |
Lien permanent | https://www.andrebreton.fr/fr/work/56600100226851 |