The Collection

Home Page > Works > Dada 2

Transcription

[p. 2]

NOTE 2 SUR L'ART. H. ARP.

La hauteur chante ce qu'on parle dans la profondeur.
La nature est organisée dans sa totalité, cordages du bateau fabuleux vers le point de rayons, dans les principes qui règlent les cristaux les insectes en hiérarchie comme l'arbre.
Toute chose naturelle garde sa clarté d'organisation, cachée, tirée par des relations qui se groupent comme la famille des lumières lunaires, centre de roue qui tournerait à l'infini, en sphère, elle noue sa liberté, son existance dernière, absolue, à ces lois innombrables, constructives.
Ma sœur racine, fleur, pierre,
L'organisme est complet dans l'intelligence muette d'une nervure et dans son apparence.
L'homme est sale, il tue les animaux, les plantes, ses frères, il querelle, il est intelligent, parle trop, ne peut pas dire ce qu'il pense.
Mais l'artiste est un créateur : il sait travailler une forme qui devient organique. Il décide. Il rend l'homme meilleur. Soigne le jardin des intentions, ordonne.

La pureté d'un principe me rend heureux, voir au-delà de l'horizontale qui s'élargit transquillisant les nouveautés végétales des pays éloignés; floraisons de glace. La verticale : dans la sérieuse pensée devant l'infini en sentant la profondeur d'un instant devant l'animal.
H. Arp
la symétrie
fleur de rencontre à minuit
où le vertige et l'oiseau deviennent tranquillité du halo
et le houblon monte
la fleur devient cristal ou scarabée, aimant, étoile
vouloir mener une vie simple.

Si l'on peut vivre le miracle on a monté la hauteur où ton sang sera l'ordre des archanges, médicament d'astronomie, lecteur, — croyance amassée clairement dans les cœurs simples — sagesse connaissance.

TRISTAN TZARA

STRADE

questo andare — sempre questo andare
battere tutte le strade
toccare lutte le contrade

[p. 4]

crocifiggersi a tutti i crocicchi
senza riposare —
non c'è riposo per chi conosce tutte le strade
tutte le strade del mondo:
le eliche taciturne degli astri
la follia turbinante delle foglie gialle
i passi di sette leghe del vento
la fuga vertiginosa del sangue
le vie di tutte le creature
salvate o perdute
tanti cammini
tanti destini
di notte a occhi spaventati
nell' alba a occhi purificati
la sera a occhi santificati
la vie della bontà
quelle della perversità
quelle dell' amore e del dolore
le tortuose vie della sorte
le ermetiche vie della morte
tutte le linee infinite
che intelaiano l’infinito —
andare sempre andare
senza mai riposare
finchè cápiti di tornare
a un angolo di terra toscana
cosi stanchi — da tanto lontano !
che non s'ha forza d'alzare una mano
e allora scavarsi una piccola fossa
e calarsi dentro pian piano
e stendersi e incrociar le mani
fissar con occhi trasognati
una gran pace di stelle sul capo
spengersi in una lenta agonia dolce
come un' avemaria
se la dica un' anima pia:
cosi sia —

MARIA D'AREZZO

[p. 6]

RASOIR MÉCANIQUE

Couchez vous sur le dos et comptez les feuilles des arbres
        DANS LA FORÊT UNE A UNE
        LES JEUNES FILLES ONT PASSÉ
Splendeur des mondes verts unis aux mondes bleus
         i  i    i i i i i i i i i      i
Forêts des elephantslionstigresserpentsetjaguars
Vous êtes quelque part
Cependant que je rêve à Clamart
Forêts d'Asie UNE NOISETTE et des deux Ameriques
          PIGEON VOLE
          AVION VOLE
          PLOMB VOLE
    HI HI HI HI HI        HA HA HA HA HA
Incommensurabilité
De notre éternité
Blancheur et bleuité
            MARIE VIENS VOIR
De l'insonorité
Nous irons dans des gares
Et dans des ports
        IL EST PASSÉ PAR ICI
        LE FURET DES BOIS MESDAMES
        IL EST PASSÉ PAR ICI
En bateaux cheminsdefer
A travers
Terresetmers
         IL VA PLEUVOIR
Pour voir

