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Description

Quatrième numéro de La Révolution surréaliste, publié le 15 juillet 1925, sous la direction d'André Breton.

Édiiton originale de ce quatrième numéro de La Révolution surréaliste, paru en juillet 1925 (soit plus de deux mois après le troisième numéro). En couverture, une photographie de mannequin réalisée par Man Ray lors d'une série de photographies de mode et cette phrase : « Et guerre au travail. »

On y trouve, comme dans les numéros précédents, des poèmes (Aragon et Éluard), des récits de rêve (Morise, Leiris) et divers textes surréalistes (Soupault, Noll, Malkine). Leiris continue le glossaire entamé dans le numéro précédent, tandis que Desnos, Péret et Boiffard donnent des textes très personnels (les manuscrits se trouvent à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet). Aragon, quant à lui, donne les fragments d'une conférence dans laquelle il redéfinit les ambitions du surréalisme, ainsi qu'une note sur la liberté. Max Morise attaque durement De Chirico, tandis que Paul Éluard prend ses distances avec le groupe Philosophies et avec Clarté, jugeant le régime communiste « médiocre, s'appuyant, comme le régime capitaliste, sur l'ordre facile et répugnant du travail ». Malgré cette assertion, le groupe surréaliste signe le tract de soutien au texte de Barbusse : Appel aux travailleurs intellectuels/ Oui ou non, condamnez-vous la guerre ? publié dans L'Humanité du 2 juillet 1925, et dans Clarté, n° 76, du 15 juillet. Par la suite, jugeant cet appel dérisoire, Clarté, La Révolution surréaliste et Philosophies signeront en octobre le tract La Révolution d'abord et toujours !, publié dans le n° 5 de LRS.

Le fait le plus marquant du numéro reste la reprise en main de la revue par Breton à la suite du n° 3 dont il a déploré la gestion par Artaud (voir sa lettre à Simone Kahn du 7 février). Breton a craint en effet de voir la provocation et l'élan mystique ôter au surréalisme sa spécificité et son désir de construction d'un mode de vie alternatif : l'entreprise d'Artaud, destructrice, se serait opposée à la pérennité du groupe. En outre, Breton n'a pas apprécié la contribution de Pierre Naville, estimant qu'il n'y a pas de peinture surréaliste (« Beaux arts », La  Révolution surréaliste, n° 4, p. 27).

Il donne tout d'abord un éditorial où il justifie la reprise en main de la revue. Il dira plus tard : « [Je décidais] de prendre moi-même la direction de La Révolution surréaliste. Dans le texte assez trouble où je l'annonce - et où il est manifeste que je me retiens de tout dire - j'essaie tant bien que mal de faire entendre qu'il s'agit, à coup sûr, " d'en finir avec l'ancien régime de l'esprit ", mais que, pour cela, il est insuffisant d'espérer " intimider le monde à coups de sommations brutales ". Le moyen préconisé par moi est d'en revenir aux positions préalables, soit, essentiellement et avant tout, de remettre le langage en effervescence, comme il avait été mis dans l'écriture automatique et dans les Sommeils, en comptant aveuglément sur ce qui peut en résulter. » (Entretiens avec Parinaud.) Il précise cependant que « les préoccupations d'ordre social ne sont pas abandonnées. Elles cherchent seulement à se traduire de manière moins lyrique, plus rigoureuse. Le tournant politique n'est pas loin »... De fait, la déclaration de guerre au travail sur la couverture, suivie d'un dessin médianimique au-dessus de l'éditorial, semble réconcilier surréalisme politique et poétique. Breton donne en outre la première livraison du Surréalisme et la peinture, publié par la suite chez Gallimard, et échange une correspondance injurieuse avec Delteil : il regrette, dans une lettre publiée dans le numéro (p. 32), sa chronique sur l'amour (Les Cinq Sens) dont il était pourtant à l'origine (voir Cahier du bureau de recherches, 11 novembre 1924). Prémonition ? Lorsque Breton lui avait demandé de faire cette chronique, Delteil avait répondu : « Je trouve qu’il est bien difficile de faire une chronique de l’Amour après avoir vu fonctionner la Baiseuse mécanique. »

Les archives attestent de ce nouveau départ du surréalisme : on trouve dans sa collection un triple modèle de lettres à adresser. Tout d'abord, un modèle afin d'offrir les quatre premiers numéros, pour diffuser la revue dans les cercles d'avant-garde. Deuxièmement, une suggestion pour s'abonner à la revue. Enfin, une demande de paiement adressée aux librairies chez qui la revue est en dépôt - signe que la direction de la revue cherche à reprendre une gestion plus saine des comptes (Artaud se plaignait beaucoup du non-encaissement des bénéfices lors de la publication du n° 3). Le Bureau est ensuite fermé, le surréalisme se déplaçant au 42, rue Fontaine, adresse du nouveau directeur.