POUR DADA

AN AN  AN  AN    AN     AN     AN     AN
AN AN  AN
I I I I     I     I
POUH-POUH   POUH-POUH       RRRA
sl  sl       sl

[p.8]

drrrrr            oum          oum
AN  AN  AN  AN
aaa     aaaa    aaa           tzinn
UI     I  I  I  I  I
HA HA HA HA HA HA HA
rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr

PIERRE ALBERT-BIROT

COSTELLAZIONE

rosso    azzuro
    azzuro     rosso
su le strade matalliche
del paesaggio-quadro

grafie fluorescenti a descrivere nuove geometrie che si precipitano verso le tavolozze-pointillistes magnetismo dei muscoli nell' ambientebrivido — ti trasporto
al confine estremo della concezione
(quante decorazioni platino rette su cielo di velluto
— danza tu nel tempovortice il destino    le
colorazioni bluastre dell' astratto !

la luna cade sulle costruzioni elettriche
       scomposizione chimica stellare della folla — microcosmi nei pulviscoli di Altair e tu vivi negli spazi dell'enarmonia

quando ridi     il bistro degli occhi vela
lo sguardosmeraldo   —  ridere      vivere
ore 23   — la canzone del ritorno con il cuore a sangue rappreso
freddissima — stelle di silenzi per la volta dell' assoluto —
il tutto che esalta l'atomo
astronomie degli infiniti costellati di diamanti e di turquese
      — stenderti lasciva su la longue chaise violacea: e molecole d'iridio apiovere
sul tuo corpo;
avida — sarai ebbra di una fraganza crepuscolare e donerai —€‘
— rinuncia alla morte la tua animastro e profondila vivida per il mondo (impallidisce lo scenario orchestra del cielo        all' alba divisionista
— nel Colore — ai tuoi piedi languidissima l'estate moritura ti regala le gioiellerie dell' autunno nuovo — accenna l'universo ad un grigiore spirituale

[p.10]

Tu accarezzi il levriere che ti alita su le mani e sbianchi nel delirio    terribile della morfina

GINO CANTARELLI

SENTIMENTS DANS LES PALACES

Atmosphère de palace   — girandoles —
agapes de fruits sur les nappes — nikel —
cuir — cuivre — étincellements —
et dans les couloirs kilométriques
les Males.
Hall — coupole — verrières sur la Mer
claire — claire — et les analyses des banquises
du Pôle —
Agonie du soleil vers l'Infini
au delà du promontoire et des naufrages
il a forcé le blocus des sentiments
par sa MORT.
Gens de Palace — gens de Palace — écoutez-moi :
je suis le bon petit avertisseur —
l'observateur — et les cuis-cuis — de votre cœur
je les attends comme sœur Anne
d'une tour.
Je suis votre âme-sœur des wagons-lits et je hante
comme vous — comme vous — les thermes et les mers.
Ne courez pas ainsi voir le soleil MOURIR.
Vous resteriez fixés comme un coléoptère
au verre — au verre des verrières
circulaires.
La mort — la mort — sonnez fanfares
à pleine gorge — la mort — mort
ça sent mauvais gens de Palace —
à voir en face —
et je m'en vais — bouchez vos nez
le nez de vos petits sentiments sur mesure
et de votre irreligion sans avenir —
Finir — Finir —
Futur — Futur —

[p. 12]

O Palaces éventrés
Limaces mortes — les intestins dehors —
­ et la bare éparse sur les tapis à fleurs

S. DE VAULCHIER

CONCIME

Manti vitali
di putride sonnolenze.
Svolazzare a spirali — terra terra —
come farfalloni che si disfanno.
Sacrifici d'insetti.
Armonia cronometrica
della decomposizione.
Bollore d'accoppiamenti profondi
come un ronzar febbrile di falene.
Le lune piene — le lune galleggianti
sull' erbe scapigliate —
come pallon volanti
su su pel cielo sono montate —
vuote — senza splendore —
aspergendo di sterile albore
il talamo fremente — di concime bollente.
Il porco ha grugnito
rufolando nel mucchio del concio
come un torvo re preistorico —
un Turno re de' Rutoli — il grugno fitto
nel concio — parlare incomprensibile
scuotendo la brutale — testa sulle male
sorti d'un esercito sconfitto.
E le farfalle si sono spogliate
dell' ali leggendarie — variopinte
nell' aureola de' cieli profondi —
si sono sfarfallate.
La vigna nell' ombria
de' suoi peccati in fiore —
sotto a un fumante tumulo
di concio — vigile stallone —
fiduciosa s'è sdraiata —

[p. 14]

d' essere fecondata.
Una gallina fradicia — che maturava al sole —
stecchita e macolata —
ha fatto coccodè
perchè il bambino — che ci si divertiva
sull' aia — come con un burattino —
per finire la festa
le ha messo un piede sulla testa.
Tutti gli insetti hanno suonato i campanelli alla baldoria — alla baldoria
di Re Concime — vulcano leggendario —
rinvigorire tic tac — i sonni contadini.
Ma la notte era cosi stellata
(o ! quella notte stellata
com' era matematica...) che un nero scarabeo passeggero
si credeva uno specchio.

BINO SAN MINIATELLI

2 POÈMES NÈGRES

traduits par Tr. Tzara

tribu Loritja

en ouest des nuages végétant
à l'est se répandre
fleur se déplia
blanc nuage se déplia
des branches de gui — pissat couler
éclair branches de gui
couler arbres ilbara touffus
tua
véhée
pleurant immobile
plus large s'étendre feu serrer
feu ayant vu presse feu
bois pour le feu charger
chouche élargir
éclair

[p. 16]

frappe  casse
eau sur la surface d'argile
où les nuages furent ensemble
il rugissa
continuellement
éclair
tonnerre avoir rancune

LA CHANSON DU SERPENT

tribu Loritja

serpentant jeter en avant
se tordant jeter en avant
peau de serpent se lever
au ciel se lever
cœur battre continuellement
queue battre continuellement
queue veut s'éteindre
queue veut remuer
tremblant

PRINTEMPS

à h arp

placer l'enfant dans le vase au fond de minuit
et la plaie
une rose des vents avec tes doigts aux belles ongles
le tonnerre dans des plumes voir
une eau mauvaise coule des membres de l'antilope
souffrir en bas avez vous trouvé des vaches des oiseaux?
la soif le fiel du paon dans la cage
le roi en exil par la clarté du puits se momifie lentement dans le jardin de légumes
semer des sauterelles brisées planter des cœurs de fourmis le brouillard de sel une lampe tire la queue sur le ciel

les petits éclats de verrerie dans le ventre des cerfs en fuite
sur les points des branches noires courtes pour un cri

TRISTAN TZARA

[p. 17]

NOTES

GUILLAUME APOLLINAIRE.
Pour ce poète la vie est un jeu tournant et sérieux de farces, de tristesse, de bonhomie, de naïveté, de modernisme tour à tour. Le doigt visse dans tous les chairs jusqu'à l'intérieur qui crie et vibre, où il devient fleur et rit. L'imprévu est l'étoile explosive de partout et la vitesse se marie au conteur tranquille curieux en affirmation naturelle et constante nouveauté. Ce choc enfanta le burlesque. Le passé mis dans une glace reflétante et jetée quelques siècles en avant. Avec la sûreté du cow-boy. La tournure élégante et grotesque. Impulsive capricieuse fine. Au galop au dessus de la vie; l'homme est ridicule.
Le sous-lieutenant Apollinaire grièvement blessé à la tête resta au lit, à l'hôpital; son livre de contes: « Le poète assassiné » (l'Édition) parut en même temps et le poète Croniamantal en redingote dans un berceau rose jaillissait simultanément à Munich dans de diverses caves fréquentées par les princes.
Le théâtre. Puisqu'il reste toujours à une imitation romantique de la vie, à une fiction illogique, donnons-lui toute la vigueur naturelle qu'il eût premièrement: qu'il soit amusement ou poésie.
Les petites sensibilités torturées dans des psichologies variables, théorie déclamatoire, ne peuvent pas découvrir une Vérité qui restera à jamais obscure, comme toutes les actions qui sont vaines et les résultats: relatifs.
A la manifestation de la revue Sic du 24 juin, Apollinaire fit jouer son drame surréaliste « LES MAMELLES DE TIRÉSIAS ». Que les femmes fassent des enfants — leur devoir et leur destination. C'est raisonnable et correct.
Il parait qu'on s'est bien amusé en écoutant ce que Apollinaire racontait si clairement dans des décors en lambeaux de journaux et dans des masques qui auraient dû être: la fièvre coupée en marge d'une étoile multicolore et suprême. Le rire : c'est la bonté des hommes.
Chercher des médicaments et la sagesse parmi les chansons et recommençons.