Les archives Breton permettent de lire deux abonnements concurrents, l'un de Michel Vart et l'autre de Mme Backhaus-Martin envoyé du Chili. On trouve également plusieurs factures de clichés : une de Paul Lemaire, de 179,25 F , une autre de Mazaudier et Plongeron, pour 595,75 F, qui réclame des impayés. On trouve aussi une facture de l'Imprimerie alençonnaise s'élevant à 1676 F, les surréalistes faisant imprimer du papier à lettre et des enveloppes à en-tête de la revue, ainsi que mille numéros avec manchette et encartage. C'est donc bien un nouveau départ de la revue, marqué par le scandale du banquet Saint-Pol Roux et de la lettre à Paul Claudel, le 2 juillet 1925. [Antoine Poisson, Site André Breton, 2022]

 

Bibliography

Existe aussi sous forme de reprod. en fac-sim., New York : Arno press, [1968?] ; Paris : J.-M. Place, 1975 ; Paris : J.-M. Place, 1991.

Notice Sudoc

Transcription par Henri Béhar sur le site de Mélusine.

Creation date15/07/1925
Bibliographical material

In-12°, couverture orange, 32 pages avec illustrations.

1000 exemplaires.

Publicationfirst publication
LanguagesFrench
Place of origin
Size20,00 x 22,00 cm
Number of pages32 p.
Keywords,
CategoriesBooks, Catalogs, Journals, Journals
Set[Revue] La Révolution surréaliste, 4
Permanent linkhttps://www.andrebreton.fr/en/work/56600101001907
Place of origin

See also

6 Works
 
False

Abonnement à La Révolution Surréaliste, 22

-
Michel Art

-

Abonnement à La Révolution surréaliste de Michel Art, envoyé de Varsovie, le 29 avril 1929.

Une image, une notice descriptive, une série, une bibliothèque.

[Revue] Abonnements à La Révolution Surréaliste

False

Abonnement à la Révolution surréaliste, 21

-
de Backhaus

-

Abonnement de Mme Backhaus-Martin à La Révolution surréaliste, daté de Casilla (Chili), le 10 juillet 1925.

Une image, une notice descriptive, une série, une bibliothèque.

[Revue] Abonnements à La Révolution Surréaliste

False

Facture de clichés pour la Révolution surréaliste, 11

-
F. Mazaudier, P. Plongeron

-

Facture de clichés pour La Révolution Surréaliste envoyée par Mazaudier et Plongeron à Pierre Naville, datée du 18 juin 1925.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 4

False

Facture de l'imprimerie alençonnaise, 3

-

Facture de l'Imprimerie Alençonnaise pour La Révolution Surréaliste, datée d'Alençon, le 18 août 1925.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, une œuvre associée, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 4

False

Facture de clichés pour La Révolution surréaliste, 10

-
Paul Lemaire

-

Facture de clichés pour La Révolution surréaliste envoyée par Paul Lemaire à André Breton et datée de Paris, le 29 mai 1925.

Une image, une notice descriptive, une bibliothèque, des liens.

[Revue] La Révolution surréaliste, 4

False

La Révolution surréaliste

-
Louis Aragon, Jacques Baron, Jacques-André Boiffard, René Crevel, Michel Leiris, André Masson, Pierre Naville, Benjamin Péret, Gérard Rosenthal, dit parfois Francis Gérard

La Révolution surréaliste, c'est aussi une petite entreprise, c'est-à-dire une publication qui a besoin d'abonnés, qui doit démarcher des libraires, au besoin les amadouer en leur offrant des exemplaires personnels. Alors que Littérature bénéficiait...