PIERRE REVERDY: LE VOLEUR DE TALAN, roman.

Un livre inattendu, presque le roman qu'on a rêvé. Depuis la Renaissance l'art fut: l'anecdote comme centre, comme principe: c'est-à-dire histoire racontée au richard pour éveiller en lui un « sentiment »; 64 % de pitié, le reste: humilité etc., + l'oubli d'un instant incommode où l'on a fait une bonne affaire. La moitié des écrivains sait cela et en profite, l'autre moitié tente encore à chauffer l'actif de l'anecdote pour en faire de l'art — elle spécule sur la courte tradition de quelques siècles. Mais elle sert le même ventre, qu'elle n'a pas désiré ni prévu.

[p. 18]

La Renaissance fut l'âge infernal du cynique; elle fut pour l'art un bordel; l'anecdote et le charme partagèrent son domaine. L'illusion devint le but, et l'homme voulait surpasser Dieu. Mais les problèmes et la vie mouvementée l'ont fait intéressante et malheureusement, productive.
Nous voulons continuer la tradition de l'art nègre, égyptien, byzantin, gothique, et détruire en nous l'atavique sensibilité qui nous reste de la détestable époque qui suivit le quattrocento.
Le roman de Reverdy est un poème. Les épisodes sont soigneusement emmitouflés dans une substance que nous ne connaissons pas. Le choc des éléments serait autrement brutal. Mais dans l'œuf d'or c'est une vie difficile qui brille. Des lignes droites sortent de cette chair, nous pénètrent et nous y relient. Pour Reverdy l'action transformée en scolopendre avance lentement au-dessous de l'organisme (du roman) et cent abeilles nous apportent en petites quantités, par de milliers de piqures invisibles, les résultats et les faits et les introduisent uniformément dans notre sang.
Le voleur de Talan est partout un radiateur de vibrations et les images qui se déchargent dans tous les coins (effet presque électrique à son passage) se réunissent autour de lui; l'œuvre de Reverdy est par cela COSMIQUE. Mais ce halo ambulant, toujours renouvelé, nous laisse une impression nuageuse, et le goût amer qu'on a en sachant que l'homme est centre et qu'il puisse devenir dans son petit monde: un dieu-maître.
Ce que je nomme « cosmique » est une qualité essentielle à une œuvre d'art. Parce qu'elle implique l'ordre qui est condition nécessaire à la vie de tout organisme. Les éléments multiples, divers et éloignés sont (plus ou moins intensément) concentrés dans l'œuvre; l'artiste les cueille, les choisit, les range, en fait une construction ou une composition. L'ordre est la représentation d'une unité régie par les facultés universelles, la sobriété, la pureté de la précision.
Il y a deux principes dans le cosmique:
1/donner une importance égale à chaque objet, être, matériel, organisme de l'univers.
2/accentuer l'importance de l'homme, grouper autour de lui et subordonner les êtres, les objets, etc.
Noyau de ce dernier principe est une méthode psychologique; le danger: le besoin de CORRIGER les hommes, mais les laisser à ce qu'ils veulent devenir, — des êtres supérieurs. Le poète se laisse traîner au hasard de la successivité et de l'impression, Pour le premier principe, ce besoin prend une nouvelle forme: ranger les hommes à côté des autres éléments, tels qu'ils sont, rendre les hommes MEILLEURS. Travailler en commun anonymement à la grande cathédrale de la vie que nous préparons ; niveler les instincts de l'homme, qui prendraient — en

[p. 19]

accentuant trop sa personnalité, — des proportions babyloniennes de méchanceté et de cynisme.
Reverdy en groupant autour de l'homme les respirations, les relations des éléments, crée des états presque matériels qui restent stagnants tout le long du trajet des différents personnages, et l'on étouffe presque, vers la fin du livre dans cette atmosphère dont on connaît les secrets de la composition, si l'on a assisté attentivement aux étapes qu'on a parcouru. C'est une grande qualité de ce roman de nous donner une émotion tellement forte, avec la sobriété dans le choix des moyens, que Reverdy y applique; en cela il est honnête et sérieux. Il se rapproche du premier principe en ne faisant pas de morale, car il laisse tous les autres éléments (sauf l'homme) se manifester simultanément. Reverdy oppose à l'art pour l'art: l'art pour la vie. Nous y opposons l'art pour la diversité cosmique, pour la totalité, pour l'univers, et voulons voir, innées dans celles-ci, la vie lente qui existe et dort même dans ce qu'on nomme d'habitude mort. Mais les théories, les formules, sont relatives et élastiques (prises comme absolues elles deviendraient dogmes étroits et fanatisme) et nous ne voulons point en faire voir dans ce que nous avons dit l'esquisse de quelques caractéristiques. Il faut lire le roman de Reverdy, dont la poésie est sage et calme, et témoigne d'une tranquillité qui pousse et s'accumule dans sa propre puissance. Cascade qui tomberait en haut en incendie productif comme un grand arbre aux fruits multiples et divers.

PIERRE ALBERT-BIROT: TRENTE ET UN POÈMES DE POCHE (Ed. Sic)
Colliers déréglés des maisonssapinsverts; claque notation dans une boîte: une atmosphère dans une boîte d'allumettes et la vitesse captée — des insectes, des tramways qui grimpent vers une tête de verre. Dire: le futurisme pour les jeunes filles, l'explosion au pensionnat et aplatis sous les coussins douillets: les paysages nouveaux? Mais chaque petite page crie trop fort et crève dans le vase, chacune contient une nouvelle idée, et l'on est astralement émerveillé devant le passage rapide (un peu trop brutal, mais peut-être: nécessaire?) des images de vie intense et coloriée.

H. ARP, W. HELBIG ET A. SEGAL exposent actuellement une série de peintures et de broderies à la galerie Wolfsberg (Zurich). Le peintre roumain Segal veut donner à chaque élément une valeur égale et le droit à une vie indépendante. Il voit dans l'application de cette pensée aux principes humains, l'équilibre et la tranquillité. Ses toiles sont illuminées par ces deux grandes qualités et témoignent d'une sensibilité riche et d'un bon métier.

[p. 20]

LEONHARD FRANK fera paraître chez Rascher & Co., Zurich, un recueil de nouvelles écrites pendant la guerre. Ce livre plein de bonté et de tempérament émouvera déjà par la hardiesse de son titre: « L'homme est bon », affirmation qui pour Frank n'est pas une ironie, mais une forte conviction se rapportant au fond primitif de l'âme qui ne serait pas empoisonnée par l'éducation et par les conditions sociales présentes. Propager ce livre révolutionnaire d'un de nos meilleurs prosateurs d'aujourd'hui, qui efface par ses qualités intenses les frontières des groupements exclusifs et des doctrinalismes étroits.

SIC, revue d'avant-garde, courageusement dirigée par P. A. Birot. Le dernier no. contient : un poème de Cantarelli; "Les mamelles de Tirésias" musique de Germaine Birot ; un poème de Birot ; un bois trop mécaniquement sommaire, de Prampolini ; un beau poème d'un lyrisme cosmique de P. Drieu la Rochelle ; un poème de Ary Justmann ; une note sur l'art nègre et un poème de Tr. Tzara.

LE PAGINE — Sympathique et sérieuse petite revue, parait depuis 2 années à Naples sous les soins de N. Moscardelli et de M. d'Arezzo, poètes de grand talent qui gardent une attitude digne et silencieuse.

NOI, revue internationale, paraît à Rome sous la direction de Prampolini et de San Miniatelli. Une des dernières peintures de Severini, reproduite dans le n°. est très intéressante par la construction des plans bien équilibrés. Des bois de Arp, Galante, Janco, Prampolini, poèmes de Buzzi, Meriano, Bino et un poème (horriblement déformé par les erreurs typographiques) de Tzara. La revue nous paraît sérieuse.

PROCELLARIA (dirigée par Cantarelli et Fozzi) sembla afficher sur son programme l'antisyntaxisme des paroles en liberté, c'est-à-dire le désordre des éléments et le combat contre les valeurs existantes et éternelles, — mené parfois vers un désir trop visiblement imitatif : mélange inorganique de la peinture de la musique et du lyrisme... académie et scientifisme dont les bases sont très ésotériques et fluides. L'instabilité est trop évidente, hélas, et l'art n'est pas une science. Dans son dernier numéro (3) Procellaria semble se demander à propos des paroles en liberté: c'est l'esprit qui y est nouveau ou l'éternel romantisme prend de nouvelles formes? Mais les recherches sont toujours intéressantes.

LE PEINTRE M. JANCO fera au mois de février 2 conférences sur l'art nouveau, à l'école supérieure d'architecture de Zurich.

Le bois sur la première page de la couverture est de Mlle H. DE REBAY.

[p. 21]

« LA FÉTIDE REVUE DEMAIN »... « rédigée par un jeune traître du nom de Henri Guibeaux »... commence à avouer, c'est vrai, humblement, sur la dernière page de la couverture, ses mauvaises habitudes de fréquenter les eaux malpropres. Mieux vaut tard que jamais.
Mais pourquoi des malhonnêtetés? Ce monsieur n'a jamais reçu aucune sorte de recommandation du « directeur » de notre publication (Tr. Tzara).
Le même Mr. ignore à quel degré il est détesté par les vrais démocrates qui considèrent ses actions comme égales à celles rendues par des agents payés. Mr. G. injurie en outre, furieusement, les simultanéistes cubistes, mais fut tout de même content de pouvoir s'intituler « dynamiste » dans la revue « simultanéiste » POÈME ET DRAME qui publia une poésie de lui à côté de celles de Marinetti, Apollinaire. Barzun.
Hélas! L'honnêteté des journalistes et la sagesse des dilétants!...

L'administration du Mouvement Dada a organisé un service de librairie. Adresser les commandes au: Mouvement Dada, Administration : F. Arp, Zurich , Zeitweg 83.

LES CAHIERS DADA paraissent sous la direction de Tristan Tzara. Par une erreur typographique la note sur F. Glauser dans Dada I ne parut pas en entier. Nous la complétons. « F. Glauser: ”poète” (sentimental) n'a rien de commun avec le mouvement Dada. Il fut pourtant toujours parmi nous et collabora activement à nos soirées. Certains rats qui commentent des vers de jeunesse de cet écrivain en lui donnant l'épithète citée plus haut se trompent sur une question de qualité. Nous continuerons à apprécier cet écrivain. »

LIVRES

PIERRE REVERDY: LE VOLEUR DE TALAN, roman, chez l'auteur 12, rue Cortot, Paris.
PAUL DERMÉE: SPIRALES, poèmes.
ENRICO SETTIMELLI: MASCHERATE FUTURISTE (Ed. Italia Futurista, Firenze)
HARUKICHI SHIMOI-GHERARDO MARONE: POESIE GIAPPONESI (Ed. R. Ricciardi, Napoli)
BINO: VALLIBELLA (Ed. B. Lux, Roma)
GINO CANTARELLI : ASCENDENZE CROMATICHE (L. 2.50)
RAFFAELLO FRANCHI : RUSCELLANTE (Firenze L. I. —)
"    "     Incantamento (Tempra L. 1. —)
PAOLO ARGIRA : CARLO LINATI (Ed. La Diana L. —.75)
NICOLA MOSCARDELLI : GIOIELLERIA NOTTURNA (Va paraître)

[p. 22]

MOUVEMENT DADA
ADMINISTRATION: F. ARP, ZURICH, ZELTWEG 83.

Pour paraître en janvier 1918:
12 POÈMES DE TRISTAN TZARA
6 DESSINS DE H. ARP
Prix: 2 Frs. 20 Exemplaires signés numérotés de 1 à 20 et coloriés à la main: 15 Frs.

DADA I. Sommaire : H. Arp — Broderie, bois 1 et 2; Tr. Tzara — Note sur l'art, poèmes nègres, vers ; O. Lüthy - Madonna: F. Meriano — Walk ; N. Moscardelli — Piume; M. Janco — Relief, construction, bois: A. Savinio — Un vomissement musical.
Notes: Laban; La poésie simultanée; H. Guilbeaux; Livres et revues etc. Prix : 2 Frs. Edition de luxe: 8 Frs.

R. HUELSENBECK : PHANTASTISCHE GEBETE, Bois de H. Arp. 3 Frs.

M. JANCO: ALBUM, 8 Gravures sur bois avec un poème de Tr. Tzara. 75 Frs.

TR. TZARA: LA PREMIÈRE AVENTURE CÉLESTE DE MR. ANTIPYRINE, avec des bois coloriés de M. Janco. 2 Frs.
10 Exemplaires sur Hollande, numérotés de 1 à 10 et coloriés à la main : 10 Frs

Table of Contents

Couverture

Page 1

O. Van Rees : Intérieur

Page 2

Tristan Tzara : Note 2 sur l'art. H. Arp.
Maria D'Arezzo : Strade

Page 3

H. Arp : Tableau en papier.

Page 5

Robert Delaunay : La fenêtre sur la ville.

Page 6

Pierre Albert-Birot : Rasoir mécanique
Pour Dada

Page 7

Enrico Prampolini : bois

Page 8

Gino Cantarelli : Costellazione

Page 9

V. Kandinsky : aquarelle

Page 10

S. de Vaulchier : Sentiments dans les palaces

Page 11

W. Helbig : peinture

Page 12

Bino San Miniatelli : Concime

Page 13

M. Janco : Relief 3

Page 14

Tristan Tzara : 2 poèmes nègres

Page 15

G. De Chirico : Le mauvais génie d'un roi

Page 16

Tristan Tzara : La chanson du serpent
Printemps

Page 18

Notes

Page 21

Livres

Page 22

Mouvement Dada : catalogue

Quatrième

Dada 2 sur le site de l'International Dada Archive (Iowa)

Founded in 1979 as part of the Dada Archive and Research Center, the International Dada Archive is a scholarly resource for the study of the historic Dada movement. The Archive has compiled a comprehensive collection of documentation and scholarship relating to Dada.

The collection of the International Dada Archive is made up of works by and about the Dadaists including books, articles, microfilmed manuscript collections, videorecordings, sound recordings, and online resources. Primary access to the entire collection is through the International Online Bibliography of Dada, a catalog containing approximately 60,000 titles. This collection is housed in various departments of the University of Iowa Libraries; most of its holdings are in either the Main Library or the Art Library.

Dada 2 sur le site de Mélusine

S’inscrivant dans le cadre des humanités numériques, le site Mélusine donne accès au plus large public à des recherches scientifiques menées sur le surréalisme ainsi qu’à des documents difficilement accessibles

Il offre à ses lecteurs la possibilité de lire la revue Dada en mode texte, numéro par numéro, numérisée et mise en ligne par Sophie Béhar.

Dada 2 sur le site du Blue Mountain Project (Princeton)

Princeton Blue Mountain Project

This collection contains fully searchable issues of important periodicals of the European avant-garde.

Bibliographical material

Zurich, s.é., 1917, in-4° broché

Book2
Date of publication 1917
Publicationfirst publication
LanguagesFrench, Italian
Size20,00 x 23,00 cm
Number of pages22
PublisherSans éditeur
Keywords,
CategoriesJournals
Set[Revue] Dada
Permanent linkhttps://www.andrebreton.fr/en/work/56600101000413